Jean-Claude Gaudin : "Je défendrai Marseille jusqu'au bout"

S'il n'a pas fait mystère de son souhait de lâcher au prochain scrutin les rênes municipales, le vice-président honoraire du Sénat ne cache pas plus sa volonté de demeurer un premier magistrat vigilant. Et même un peu plus... Car on n'abandonne pas la deuxième ville de France, au contraire on organise, si possible, sa succession.
Le maire de Marseille Jean-Claude Gaudin (LR).
Le maire de Marseille Jean-Claude Gaudin (LR). (Crédits : Ville de Marseille)

LA TRIBUNE - Vous avez démissionné le 4 septembre dernier de la présidence de la Métropole. Estimez-vous que votre tâche - donner naissance à Aix-Marseille Provence dans les conditions orageuses que l'on connaît a été menée à son terme ?

JEAN-CLAUDE GAUDIN - C'est une mauvaise loi que les socialistes ont voulu nous imposer avec la loi Mapam [Loi de modernisation de l'action publique territoriale et d'affirmation des métropoles, ndlr] et la loi NOTRe [Nouvelle organisation territoriale de la République]. Cependant la Métropole est irréversible et pour l'avenir, cela est très important. J'ai donc appliqué les lois et j'ai eu beaucoup de difficultés avec les maires mais, siégeant au Sénat, j'ai obtenu qu'Aix-Marseille Provence soit dérogatoire des autres métropoles françaises. J'ai permis aux maires de la Métropole d'obtenir des attributions de compensation qui se sont élevées à 53% alors que dans les autres métropoles elles représentaient 25%.

J'ai ainsi obtenu que les maires demeurent maîtres de leurs documents d'urbanisme. J'ai obtenu que les villes possédant un casino [Cassis, Carry-le-Rouet, Aix-en-Provence, La Ciotat] conservent les avantages financiers et les taxes de séjour. J'ai fait le travail le plus ingrat. Mais aujourd'hui la Métropole fonctionne. Nous avons voté trois budgets, un agenda de la mobilité et sur ce sujet je salue le travail de Jean-Pierre Serrus, exemplaire en tant que vice-président chargé des transports. Nous avons également voté l'agenda de développement économique. J'ai donc considéré que le moment était venu de céder la place. Martine Vassal a été élue le 20 septembre dernier.

La fusion entre le Département et la Métropole vous paraît-elle être une bonne initiative ?

Il semble que le président de la République et le gouvernement souhaitent fusionner le Département et la Métropole. Le préfet de région, Pierre Dartout, a été chargé par le Premier ministre de présenter des propositions allant dans ce sens d'ici à la fin novembre. Martine Vassal, qui est présidente du département des Bouches-du-Rhône, qui a démontré un profond attachement au territoire et qui fait preuve de nombreuses compétences, présidant désormais les deux institutions [Département et Métropole] aura la possibilité de faire avancer les dossiers auprès du gouvernement en liaison avec les maires des Bouches-du-Rhône.

Lorsque l'on évoque le scrutin municipal et votre succession - puisque vous avez annoncé que vous ne vous représenterez pas -, vous répondez qu'il y a encore beaucoup de travail à mener. Quels sont les sujets prioritaires ?

Je ne me représente pas mais il reste encore beaucoup à faire d'ici le prochain scrutin municipal et en particulier, comme nous l'avons fait depuis vingt-trois ans, sans cesse faire reculer le chômage et créer des emplois. La ville s'est métamorphosée, elle accueille plus de 7 millions de touristes par an et les plus grands événements internationaux. Nos filières d'excellence sont aujourd'hui mondialement reconnues. Assurément, le numérique et l'innovation font partie de l'avenir de notre ville et de notre territoire.

Marseille a lancé un vaste plan numérique car nous voulons devenir la ville de demain encore plus sûre et agréable à vivre. Nous sommes attentifs au développement du port. Monaco Marine vient d'y réaliser un investissement de 44 millions d'euros. Et c'est ici que se préparent les caissons utilisés pour l'extension du port de Monaco. Nous devons pousser l'aide à la création d'entreprise et cela notamment dans le milieu du médicament. Dans le domaine de l'éducation, je souhaite que nous puissions sur 444 écoles maternelles et primaires, remplacer et reconstruire en dur les écoles de type Pailleron, trop anciennes.

Même si vous avez donc fait part de votre souhait de ne pas briguer un nouveau mandat municipal, pourriez-vous changer d'avis ?

Plus rien ne me fera changer d'avis. J'ai une longévité politique importante. À cause de la loi sur le non-cumul des mandats, j'ai quitté à regret le Sénat où j'ai siégé vint-huit ans, dont seize comme vice-président. J'ai également refusé la proposition du président Larcher, il y a deux ans, de devenir membre du Conseil constitutionnel. J'ai préféré Marseille. Ma vie politique est essentiellement à Marseille. Je ferai tout ce que pourrai pour défendre cette ville jusqu'au bout.

Que vous inspire le sondage sur les municipales que La Tribune a publié avec Elabe, le 21 septembre dernier ?

C'est une photo du moment qui visiblement permet de constater que les Marseillais placent un grand espoir en Martine Vassal. Et pour ce qui concerne le maire actuel, 6 Marseillais sur 10 disent être satisfaits de son travail. Cela me fait plaisir mais nous avons encore beaucoup à faire.

Comment imaginez-vous le territoire en 2030 ?

Grâce à la Métropole, Marseille, deuxième ville de France, ne peut que progresser. Son rôle international est important. Marseille est une ville euro-méditerranéenne et cela lui permet d'avoir des liens économiques et culturels un peu partout dans le monde. En 2030, Marseille sera encore plus propre et plus belle.

Propos recueillis par Laurence Bottero

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Commentaire 1
à écrit le 27/10/2018 à 10:39
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Gaudin, le gerontocrate au pouvoir. Marseille, ville degeulasse, circulation impossible. Votez gaudin.

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