Electricité d'Azur défend un photovoltaïque éthique

Le marché de l'électricité verte en France s'enrichit d'un nouvel acteur. Né en février, basé à Nice, le jeune développeur de projets énergétiques renouvelables veut marquer le terrain du photovoltaïsme et de l'agrivoltaïsme à travers un positionnement à taille humaine, éthique et responsable. Soutenu par le Crédit Mutuel Equity, il vise l'installation de 500 MWc à horizon 2030.
(Crédits : Shutterstock)

En 2023, la part des énergies renouvelables a dépassé les 30% de la consommation d'électricité en France continentale. Une première pour ce marché dominé par les grands énergéticiens aux côtés desquels évoluent de nombreux acteurs indépendants positionnés sur une production verte décentralisée et locale. Parmi eux, Electricité d'Azur, créé en février 2024 et basé à Nice.

La jeune entreprise mise sur le photovoltaïque, un segment dont les capacités installées se sont étoffées ces dernières années pour s'établir, en septembre 2023 selon le baromètre des énergies renouvelables en France (Observ'ER), à 830.895 installations, correspondant à une puissance de 18,9 GW et un chiffre d'affaires estimé (fin 2022) à 7,9 milliards d'euros.

Portée par l'autoconsommation, cette progression profite, aujourd'hui, de la loi APER de mars 2023 qui rend obligatoire la solarisation de la moitié des surfaces de parkings extérieurs d'au moins 1.500 m² et, demain, de l'agrivoltaïsme qui dispose désormais d'un cadre et d'une définition.

Tiers investisseurs

C'est dans ce contexte que s'invite le développeur de projets niçois. « Notre vocation est de produire de l'électricité renouvelable en intervenant sur l'ensemble de la chaîne de production du photovoltaïque, de la conception à l'exploitation », explique Simon Bertin, cofondateur d'Electricité d'Azur avec Martin Miquelis. Deux trentenaires experts du sujet, diplômés des Arts et Métiers Paristech et de l'IFP énergies nouvelles pour le premier, d'HEC Paris pour le second, et tous deux passés par la Société monégasque de l'électricité et du gaz (SMEG), filiale de ENGIE Solutions.

Leur objectif : s'imposer comme un acteur significatif de la transition énergétique en développant des projets photovoltaïques et agrivoltaïques responsables, via une offre clé en main de type « tiers investisseur ». Autrement dit, « c'est nous qui finançons l'ensemble de l'installation et portons l'ensemble des démarches de construction, de développement et d'exploitation », précise-t-il.

Sortir du Far-West

En toute logique, Electricité d'Azur adresse les trois marchés porteurs du solaire : les grands champs solaires, qu'il souhaite installer sur des zones fortement anthropisées comme les anciennes carrières, les friches industrielles ou encore les sites d'enfouissement ; l'autoconsommation individuelle à destination des entreprises via l'installation d'ombrières de parking et de petites centrales au sol ou en toiture ; et bien sûr l'agrivoltaïsme, qu'il soit de culture ou d'élevage.

A cet égard, insiste le dirigeant, « il s'agit de sortir du Far-West qui régnait sur ce marché où certains projets développés entravaient la continuité de l'activité agricole. Pour nous, le photovoltaïque est une belle façon d'accompagner la transition agricole et la résilience de nombreuses exploitations aujourd'hui en souffrance à travers la mise en place de projets de gestion de la ressource en eau ou d'actions pour favoriser la biodiversité ».

Positionnement éthique

Le producteur d'énergie verte revendique un positionnement à taille humaine, responsable et éthique. « Pour chacun des projets, nous cherchons à limiter les impacts des installations sur les paysages et la biodiversité, à les rendre utiles à leurs sites d'implantation, et à mettre en place des systèmes de partage de valeur avec les territoires d'implantation via la mise en œuvre de circuits courts d'énergie ou par l'ouverture du capital des projets aux collectivités, aux exploitations agricoles ou aux collectifs citoyens ».

Une philosophie qui a convaincu Crédit Mutuel Equity, la société Sepale, spécialiste de l'éolien et des investisseurs privés, d'accompagner le producteur énergétique en prenant part à son capital.

150 MW de projets sur la table

Si le montant investi reste confidentiel, celui-ci « permet d'assurer le développement de l'entreprise pour les cinq ans à venir », avance Simon Bertin, dont la trajectoire se concentre sur « le développement corporate » de la structure avec le recrutement d'une équipe d'une quinzaine de personnes basée à Nice d'ici à la fin de l'exercice en cours. Dès septembre, une première antenne commerciale sera ouverte à Lyon, et une seconde à Reims en décembre.

Deux zones géographiques où Electricité d'Azur travaille déjà au développement de 150 MW de projets. « Notre trajectoire est meilleure qu'anticipée, tant dans le segment des champs solaires que dans celui de l'agrivoltaïsme ». En 2025, le producteur prévoit d'investir la zone Sud-Ouest. Au total, il vise l'exploitation de 500 MW à horizon 2030.

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