Pourquoi Michèle Rubirola laisse la Mairie de Marseille à Benoît Payan

Après cinq mois en tant que Maire de Marseille, cellle qui a été tête de liste du Printemps marseillais a choisi de quitter ses fonctions et d’inverser les rôles avec Benoît Payan qui était jusqu’alors son premier adjoint. Un choix qu’elle justifie par un contexte sanitaire, économique et social aggravé mais aussi par des raisons personnelles liées à sa santé.
(Crédits : DR)

« En médecine, il y a des spécialistes et des urgentistes. Je suis de la première catégorie. Mais c'est de la seconde dont Marseille a besoin tout de suite ». C'est ainsi que Michèle Rubirola justifie sa décision de « quitter ses fonctions de Maire de Marseille ».

Le contexte actuel y est pour beaucoup, dit-elle. « Depuis les premiers mois de 2020, trois choses ont changé : nous devons faire face à une crise sanitaire violente, une crise économique brutale et des souffrances sociales profondes ». En parallèle, elle explique avoir découvert que la situation de la Ville était bien pire que ce qu'elle pensait : « une capacité d'investissement atrophiée, des ressources humaines administrées avec incohérence, un patrimoine dégradé ».

A ce contexte global s'ajoutent des difficultés personnelles liées à son état de santé. Elle en avait déjà parlé avant l'été. Elle a ensuite été opérée en septembre, laissant l'intérim à son premier adjoint Benoît Payan. « Cela ne m'empêche pas de servir les Marseillais mais limite l'énergie que je peux mobiliser. Pour être Maire, il faut se donner à 300 %. Moi je donne 150 % ».

Inversion des rôles avec son premier adjoint Benoît Payan

L'idée est donc d'inverser les rôles, Michèle Rubirola devenant première adjointe de Benoît Payan. Pour l'heure, « Marseille a besoin de son énergie et de son expérience, pas de ma nouveauté », dit-elle, bien consciente que son côté novice a été une force lors de la campagne.

La décision a été présentée au préfet.

Dans l'opposition, certains voient dans cette inversion des rôles une violation du suffrage. Bruno Gilles parle ainsi de « tour de passe-passe sans précédent ». D'autant que la rumeur d'un tel scenario circulait dès l'entre-deux tours. De son côté, le président de Région Renaud Muselier fait part dans un communiqué de sa « surprise » et de son « incompréhension », « Son élection avait donné beaucoup d'espoir aux Marseillais qui ont voté pour elle. Je pense à eux, car ils doivent être nombreux à se sentir floués et trompés aujourd'hui ».

Certains appellent à organiser une nouvelle élection.

La majorité loue au contraire un choix qui privilégierait l'intérêt général plutôt que l'intérêt personnel. Et Olivia Fortin de relativiser : « C'est une inversion. Ce n'est pas si radical que ça ». D'autant, dit-elle que « Benoît Payan est très au courant des dossiers ».

Prochaine étape lundi 21 décembre avec un conseil municipal qui doit désigner le nouveau maire de Marseille. Pas d'inquiétude du côté de la majorité qui assure que le groupe soutient à l'unanimité la décision de Michèle Rubirola.

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Commentaires 4
à écrit le 16/12/2020 à 8:51
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Une validation de la théorie de la pastèque (verte / rouge)?

à écrit le 16/12/2020 à 8:27
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"Je suis médecin, spécialiste du quotidien et du temps long. Il faut un urgentiste" Un gros, on est à Marseille hein, il faut un "homme de mains".

à écrit le 16/12/2020 à 3:51
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Marseille et sa celebre bouillabaisse. Depuis deferre rien n'a change.

à écrit le 16/12/2020 à 0:58
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Marseille, sa bouillabaisse.

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