« Marseille en Grand nous donne désormais les moyens » (Renaud Muselier, président Région Sud)

Ville « magique » selon Renaud Muselier, Marseille est l’objet de toutes les attentions, dotée d’un Plan qui vise à lever les freins majeurs, ceux qui contraignent le développement économique et l’aura d’une Cité phocéenne très aimée aussi du président de la République. Marseille en Grand a la capacité de changer la donne, estime le président de la Région Sud, qui se dit « prêt » à accompagner l’accélération sur des sujets de transports notamment.
(Crédits : DR)

LA TRIBUNE - On connaît votre attachement à Marseille, votre ville de cœur. Marseille en Grand, c'est un Plan à la mesure de ce que la ville mérite et dont elle a besoin pour lever ses freins ?

RENAUD MUSELIER - Tout cela me fait sourire car j'avais proposé dès 2009 l'idée d'un Grand Marseille, sur l'idée du Grand Paris - initié par Nicolas Sarkozy alors président de la République. Je ne peux donc que souscrire à cette démarche. Lorsque l'on fait l'état des lieux, en ce qui concerne la capacité à donner une vision pour Marseille, nous n'avons jamais eu de soutien national hormis Euroméditerrranée. Que j'ai présidé durant 14 ans. C'était il y a plus de 30 ans.

Nous avons ouvert les Docks, les Terrasses du Port, Arenc, initié la Friche de la Belle-de-mai, nous finissons la gare Saint-Charles avec le projet Ligne Nouvelle...

Cela montre que sur la base de l'engagement de l'Etat, on fait les choses. Pour rappel, nous avons obtenu 20 milliards d'euros de l'Etat.

Le président de la République aime Marseille et veut l'aider. Je suis à fond avec lui. Avoir une vision, cela bouleverse toujours les habitudes établies. L'amour a besoin de preuves, on en manquait. Cela conforte mon engagement auprès de lui.

Le Plan Marseille en Grand comporte deux volets qui impliquent la Région notamment les transports et l'entreprenariat. Sur le volet des transports, comment lever véritablement et rapidement les freins qui gênent les habitants dans leur quotidien et empêchent les entreprises de se développer ?

Pour tout ce qui dépend de moi, tout est prêt, en termes d'organisation de gouvernance.

Sur le sujet des transports, existe le projet de RER métropolitain et globalement tout figure dans le CPER. Concernant certains quartiers, si les transports ont été ratés c'est que certains, pour des querelles politiques, ne les ont pas souhaités.

Où en est le projet de RER métropolitain ?

Cela devrait être annoncé, trois millions d'euros seront mobilisés, un million d'euros mobilisé par l'Etat, un million d'euros mobilisé par la Région Sud et un million d'euros mobilisé par la Métropole Aix-Marseille Provence. Nous inclurons sans doute un volet RER métropolitain à l'intérieur du projet Ligne Nouvelle afin de ne pas créer un millefeuille de structures. Le RER métropolitain avance car je suis prêt.

Sur le volet entreprenariat, l'engouement a été fort pour l'initiative des Carrefours de l'entreprenariat. On voit aussi des initiatives comme La Plateforme rencontrer un succès plus fort qu'escompté initialement. Ce sont plutôt de bons signes. Comment la Région peut venir renforcer ce volet ?

Le mot entreprise c'est entreprendre. Et entreprendre ce n'est pas attendre la béquée de l'Etat. Tout ce qui va vers le fait de créer son entreprise, connaître le juridique... c'est positif.

Le Sud est pilote de la planification écologique, voulu par Elisabeth Borne. N'est-ce pas, en plus du Plan Marseille En Grand, une reconnaissance pour le territoire de la part du gouvernement, un encouragement à montrer l'exemple ?

C'est clairement une reconnaissance. Sur mon choix politique, stratégique... Sur ma volonté de doter la Région du premier budget vert d'Europe... Grâce à cela, je suis éligible pour tout, partout. Avec ma COP d'avance, je suis devenu le pilote de l'Etat français. C'est avec cela que nous obtenons l'accueil du congrès UCN à Marseille ou le Sommet mondial de l'océan qui se tiendra à Nice en 2025. Il n'existe pas cela dans une autre région de France. Au-delà des bisbilles, la mécanique est en place.

La sécurité est sans doute le point de crispation majeur. Dans le sondage IFOP/Public Sénat publié début juin par La Tribune, il ressort que les Marseillais considèrent que la responsabilité est plus étatique que celle des responsables locaux. Et le maire de Marseille semble d'accord avec cela.

Je pense précisément l'inverse. A Nice, le maire Christian Estrosi s'occupe des problèmes de sécurité. Il existe un modèle d'intervention différent entre le maire de Nice et le maire de Marseille. La sécurité, c'est aussi le sujet du maire. On ne peut pas toujours dire « ce n'est pas moi, c'est les autres »

Est-ce un point noir qui freine l'attractivité économique de la Région ?

C'est un frein très important. L'attractivité vue de l'extérieur ce n'est pas possible avec un outil dont le maire ne veut pas. Pas de croisières, pas de JO... Or nous avons tout pour être les premiers dans de nombreux domaines. Le tourisme, c'est 35 % du PIB, nous avons un tissu composé de beaucoup de TPE PME... Les grandes entreprises s'installent dès lors qu'on leur propose des solutions. Où, quand, combien... Où je m'installe, dans quels délais... J'applique la méthode que j'ai appris lorsque j'étais président d'Euroméditerranée.

Il faut ensuite savoir si nous avons les hommes et les femmes de talents. Il faut aussi se doter de moyens d'Etat et européens.

Votre stratégie après « on a tous besoin du Sud », a pour slogan « le Soleil se lève au Sud ». Peut-on remplacer Sud par Marseille ?

Je crois à la puissance politique. Marseille est une ville qui génère une puissance incroyable, elle possède une magie interne. Et aujourd'hui nous avons les moyens.

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