IA et ESS, deux mondes qui vont très bien ensemble (malgré les apparences)

Appelée à changer profondément de nombreux métiers et secteurs de l'économie, l'intelligence artificielle n'est que peu évoquée pour ce qui concerne le pan du social et solidaire. Pour l'association Social Good Accelerator, elle permettrait pourtant une meilleure gestion des tâches administratives sans remplacer l'humain.
(Crédits : DR)

Rien sur les moteurs de recherche, ni dans les documents des autorités publiques ou auprès des acteurs gravitant au sein de l'économie sociale et solidaire (ESS) ainsi que de l'intelligence artificielle (IA), un éventuel rapprochement entre l'ESS et l'IA paraît bien long aujourd'hui. La première comme la seconde s'imposent pourtant de plus en plus dans le paysage entrepreneurial, mais chacun de leur côté. « Nous essayons de faire comprendre aux pouvoirs publics que l'IA est importante pour l'ESS, le besoin existe même s'il n'y a pas une demande des acteurs sur ce sujet », note Thomas Edesa, responsable programme au sein de Social Good Accelerator (Soga).

Cette association née en 2017 promeut l'importance de la transition technologique pour les organisations à but non lucratif qui oeuvrent dans l'intérêt général. C'est là seule, d'après nos recherches, qui s'intéresse aujourd'hui à la relation qui peut exister entre l'ESS et l'intelligence artificielle. Une approche encore timide puisqu'il s'agit d'un groupe de réflexion composé d'une trentaine de personnes. « Nous n'en sommes qu'au stade de la réflexion, pas encore à celui des propositions ou de la concrétisation », prévient Thomas Edesa. Il faut dire que le chantier de la transition numérique dans le monde de l'ESS peut paraître encore bien loin. « C'est quelque chose de très novateur alors que le monde de l'ESS est généralement plutôt en retard sur les sujets de formation », pointe-t-il.

Pas de remplacement de l'humain

Le secteur marchand étant en recherche de rentabilité et réfléchissant sous le prisme du ratio coût-compétitivité, il est logiquement plus enclin à s'intéresser à l'arrivée sur le devant de la scène de l'IA. « L'intelligence artificielle n'est pas un choix, elle deviendra une norme et il ne faut pas prendre de retard. C'est comme l'utilisation d'internet aujourd'hui, tous les secteurs seront impactés », alerte toutefois Thomas Edesa. Face aux craintes que véhicule l'IA, il balaie le remplacement des humains par des algorithmes.

Pour Soga, les innovations ne touchent pas à la mission d'accompagnement social mais permettent plutôt d'optimiser la création de planning, la gestion des stocks ou le remplissage de formulaires pour répondre à des appels d'offres et des appels à manifestations d'intérêt. Des fonctions situées bien loin du terrain. « L'IA peut apporter aux entreprises de l'ESS un gain d'efficacité énorme et donc un meilleur impact social in fine », défend Thomas Edesa.

Mieux, elle est déjà utilisée sans toujours le savoir. « Ce n'est pas né avec ChatGPT, la victoire d'un ordinateur face au champion des échecs Garry Kasparov en 1997 c'était de l'intelligence artificielle, ce qui change aujourd'hui c'est l'interface qui est plus simple. Et cela va encore évoluer, ChatGPT n'est pas la version ultime de l'IA c'est comme si à l'époque du minitel nous pensions que les évolutions informatiques allaient s'arrêter », embraye le responsable programme. Pour réussir à former les acteurs de l'ESS, il estime qu'il faut partir de l'usage pour parler des outils, et non l'inverse, « comme c'est fait dans le numérique ».

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