Débat Muselier-Mariani : un peu de programme et beaucoup de petites phrases

Après le duel sur le terrain, puis celui dans les urnes dimanche dernier en attendant celui de dimanche prochain, voici le duel sur un plateau… télé. En l’occurrence celui de BFM TV qui a organisé ce jeudi le seul débat qui a permis de confronter les visions et… les propositions de Renaud Muselier et Thierry Mariani. Un exercice jamais inintéressant…
(Crédits : DR)

Si l'été est bel et bien arrivé sur la Côte d'Azur, c'est surtout l'ambiance électrique entre Renaud Muselier et Thierry Mariani qui a chauffé l'ambiance sur le plateau de BFM TV à Mandelieu-la-Napoule, près de Cannes. Le duel, ou serait-on tenté de dire, la confrontation entre les deux ex-amis politiques, est un sujet d'attention tout comme de crispation. Et jusqu'ici, difficile de véritablement évoqué le fond du sujet, c'est-à-dire les programmes. La tension entre Renaud Muselier et Thierry Mariani s'est beaucoup concentrée sur les effets et causes personnelles, un peu - beaucoup - moins sur ce que chacun prévoit pour les six prochaines années.

Alors, certes, difficile d'entrer dans un débat sans, à nouveau, passer par la case petites phrases bien senties. Surtout que les derniers sondages tendent à montrer que c'est un réel bras de fer qui s'engage pour cette dernière ligne droite avec le second tour de dimanche prochain, Renaud Muselier étant crédité de 51% des voix, Thierry Mariani de 49% des suffrages.

Sarkozy en soutien officiel à Muselier

Autant dire que le moindre argument qui peut peser est utilisé. « Vous êtes un alimentaire de la vie politique », dit Renaud Muselier à son adversaire lorsque arrive le sujet des professions et de l'implication localement. « Pourquoi vous avez demandé la nationalité mauricienne », rétorque Thierry Mariani. « Toutes les régions ont correctement répondu aux lacunes de l'Etat, les Régions ont été plus souples, cette région comme les autres, ni plus ni moins », dit aussi la tête de liste RN à propos de la gestion durant la crise sanitaire. « Vous êtes seul, toujours tout seul », répond le président sortant lorsque on évoque les soutiens politiques et plus précisément celui de Nicolas Sarkozy. L'ancien président de la République qui a en effet apporté son soutien à la tête de liste Les Républicains, dans l'après-midi, de façon très officielle.

Et quand on aborde les programmes économiques, difficile là aussi d'aborder les questions de la relance, de la formation, de la main d'œuvre ou de l'aménagement du territoire sans que le débat ne quitte son caractère passionné.

La relance, l'Europe et le train quotidien

La relance et le soutien aux entreprises post-crise ? Ce sera par le biais de prêts de trésorerie annonce Thierry Mariani. Renaud Muselier en remet une couche sur les Etats régionaux de la relance qu'il prévoit, s'il est élu, de tenir en août et sur le dispositif Zéro rideau fermé, qui doit éviter aux commerces de centre-ville de mettre la clé sous la porte en agissant en amont et en incitant à travailler en amont avec les tribunaux de commerce.

Le manque de main d'œuvre ? « Il faut une baisse des charges » affirme Thierry Mariani - ce qui est plutôt une compétence de l'Etat... - qui reconnaît que la main d'œuvre d'origine étrangère est indispensable car « il n'y a pas assez d'employés ».

Former encore c'est ce que préconise Renaud Muselier pour les métiers du secteur sanitaire et social. Et puis mieux faire connaître les clauses sociales et environnementales déjà intégrées aux appels d'offres... et que demande Thierry Mariani.

Ou on en vient à l'Europe, dada de Renaud Muselier. Les 40 milliards d'euros apportés par l'Union européenne ? « C'est 70 milliards d'euros à rembourser jusqu'en 2058 », s'agace Thierry Mariani à qui Renaud Muselier reproche de ne pas avoir voté pour le plan de relance. « Cette Europe-là n'est pas une bonne affaire pour la France », lui répond Thierry Mariani. « On a récupéré 5,1 milliards d'euros d'aides européennes » assène Renaud Muselier.

Du rôle des soutiens et de celui de l'abstention

L'ouverture à la concurrence est peut-être le seul point sur lequel les deux adversaires sont d'accord. Mais sur la sécurité dans les trains, ça chauffe à nouveau. Sur l'équilibre entre départements aussi, Thierry Mariani dénonçant l'inégalité de traitement entre le littoral et les Alpes.

Clairement la tension sur le terrain est réelle. Et chaque point marqué est comme un pas de plus vers la victoire. En fin de journée, plus d'une centaine de professionnels du tourisme et des personnalités du monde sportif ont apporté officiellement leur soutien au président sortant. Pour l'heure, comme dans les sondages, l'avantage semble être du côté de Renaud Muselier. Demeure la question de l'abstention. Et c'est, pour ce second tour, bien elle qui joue le rôle d'arbitre...

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