A Nice, EasyJet fait évoluer son offre de service en collaboration avec l’aéroport

La compagnie low-cost britannique présente depuis trente ans sur le premier aéroport français –hors Paris- retrouve le chemin des bénéfices et continue de faire de Nice une base forte de sa stratégie. Son patron, Johan Lundgren mise notamment sur des équipements pour fluidifier le parcours des passagers. Concernant les retards, il fustige les autorités de contrôle qualifiant l’espace aérien français comme « le pire d’Europe ».
(Crédits : Easyjet)

C'est en personne que Johan Lundgren vient faire la promotion des nouveaux dépôts automatiques des bagages d'EasyJet à Nice. Une dizaine de bornes se trouvent depuis mi-juillet le long de la zone d'enregistrement de la compagnie low-cost afin de rendre autonomes les passagers avec les bagages en soute. Une nouveauté qui n'est pas une première en France, puisque EasyJet a déjà installé ce type d'équipement à Nantes et Bordeaux.

Si Johan Lundgren vient sur la Côte d'Azur c'est parce que « Nice est très important » pour la compagnie orange qui y est présente depuis trente et dispose d'une base sur place depuis dix ans. « C'est l'une de nos plateformes les plus performantes sur laquelle nous prévoyons avec cinq millions de voyageurs, soit 5% de plus que l'année précédente, et 49 destinations », détaille le directeur général. A noter que 40% des déplacements proviennent de professionnels.

Cette relation d'amour en la compagnie et l'aéroport fonctionne dans les deux sens. Si EasyJet revendique « 31% de part de marché » à Nice, l'aéroport qui est le premier en termes de fréquentation en France -hors Paris-se félicite de voir son « premier client » améliorer ses processus pour gagner en fluidité. « Il y a une complémentarité entre l'aéroport et la compagnie », pointe Franck Goldnadel, président du directoire des Aéroports de la Côte d'Azur. « Les dépôts automatiques de bagages ou la future porte d'embarquement mixe sont des idées qui viennent d'EaysJet, c'est important pour nous d'être challengé », développe-t-il.

Lire aussiEasyjet renforce son offre à Nice, base stratégique en France

« L'espace aérien français est le pire d'Europe »

La fluidité est l'un des enjeux majeurs de l'aéroport et des compagnies. Que ce soit dans les différentes files d'attente ou passages aux contrôles de sécurité que pour la fiabilité des vols en eux-mêmes. Les compagnies low-cost étant souvent pointées du doigt pour les retards ou les annulations. Sur ce terrain, Johan Lundgren ne mâche pas ses mots et ne cible pas un quelconque sujet d'exploitation : « L'espace aérien français est le pire d'Europe ».

En cause selon le dirigeant suédois, rejoint par le président du directoire des Aéroports de la Côte d'Azur, une régulation trop forte des différentes autorités (contrôle aérien et centre en route de la navigation aérienne) qui provoquent des retards. « Cela peut atteindre jusqu'à 40% de retard certains jours », avance Franck Goldnadel. Ce qui peut rendre les derniers vols difficiles à opérer car les aéroports de destination sont fermés.

« Pour nous cela a un impact financier et sur notre satisfaction client car les passagers sont forcément frustrés», note Johan Lundgren. « C'est aussi néfaste pour l'attractivité de Nice car un vol annulé laisse un mauvais souvenir », embraie Franck Goldnadel. En pleine saison estivale, pic d'activité pour l'aéroport de Nice et EasyJet qui atteint les 350 vols par semaine, le sujet est clef.

Pas d'impact JO

Pour EasyJet, il s'agit de ne pas avoir ce type de problème perturber son envol. La compagnie low-cost britannique s'attend à vivre le plus bel été de son histoire. Des performances qui n'ont rien à voir avec les Jeux olympiques, « historiquement il n'y a jamais d'impact lié à ce type d'évènements », souligne d'ailleurs Johan Lundgren, mais au retour en force de l'aviation. Après les années Covid, le déclin du trafic aérien annoncé par certains n'est jamais venu, bien au contraire.

Lire aussiEasyJet survole l'été avec des réservations qui flambent

Alors que les passagers sont de plus en plus nombreux, plusieurs compagnies présentent néanmoins des résultats en deçà des attentes à cause d'une offre supérieure à la demande qui font baisser le prix des billets. Un paradoxe auquel semble échapper EasyJet qui a retrouvé le profit en 2023, avec 533 millions d'euros dégagés, et des prévisions autour de plus de 700 millions d'euros pour cette année. « Nous avons changé depuis le Covid en restructurant notre réseau afin d'être meilleurs dans l'optimisation des lignes pour ouvrir des destinations où les gens veulent aller », avance Johan Lundgren. Le dirigeant met également un gros travail sur les prix, pour les adapter au mieux aux périodes creuses et denses.

Les services supplémentaires sont également des relais de croissance. EasyJet Holidays, qui propose des séjours avec vol et hôtel, rentre dans cette stratégie comme en témoigne les prévisions de son bénéfice de plus de 210 millions d'euros. De quoi rendre optimiste Johan Lundgren qui a hâte de voir les résultats de l'entreprise pour la fin de l'année. Des mois qui seront ses derniers à son poste puisqu'il a annoncé en avril dernier son départ qui sera effectif en janvier.

Lire aussiAprès sept ans passés à la tête d'Easyjet, Johan Lundgren fait ses valises

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.