
Marseille a enfin un maire. Elle s'appelle Michèle Rubirola et à 63 ans, elle s'installe dans le fauteuil de premier magistrat, occupé durant deux décennies et demie, par Jean-Claude Gaudin.
Une élection qui n'a pas été sans mal. De rebondissements en rebondissements, de tractations en jeux de pouvoir, la deuxième ville de France n'a pas donné la meilleure image d'elle-même. Tout est toujours passionné à Marseille. C'est vrai en matière footballistique. C'est vrai tout autant en matière politique.
Il aura donc fallu un troisième tour pour que le Printemps marseillais confirme dans les urnes du conseil municipal, le résultat des urnes électorales du 15 mars puis du 28 juin.
Pas tout à fait tout seul, surtout avec le soutien et les 8 voix de la sénatrice ex-PS Samia Ghali.
Ghali conforte Rubirola
Les deux femmes ont donc trouvé un terrain d'entente en dernière minute. S'il a tout de même fallu une interruption de séance de près de 2 heures puis une nouvelle interruption d'une heure pour "déjeuner", celles qui s'apostrophaient encore par communiqué interposé le matin même - Michèle Rubirola dénonçant le chantage de Samia Ghali qui souhaitait un poste de première adjointe pour porter la représentation des quartiers populaires, la seconde disant que tout cela allait "au-delà de sa personne" - sont désormais unies pour le meilleur et pour le pire.
Aussi ubuesque que la campagne et surtout que la semaine qui a suivi le deuxième tour, le conseil municipal de ce 4 juillet a encore prouvé les effets complexes de la loi Paris Lyon Marseille et la nécessité de peut-être en finir avec une pratique d'un autre temps. Celui d'un certain Gaston Deferre... Entre prise de parole houleuse de Stéphane Ravier en début de séance pour dire ou plutôt crier le fait que le Rassemblement national ne prendrait pas part au vote, dénonçant "les marchands de tapis" et annonçant le départ de l'hémicycle des élus RN, aux suspensions de séances interminables pour permettre les dernières tractations, jusqu'au bout rien n'a été serein.
Reste donc maintenant à Michèle Rubirola à dérouler sa vision. A s'accorder avec Samia Ghali qui, dans un tweet, a justifié son choix, arguant savoir "qu'il existe une attente très forte de changement" et qu'elle serait "actrice de cette nouvelle page de l'Histoire car j'aime Marseille par-dessus tout".
"Nous avons su relayer les attentes, les révoltes et les espoirs d'une grande partie des Marseillais", a souligné le nouveau maire de Marseille dans son tout premier discours. "Je veux que chacun retrouve la fierté d'être Marseillais", énumérant l'apport de la recherche, des intellectuels, des startups, des jeunes, pour construire le nouveau Marseille, "plus verte, plus juste, plus démocratique".
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