A Marseille, une si longue attente…

Si le Printemps marseillais dispose, pour l'heure, de davantage de sièges que LR, reste le point d'interrogation de ce que décideront les listes dites minoritaires. Samia Ghali, l'ex-socialiste qui l'a emporté dans son secteur, est celle vers qui tous les regards se tournent…

Décidément Marseille ne fait rien comme tout le monde. Toujours un peu à part, toujours hors normes pour le meilleur ou pour le pire, la Cité phocéenne n'a pas dérogé à cette habitude d'être différente. La preuve, ce lundi matin, Marseille se réveille sans maire.

Si dans les urnes, c'est le Printemps marseillais qui s'est démarqué, dans la réalité, pour l'heure, la situation est bien plus complexe. Avec 4 secteurs pour la coalition menée par Michèle Rubirola mais 3 pour la liste conduite par Martine Vassal, les deux principales protagonistes sont au coude à coude. Et en remportant le 15/16, Samia Ghali est ce matin, la femme forte de la deuxième ville de France.

Même si, elle n'est pas la seule parmi les listes dites minoritaires, à pouvoir faire basculer le fauteuil de maire plutôt à gauche ou à droite. Cependant, en détenant un secteur - où elle a battu le Printemps marseillais et le Rassemblement national - c'est bien elle qui va être - qui est déjà sans doute - courtisée.

Marseille aura donc un maire en fin de semaine. Dans les cinq prochains jours, nul doute que la ville va bruisser des rumeurs d'alliances et de ralliement.

Dans le camp de Michèle Rubirola on savoure le fait d'avoir fait d'une coalition perçue au départ comme improbable, la gagnante des urnes. La victoire d'Olivia Fortin dans le secteur où se présentait Martine Vassal est évidemment chargée de symbole. D'abord parce que c'est un secteur historiquement à droite et parce que battre la tête de liste LR, rajoute de la victoire à la victoire.

En gagnant le 13/14, le général David Galtier, apporte, en revanche à LR un secteur important... Pour reprendre une métaphore sportive, ce serait presque balle au centre...

"Les rancoeurs à la poubelle"

Bien sûr, la situation marseillaise ne laisse indifférent. Jean-Claude Gaudin, qui laissera ce début juillet son fauteuil de Premier magistrat, s'est donc fendu d'un communiqué pour bien redire que rien n'est joué et que "beaucoup dépendra du choix que feront les onze élus des listes minoritaires d'hier entre la poursuite du développement de la ville et le repliement vers les errements du passé et le déclin". Sibyllin.

Renaud Muselier, le président de la Région Sud, y est allé aussi de son commentaire. Avec son style, direct et sans détours, exhortant tous les élus "à mettre leur rancœur à la poubelle et de redonner une perspective à Marseille" et rappelant que si son Pacte de raison - comprendre des alliances capables d'éviter la complexité des résultats - avait été respecté, on n'en serait pas là...

Dans le viseur, tant de Jean-Claude Gaudin que de Renaud Muselier, c'est Bruno Gilles dont il est (notamment) question. Ancien patron du parti Les Républicains dans les Bouches-du-Rhône, également ancien directeur de campagne de Jean-Claude Gaudin, ce sénateur avait annoncé très tôt sa candidature à la Mairie de Marseille, espérant ainsi rallier toute la droite. L'investiture accordée finalement par LR à Martine Vassal n'a pas pour autant mis fin à ses velléités. Son maintien coûte que coûte est largement critiqué à droite. Son ralliement aurait laissé entrevoir une victoire plus assurée.

Samia Ghali en position de force

Maintenant, la question principale est que va faire Samia Ghali ? Dans son secteur, la liste LR s'est désistée pour lui permettre de battre le Printemps marseillais et le Rassemblement national. Mais Samia Ghali est aussi une ex-socialiste.

Dans son programme, la sénatrice des Bouches-du-Rhône évoque, le besoin de "réparer Marseille". Le besoin de "logement décent, d'écoles en bon état, de transport cohérent". Le besoin d'attractivité, des entreprises notamment, estimant que le territoire a vécu "deux Florange" avec la fermeture de deux fleurons implantés localement, Saint-Louis Sucre et les Moulins Maurel. Il est aussi question de numérique, d'économie de la mer, de liens à renforcer avec l'Afrique et de transition écologique. On rappellera qu'une certaine Ségolène Royal est venue lui apporter son soutien en janvier dernier... Ce lundi matin, la femme forte de Marseille c'est aussi Samia Ghali.

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