Il y va ! Renaud Muselier a mis fin au suspens ce mardi 27 avril en officialisant sa candidature à la présidence de la Région Sud. Si on avait peu de doutes sur l'envie du président sortant de repartir pour un second mandat, jusqu'à présent celui-ci bottait systématiquement en touche, rappelant que pour l'heure c'est le soutien à l'économie qui demeurait sa priorité, toute sa priorité, rien que sa priorité.
Mais voilà, le scrutin approche et les candidatures, surtout à droite, se sont lancées. Si, bien qu'elle soit secrétaire d'Etat en charge des personnes handicapées, Sophie Cluzel pour LREM l'a fait finalement assez timidement, la tête de liste du Rassemblement national, Thierry Mariani, le fait assez fortement.
En ordre de bataille
Depuis l'annonce de sa candidature, quasiment une semaine avant jour pour jour celle de Renaud Muselier, l'ex-LR fait le tour des popotes médiatiques, estimant que non, le président sortant n'est pas « un ennemi mais un adversaire ». Le véritable ennemi étant ailleurs, du côté du terrorisme notamment.
Thierry Mariani qui occupe le terrain, rappelle ses origines provençales - issues du Vaucluse précisément - et les qualités que lui trouvaient, avant son arrivée au sein du parti que préside Marine Le Pen, Christian Estrosi et Renaud Muselier.
Renaud Muselier qui finalement suit une certaine logique : la déclaration de sa candidature arrive après la tenue de la dernière assemblée plénière de la Région, vendredi dernier. En répétant que seul, le soutien à l'économie était sa préoccupation première, difficile de dire « j'y vais » quand tous les dossiers régionaux ne sont pas bouclés. C'est désormais chose faite.
Renaud Muselier qui jette désormais toute son énergie dans la bataille. On le sait peu adepte de la langue de bois et il l'a écrit noir sur blanc dans le communiqué officialisant sa candidature, « les slogans simplistes, la caricature permanente ou le marchepied pour la campagne présidentielle de Marine Le Pen ne prendront pas en otage le destin de cinq millions d'habitants ». Voilà qui promet quelques passes d'armes...
L'économie, le centre du sujet
Renaud Muselier qui appuie encore sur son bilan économique. Qui rappelle le soutien de la Région au monde de l'entreprise, à la culture ou au sport. Dans la période de crise liée à la pandémie, la Région Sud a clairement mis les moyens, financiers notamment, mobilisant 1,4 milliard d'euros.
L'économie c'est la compétence majeure des Régions. Le sondage réalisé en décembre dernier par l'IFOP pour La Tribune et Europe 1, soulignait bien qu'en matière d'avenir de la situation économique, les dirigeants se sentaient concernés par la qualité des jours à venir, 32% s'estimant plutôt optimistes quand, du côté des salariés du secteur privé, le pourcentage atteignait même 50%. Les sujets prioritaires étant, en matière économique, la lutte contre le chômage, à 66%, la lutte contre la précarité à 60% et le relèvement des salaires et du pouvoir d'achat à 56 %.
Accord ou pas accord ? Telle est (encore) la question
Inévitablement, la question qui se pose désormais c'est qui va soutenir qui ? Et plus précisément, accord y aura t-il avec LREM avant le premier tour ou avant le second tour ? Invité de BFM TV ce mercredi matin, Renaud Muselier a redit ce qu'il répète depuis plusieurs semaines, que oui il est ouvert à tout ralliement, avec des personnes raisonnables, « des verts raisonnables qui sont pour les sapins de Noël et le Tour de France, par exemple, des repentis du RN... » Ce qui vaut donc pour la candidate LREM. Redisant aussi qu'il n'y aura pas d'accord d'appareil, mais que « le bon sens voudrait que la majorité présidentielle me soutienne ». C'est ce qui s'appelle laisser une porte ouverte... On rappellera que l'actuelle majorité régionale réunit 8 composantes politiques. La question qui se pose également est celle d'une union ou pas à gauche. A deux mois du scrutin, le paysage se dessine. Mais nul doute qu'il pourrait encore être modifié. Deux mois, c'est long et c'est court à la fois...
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