Agrivolta fait de l'ombre… intelligemment

Par Laurence Bottero  |   |  467  mots
La jeune entreprise installée à Aix-en-Provence développe un système d'ombrière qui intéresse le secteur agricole et horticole, et pas uniquement sur le sol hexagonal. Les pays méditerranéens sont déjà un axe de développement identifié.

Il est des catastrophes qui servent à nourrir des idées innovantes. L'épisode de sécheresse de 2016 en fait partie. Car c'est ce moment douloureux pour le producteur de lauriers coupés qu'il est, qui va pousser Christian Davico à penser une solution qui permette de lutter de manière efficiente contre les effets du manque d'eau.

Ainsi est née cette ombrière dotée d'un système mécanique breveté, "qui s'ouvre et se referme et peut être modulée au degré près", précise Julie Davico-Pahin. Car pour perfectionner l'idée, la tester puis passer à la phase industrialisation, il fallait une structure entreprenariale. Agrivolta est donc née en octobre 2016, portée par le duo père-fille, chacun avec ses compétences. Assez logiquement, la startup s'est installée au technopôle de l'Arbois, doté depuis peu d'une pépinière dédiée aux cleantechs.

Sauver les spécificités régionales

Les secteurs que la jeune pousse adresse sont bien évidemment ceux de l'agriculture et plus spécifiquement ceux de l'horticulture, de la viticulture et du maraîchage.

"L'ombrière que nous avons imaginé permet des réductions de la consommation d'eau et le maintien de la température au sol afin de créer un micro-climat. Les agriculteurs peuvent ainsi pallier aux changements météorologiques", explique Julie Davico-Pahin.

C'est aussi pour les deux entrepreneurs "une démarche militante", le réchauffement climatique mettant à mal certaines spécificités locales, notamment en menaçant des cépages "voués à disparaître".

Tester pour approuver

Mesurant 3,5 mètres de hauteur pour sa version initiale "afin de permettre aux outils agricoles de se mouvoir", l'ombrière made in Provence sera modulable en fonction des cultures. Pour l'heure, le projet est dans sa phase amélioration et test. Le premier prototype s'installe bientôt... à l'entrée du technopôle de l'Arbois. "Nous devons affiner nos données, poursuivre la R&D, mener des travaux d'agronomie", annonce Julie Davico-Pahin.

Maîtrise d'œuvre

S'ensuivront ensuite la phase d'industrialisation et de vente, laquelle se fera en direct aux exploitants, "car nous connaissons leurs problématiques" précise la jeune entrepreneuse. L'installation sera gratuite, des panneaux photovoltaïques étant installés sur le toit de l'ombrière, permettant ainsi aux agriculteurs d'alimenter leurs équipements. Agrivolta agira en maître d'œuvre, pilotant à distance les ombrières en fonction des besoins. "L'exploitant n'a ni la connaissance ni le temps pour cela", ajoute Julie Davico-Pahin.

Tournée vers la Méditerranée

Les problématiques de stress hydrique et autres désagréments liés aux conditions climatiques intéressent évidemment l'Hexagone mais bien plus largement les pays méditerranéens qui sont une cible naturelle pour la startup. Agrivolta prospectera notamment en Israël en septembre prochain.