« Le Graal pour une startup ne doit pas être de générer 3 millions d’euros de déficit mais d’être rentable » (Jonathan Laroussinie, Rise Partners)

Elles sont celles qui connaissent une vive accélération, doivent rapidement trouver fonds, talents et savoir structurer leur modèle comme leur organisation. Startups en hypercroissance, ces pépites pleines de promesses doivent désormais évoluer dans un contexte économique tendu, avec inflation et difficultés d’approvisionnement. Avec des critères de valorisation un tantinet plus sévères, confirme le dirigeant du cabinet de conseil basé à Sophia-Antipolis.
(Crédits : DR)

Les startups en hyper-croissance ont besoin de financement pour investir, recruter avant même qu'elles génèrent leur propre croissance », explique Jonathan Laroussinie, pointant la particularité de ces jeunes entreprises innovantes pour lesquelles tout va très vite. Le co-fondateur et président de Rise Partners, cabinet implanté à Sophia-Antipolis, accompagne ces pépites au quotidien, les soutenant dès leurs premiers pas, pour accompagner la structuration, pour organiser aussi. Rise Partners, qui, outre l'accompagnement, investit également lors des tours de tables nécessaires.

« L'hypercroissance vient du fait qu'une entreprise est innovante et qu'elle rencontre une traction de marché, c'est-à-dire une croissance de son chiffre d'affaires extrêmement rapide », détaille Jonathan Laroussinie en insistant sur le caractère urgent des besoins en financement à être comblés afin de ne pas être la raison d'une incapacité à délivrer.

Au-delà de la levée de fonds, Jonathan Laroussinie explique combien ce qui compte c'est précisément de produire. « Le tour de table n'est pas une finalité en soit. Ce qui compte c'est l'exécution, c'est être capable à chaque moment d'anticiper le coup d'après ». Car la levée, toute auréolée de ce qu'elle signifie sans le dire, n'est pourtant pas l'alpha et l'oméga de la réussite. Ni pour n'importe quelle startup et encore moins pour celle en phase d'hypercroissance. Stratégie à dérouler et clients à se préoccuper sont deux piliers majeurs pour poursuivre son chemin.

Contexte économique, mais contexte universitaire aussi

Souvent perçu pour sa dimension de territoire fertile à l'innovation, le territoire l'est-il dans la réalité ? Oui affirme Jonathan Laroussinie qui dit rencontrer tous les jours de jolies innovations, que ce soit dans la deeptech, les biotech, des innovations liées à l'IA, des innovations d'usage... « Le territoire est propice à l'innovation et cela, nous le devons à nos universités, à nos pôles de recherche, très efficaces, qui font que de nombreux chercheurs deviennent entrepreneurs, de nombreux étudiants deviennent chefs d'entreprises ». Des compétences et un cadre de vie qui ne gâche rien, aussi.

Mais ça ne suffit évidemment pas. Car, Jonathan Laroussinie le répète, c'est le passage de certaines étapes majeures - un chiffre d'affaires qui évolue fortement, des phases de recrutements sensibles, la gouvernance qui évolue - qui sont autant de virages devant être correctement négociés.

Rationalisation des critères de financement

« Les entreprises qui réussissent sont celles qui, en général répondent à une problématique globale, au niveau mondial et dont la solution est facilement évolutive », précise Jonathan Laroussinie. Voilà pour la jolie définition. Mais, le contexte économique notamment inflationniste, modifie quelque peu la donne. Et le dirigeant de Rise Partners ne dit pas le contraire. « Les critères de valorisation des entreprises sont aujourd'hui un peu resserrés. Nous avons de l'inflation, la guerre en Ukraine, on a un contexte géo-politique de plus en plus complexe à appréhender en termes de sourcing de composants... Les liquidités se resserrent au niveau des fonds d'investissement, qui sont plus regardant en ce qui concerne les valorisations des entreprises ».

Un état de fait qui n'est pas pour totalement déplaire à Jonathan Laroussinie, estimant qu'il permet de rationnaliser le financement des entreprises, de revenir à des fondamentaux d'entrepreneurs. « Le Saint Graal pour une entreprise n'est pas de générer 3 millions d'euros de déficit mais d'être rentable. Ce n'est pas de faire 400% de croissance tous les mois mais de savoir structurer son entreprise. De conserver les valeurs de départ ».

Le rapprochement avec Advans Group va dans ce sens, une façon de contribuer au mouvement de réindustralisation, parce que, affirme Jonathan Laroussinie, l'innovation est belle est bien présente dans l'industrie mais elle doit être organisée. Et comme « nous avons vingt ans de dette industrielle, la réindustrialisation ne va pas se faire facilement. Il faut que nous soyons innovants dans nos procédés, innovants dans les technologies utilisées ».

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Azur Business Rise Partners 2

Un décideur économique, invité chaque semaine

Pour rappel, depuis ce début novembre, La Tribune et BFM Nice s'unissent pour proposer chaque semaine une chronique éco, baptisée Marseille Business, qui décrypte l'économie du territoire, ses enjeux, ses défis, les réussites et les problématiques. Tous les mardis, un invité vient apporter son éclairage sur une thématique précise.

BFM Nice Côte d'Azur est à retrouver sur le canal 31 de TNT régionale et sur les box au canal 285/518 (SFR) et 360 (Bouygues).

La chronique est animée par Celine Moncel pour BFM Nice et Laurence Bottero, rédactrice en chef du bureau Provence Alpes Côte d'Azur du quotidien économique La Tribune.

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