Choisie pour les JO 2024, NepTech prépare la première production de ses bateaux à hydrogène

La start-up installée à Aix-en-Provence propose des navires destinés au transport de passagers et de marchandises qui fonctionnent à l'hydrogène et à la batterie électrique. Huit mois après avoir été lauréate de l'appel à innovations Mobilités JO 2024, elle poursuit ses travaux de R&D pour finaliser une première commande dans les prochaines semaines.
(Crédits : NepTech)

"A l'échelle de la vie d'une startup, huit mois c'est beaucoup", sourit Tanguy Goetz. Le directeur général de NepTech n'a pas vu le temps passer depuis que sa société a été lauréate de l'appel à innovations Mobilités JO 2024. Six mois durant lesquels le dirigeant et ses 6 salariés ont continué sur leur chemin. La jeune entreprise basée au Technopôle de l'Arbois à Aix-en-Provence propose des navires qui fonctionnent à l'hydrogène et à la batterie électrique pour transporter des passagers ou des marchandises.

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En juin dernier, elle a commencé à mettre à l'eau son démonstrateur. D'une taille de 2,5 mètres, contre jusqu'à 24 mètres pour les futurs navires, ce prototype s'est aventuré sur le lac de Peyrolles, à proximité d'Aix-en-Provence, à Monaco et dans la région nantaise où NepTech compte plusieurs partenaires. Si le modèle est beaucoup plus petit que les futurs vrais bateaux, les tests donnent des indications similaires. "Cela nous permet d'affiner les performances des systèmes de propulsion et l'hydrodynamique pour atteindre les résultats des simulations numériques", explique Tanguy Goetz.

Pour proposer ses navires à l'hydrogène, NepTech mise sur la baisse des besoins énergétiques afin de compenser la place et le poids que cela nécessite. "Le sujet sur lequel nous travaillons beaucoup est le système d'injection d'air qui permet de mettre des bulles d'air sous le navire pour limiter la résister", détaille le dirigeant. Ce qui réduit de 10% la consommation d'énergie. La recherche et développement concentre donc ses efforts pour identifier les meilleurs types d'injection à utiliser ou la taille des bulles la plus optimale.

Augmenter les fonds propres

Sur l'aspect financier, la startup continue son activité d'architecture navale pour générer ses revenus. Elle espère finaliser sa première commande dans les prochaines semaines pour produire sa première unité, équipée de batteries électriques, en fin d'année. Pour l'hydrogène, Tanguy Goetz vise une première commande fin 2022 pour une livraison un an plus tard. "Nous sommes dans une phase de concrétisation avec notre preuve de conception et des discussions avec une cinquantaine de prospects, il faut les transformer en contrat", expose-t-il.

Pour y parvenir, le dirigeant avance sur une levée de fonds qui doit être conclue à la fin du mois de février. Son montant global devrait être de 1,2 million d'euros. "Nous avons besoin d'augmenter nos fonds propres pour obtenir des aides publiques plus importantes, car souvent pour un euro de fonds vous avez un euro de subvention", résume Tanguy Goetz. Ces sommes doivent être investies dans la R&D dans la perspective des tests en bassin d'essai et la conception d'une présérie de navires de 10 à 12 mètres. Pour s'attirer l'attention des collectivités, NepTech rappelle d'ailleurs son intention de passer par des chantiers navals locaux pour alimenter ses marchés et ainsi encourager l'emploi dans le territoire.

La partie commerciale intègre également les plans de la startup bien que le modèle économique n'ait lui pas bougé, il vise avant tout les exploitants de navires hydrauliques. "Nous construisons notre offre, car nous voulons nous servir des Jeux Olympiques pour déployer nos bateaux, mais la compétition ne dure que quelques semaines donc il faut réfléchir à leur usage pendant plusieurs décennies ensuite", précise Tanguy Goetz.

Des premières graines à l'international

Au-delà des JO, le développement des bateaux à batteries électriques ou propulsion hydrogène a besoin des institutions publiques. Ce sont elles qui peuvent mettre des contraintes réglementaires mais aussi lancent des délégations des service publiques (DSP) ou interviennent sur les infrastructures. Grâce au plan de relance par exemple, le Parc National des Calanques va lancer un appel à projet pour encourager le verdissement de la flotte qui navigue dans ses eaux avec à la clef des aides potentielles.

L'entrepreneur privilégie la vente des bateaux mais compte aussi s'associer avec des financeurs pour proposer une offre de leasing. NepTech vise également le fret, mais seulement sur des courtes distances pour permettre des livraisons sur du dernier kilomètre. Que cela soit pour la marchandise ou le passager, la jeune entreprise démarre sur le marché français mais regarde d'ores et déjà à l'international. "Nous commençons à planter quelques graines à l'étranger", reconnaît Tanguy Goetz après avoir notamment participé au dernier CES Las Vegas.

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