Que faut-il (vraiment) attendre des annonces de Macron à Marseille ?

Dans la pluie d'engagements du président de la République, ceux sur les écoles et les transports étaient les plus attendus. Le chef de l'Etat reparti, c'est aux collectivités locales compétentes en la matière, la Mairie et la Métropole, de s'organiser pour que les promesses d'Emmanuel Macron se concrétisent. Ce qui demandera néanmoins du temps avant que parents d'élèves et usagers puissent bénéficier de résultats concrets.
(Crédits : POOL)

L'Elysée l'a répété à l'envi en amont de la venue d'Emmanuel Macron à Marseille. De mémoire, jamais un président de la République n'avait passé trois jours de suite dans une même ville. En revanche, les "plans" du gouvernement censés permettre à la deuxième métropole du pays de combler ses carences et retards dans certaines domaines - les transports en tête - sont eux beaucoup moins rares.

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"Des milliards, on en a souvent entendu ici, de Premiers ministres, de Présidents, ça n'est jamais arrivé. En tout cas, ça n'a pas changé les choses", a d'ailleurs expliqué Emmanuel Macron face aux acteurs politiques et économiques marseillais. Le chef de l'Etat s'est également directement adressé aux collectivités locales. Pour les mettre en garde. "Je ne viens pas ici faire des promesses. Je viens prendre des engagements en en demandant", a-t-il prévenu. En clair, le locataire de l'Elysée est prêt à aider financièrement la Ville et la Métropole Aix-Marseille Provence, mais veut savoir comment sera utilisé l'argent de l'Etat.

L'aide pour les écoles conditionnée à une diminution des grèves

Les annonces les plus attendues étaient celles concernant les écoles et les transports. Pour l'éducation, l'enjeu se situe dans l'état des bâtiments. Une compétence qui relève en théorie de la Ville. La mairie estime que 174 établissements, soit un tiers du parc scolaire, sont "dégradés". Derrière ce mot, se cache un quotidien dans lequel certaines écoles n'ont pas de chauffage, le faux plafond qui s'effondre, des fuites d'eau, ou encore une récréation trop petite obligeant une rotation entre les élèves.

Pour y mener des travaux lourds, l'Etat et la mairie devraient composer une société publique locale d'aménagement d'intérêt national (SPLA-IN) à l'image de ce qui avait été fait pour l'habitat indigne en 2019. Pour ce qui est du montant, la municipalité chiffre son programme de rénovation à 1,2 milliard d'euros et elle espère une contribution de l'Etat de moitié. Les chiffres précis pourraient commencer à être dévoilé avant la fin d'année, la date fixée par Emmanuel Macron.

Il est donc difficile de donner une date précise à laquelle les premières écoles seront rénovées. Surtout que le président conditionne une participation étatique à la résolution du dysfonctionnement de la Ville. "Vous avez un problème avec vos personnels municipaux et vous avez trop de grèves", a-t-il reproché. Ironie de l'histoire, le lendemain de cette prise de parole une école des quartiers Nord était fermée à cause d'une grève du personnel. Le sujet n'a pas échappé à la nouvelle municipalité qui a signé en début d'année un accord pour encadrer le droit de grève avec des syndicats municipaux représentants 70% du personnel.

Sur les transports, une meilleure gouvernance métropolitaine nécessaire

Pour les transports, c'est cette fois la Métropole qui est en première ligne puisque c'est cette collectivité qui en détient la compétence. Sur ce sujet, Emmanuel Macron a annoncé un investissement d'un milliard d'euros pour financer quatre lignes de tramway et cinq bus à haut niveau de service. Dans le détail, il s'agit de 250 millions sous forme de subventions alors que ce seront des avances remboursables pour le reste.

Le montant peut paraître important mais le chantier l'est tout autant. Si ce n'est plus. Un chiffre symbolise le retard de Marseille, il s'agit du nombre de kilomètres cumulés des lignes de tramway et de métro. Il est de 35. C'est bien sûr beaucoup moins que Paris (340 km). Mais c'est surtout loin derrière de nombreuses métropoles comme Lyon (94 km), Bordeaux (68km) ou encore Lille (67 km). Pour enfin avoir une mobilité à la hauteur de son territoire, la Métropole chiffre les besoins à 350 millions d'euros par an sur plus années. De quoi relativiser les 250 millions d'euros de subventions qui pourraient être très rapidement engloutis.

Mais avant de voir ces investissements se traduire en projet, via un groupement d'intérêt public, Emmanuel Macron a demandé des engagements en pointant "les problèmes de gouvernance". "Sinon je mets plus d'essence dans un système qui continue à garder les mêmes freins", a-t-il taclé. Le président cible la redistribution de la Métropole aux communes qui représente la moitié de son budget. Malgré ce reproche direct, la présidente de la collectivité locale Martine Massal s'est dite "prête à réformer la métropole". Elle a jusqu'à mi-octobre pour y parvenir. C'est le délai qu'a donné Emmanuel Macron dans l'avancement de son plan dédié aux transports. Là encore, il n'est pas encore possible de dire quand cela se traduira par l'inauguration officielle et en fanfare d'une nouvelle ligne de transport.

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