Renaud Muselier réélu président : ce qu'il promet pour la région Sud

Réélu à la tête de la collectivité pour six nouvelles années, celui qui est aussi président des Régions de France revendique le bilan de son précédent mandat et souhaite le prolonger. Il compte notamment s'appuyer sur les fonds européens et tout autres moyens de financements, pour concrétiser sa feuille de route.
(Crédits : Florent Gardin)

L'ambiance est celle d'une rentrée des classes. Les accolades semblables à des retrouvailles se multiplient entre les élus, surtout ceux de la liste de Ma Région D'abord menée par Renaud Muselier (LR). Le soulagement du président sortant et de ses colistiers est à la hauteur de la tension qui a régnée durant la campagne. Une semaine après le second tour de l'élection, il vient d'être élu comme président avec 84 voix sur 123 sièges. Les 39 autres votes, soit autant que le nombre d'élus du Rassemblement national, sont blancs.

"Les électeurs ont tranché et les urnes ont rendu leur verdict", débute Renaud Muselier qui conserve donc la tête de la région Provence-Alpes-Côte d'Azur pour six ans de plus. Pour réussir à "fabriquer cette magnifique région dont nous rêvons tous", Renaud Muselier souhaite s'appuyer sur ce qui a été fait durant son précédent mandat. Qu'il a débuté en 2017 lorsque le président élu Christian Estrosi a laissé son fauteuil pour celui de la mairie de Nice. Le président promet que les impôts n'augmenteront pas et que la capacité de la collectivité "à investir reposera sur notre capacité à décrocher des financements".

Ceux de l'Europe et du plan de relance sont bien évidemment en ligne de mire. Pour les premiers, Renaud Muselier ambitionne d'obtenir 10 milliards d'euros. "Nous avions réussi à passer de 300 millions à 4,6 milliards dans la précédente mandature", revendique-t-il. Autre axe majeur pour ces six prochaines années, celui de favoriser la décentralisation en faveur des régions.

Pour développer des projets, quinze nouveaux vice-présidents ont été nommés :

Christian Estrosi, délégué aux grands événements et en charge des relations internationales et francophonie
Chantal Eymeoud, plan montagne et affaires européennes
François de Canson, développement économique, de l'attractivité, du tourisme, de la prévention des risques majeurs
Sophie Joissains, culture
David Gehant, aménagement du territoire, de l'aide aux communes et des intercommunalités
Bénédicte Martin, agriculture, viticulture, ruralité et terroir
Jean-Pierre Colin, finances et partenariats de coopération
Véronique Borré, sécurité, défense, soutien aux forces de l'ordre et innovation pour une région apaisée
Nicolas Isnard, formation professionnelle et politique de l'emploi
Marie-Florence Bulteau-Rambaud, éducation, lycées, orientation et apprentissage
Serge Amar, artisanat, commerce, TPE et PME
Virginie Pin, art de vivre, patrimoine et traditions
Jean-Pierre Serrus, transports et mobilité durable
Jacqueline Bouyac, renouveau démocratique, participation citoyenne et renforcement des services publics
Ludovic Perney, jeunesse, sports et vie étudiante.

"Game of Paca"

Pour ce discours inaugural, Renaud Muselier parle aussi politique. La campagne ne l'a pas laissé indemne, notamment les rebondissements autour du soutien ou non du parti présidentiel LREM. "Les partis nationaux se sont emparés de notre élection, regrette-t-il. La région est devenue un immense champ de tirs et la liste que je pilotais la cible de toutes les conversations politiques". L'épisode n'est semble-t-il pas très bien passé. Renaud Muselier enfonce le clou en relatant les Cassandre qui lui promettait une large défaite et parle d'"une nouvelle série Netflix. Après Game of Throne nous avons eu Game of Paca".

La forte abstention lors des deux tours a été soulignée par celui qui est aussi président des Régions de France, au moins pour quelques jours encore. Il s'engage à "assurer la participation citoyenne" durant le mandat pour tenter de redonner le goût de la vie politique. Thierry Mariani, tête de liste du Rassemblement national, plaide lui pour des référendums citoyens. "Ce n'est pas le moment" de se prononcer sur le sujet, balaie Renaud Muselier.

Forcément, le retrait des deux listes de gauche pour le second tour afin de faire barrage au Rassemblement national a été évoqué. "Je remercie Jean-Laurent Felizia (ndlr : tête de liste de l'union de la gauche NDLR) qui m'a fait confiance", dit Renaud Muselier interrompu par un "ah" ironique sur le ton du soulagement des élus du RN.

Les ex-candidats des listes qui se sont désistés pourront faire des propositions et vœux via le groupe de la majorité. "Il ne faut pas que l'opposition élue est moins de place et de choix que ceux qui ont décidé de priver leurs électeurs d'une représentation", s'inquiète Thierry Mariani. Le membre du RN promet une opposition "combative". Cette première plénière s'est déroulée sans véritable passe d'armes, mais quelques petits accrochages tout de même. Si l'ambiance était celle d'une rentrée, tout le monde est déjà bien prêt.

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