HighWind, la solution qui sait rendre les appels d’urgence plus efficaces

Basée à Nice et à Paris, la deeptech s’intéresse aux appels d’urgence qu’elle entend améliorer et pré-qualifier en utilisant à la fois la puissance du smartphone et de l’intelligence artificielle. Une solution d’aide à la décision qui vise tant le marché public que privé, sélectionnée pour le CES Las Vegas 2023.
(Crédits : DR)

Connaissez-vous le concept de la Golden Hour ? En médecine, ce sont ces soixante minutes ô combien capitales qui suivent une urgence grave et durant lesquelles le taux de survie diminue drastiquement à mesure que le temps passe. Autrement dit, chaque minute devient vitale et toutes celles perdues dans le transport ou l'appel d'urgence augmentent significativement les pertes de chance. C'est là qu'intervient la start-up HighWind.

Basée à Nice et à Paris, elle s'attaque à la problématique des appels d'urgence, lesquels durent en moyenne entre douze et quinze minutes. "La dernière évolution majeure des appels d'urgence, c'est l'introduction du 112 en 1997, mais la manière de communiquer avec le Samu ou les pompiers, elle, n'a pas changé depuis les années 60. Elle est toujours basée sur une technologie de communication vocale, explique son dirigeant et cofondateur, Adrien Ricci. C'est quelque chose qui paraît aujourd'hui complètement anachronique. Dans une société où nous pouvons suivre en temps réel la livraison d'un plateau de sushis, nous sommes incapables de savoir quand va arriver l'ambulance qui sauvera une vie".

Solution bicéphale

Partant de ce constant, HighWind a développé une solution bicéphale qui vise donc à réduire ce temps d'appel en étant plus efficace dans la communication. Celle-ci se matérialise d'abord par une application smartphone permettant d'envoyer en même temps que l'appel des photos, positions GPS et informations pré-enregistrées (âge, allergie, groupe sanguin...) "dans le respect du RGPD", précise-t-il. Destinée à tout un chacun, elle est gratuite et disponible sous Androïd, demain sous Apple, en attendant, c'est un des objectifs, d'être un jour intégrée directement au sein des terminaux.

Le second volet de la solution s'intéresse aux interfaces du Samu ou des pompiers, et ce à travers le déploiement d'une intelligence artificielle, brevetée, capable de fournir un pré-diagnostic de la situation d'urgence sur la base des photos envoyées. "Sur ces photos, nous allons nous intéresser à trois types d'analyses : la traumatologie, à savoir quels sont les types de blessures visibles, la contextualisation de l'urgence, autrement dit, est-on dans la configuration d'un incendie, d'un accident de la route, d'une inondation..., et enfin l'émotion de la personne", détaille le dirigeant. L'idée étant de donner un maximum d'indices pour aider à prioriser les appels. A cet égard, cette solution est présentée comme particulièrement adaptée aux catastrophes majeures, qu'elles soient liées à l'homme comme lors de l'attentat du 14 juillet à Nice, ou au climat, à l'image des inondations de la Roya. "Dans ces moments-là, le nombre d'appels explose, d'où la nécessité d'être capable de les pré-qualifier".

Puissance publique et privée

Née fin 2019, HighWind cherche donc "à changer de manière profonde la façon dont on appelle et gère les urgences". Un sacré défi sur un marché régalien qui demande du temps, beaucoup de temps, à percer même si les difficultés de l'hôpital mises au jour avec la crise sanitaire poussent la puissance publique à accélérer. Aussi l'entreprise, qui a jusqu'alors autofinancé son développement, en dehors d'une subvention de 20 000 euros obtenues auprès de la Région Sud, se tourne-t-elle vers le marché des entreprises, et notamment celui des grands comptes. Après avoir signé un partenariat avec Airbus Développement lors du dernier Vivatech, en juin 2022, la deeptech entame une série de négociations techniques et commerciales pour intégrer sa solution chez Airbus dans le cadre de leur politique contre les accidents du travail.

Par ailleurs, elle a été sélectionnée pour participer au prochain CES (Consumer Electronic Show) qui se déroulera du 5 au 8 janvier, toujours à Las Vegas. "Le marché américain, comme le marché français d'ailleurs, est très fragmenté avec quelque 6200 centres d'appel d'urgence ayant chacun leur propre autonomie. Nous souhaitons aussi nous y développer, notamment dans les états du Texas et de la Floride qui connaissent malheureusement les problématiques de tuerie de masse". En attendant, l'équipe de quatre personnes concentre ses efforts pour conclure une première levée de fonds d'ici à janvier. Le montant espéré - 1 million d'euros - servira à renforcer ses capacités de R&D et à construire une force commerciale au national et à l'international.

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