AzurIA veut démocratiser l’IA embarquée (et être utile à la planète)

La jeune pousse, basée à Sophia Antipolis, développe une solution d’intelligence artificielle embarquée sur-mesure dédiée à des projets de surveillance et de protection de l’environnement. Une solution innovante soutenue par la bourse French Tech Emergence dédiée aux Deeptechs.
(Crédits : Intel)

C'est à travers un projet mené au sein de l'Institut de Recherche Technologique (IRT) Saint Exupéry que l'idée est née. Spécialisée dans l'aéronautique, l'espace et les systèmes embarqués, il dispose d'une antenne à Sophia Antipolis, dans les Alpes-Maritimes, où Frédéric Férésin et une poignée d'autres se sont réunis régulièrement à partir de 2019 pour chercher à lever les verrous de l'intelligence artificielle (IA) embarquée sur des cartes électroniques basse consommation. "Nous avons eu des résultats très vite sur des nanosatellites avec un premier réseau neuronal en orbite", raconte-t-il. L'ingénieur issu de l'industrie spatiale y voit alors des perspectives quant à "la démocratisation de l'IA embarquée", raison d'être de la jeune pousse AzurIA qu'il a cofondée début 2021.

Positionnement éthique

Spécialisée dans le traitement d'image multispectral, AzurIA développe donc une solution logicielle permettant d'entraîner rapidement une IA sur une problématique donnée et ainsi fournir le kit hard + soft qui va bien. "Entre le traitement de l'image, la constitution de la base de données qui va servir à entraîner l'algorithme et le déploiement du modèle IA développé sur la bonne carte électronique, cela nécessite trois domaines d'expertise que les entreprises qui développent des petits systèmes embarqués n'ont pas", détaille-t-il. D'où le positionnement d'AzurIA qui propose des solutions IA sur-mesure. Mais pas n'importe quelle solution ! "Éthiquement parlant, nous avons choisi de ne travailler que sur des sujets de surveillance et de protection de l'environnement. L'IA est très consommatrice d'énergie, nos développements doivent donc être utiles à la planète et à ses occupants", insiste le dirigeant. Lequel s'est par ailleurs engagé à inclure les règles de l'économie sociale et solidaire dans les statuts d'AzurIA afin d'obtenir l'agrément ESUS (Entreprise Solidaire d'Utilité Sociale).

Solutions de confiance

Basée à Sophia Antipolis, membre des pôles de compétitivité Safe, SCS, Mer et Optique, l'entreprise incubée par Paca-Est a obtenu une bourse French Tech Emergence dédiée aux projets Deeptech afin de l'aider à financer le développement de sa solution dont les premiers démonstrateurs de faisabilité ont vu le jour. Soit une enveloppe de 90.000 euros sur un budget total de 130.000 euros. Par ailleurs, AzurIA fait partie des douze startups et PME innovantes lauréates de l'appel à manifestation d'intérêt du collectif Confiance.ai. Inscrit dans le cadre des trois Grands Défis Français, il vise à "développer des solutions de confiance dans l'IA qui vont jusqu'à des processus de validation et de certification dans le but de permettre son industrialisation de manière sécurisée. C'est un projet très structurant pour l'entreprise", relève Frédéric Férésin.

Applications plurielles

Autre projet structurant, celui développé avec une entreprise anglaise, spécialisée dans le développement d'aérostats captifs et autonomes sur lesquels AzurIA viendrait fixer sa solution afin de faire de la surveillance de départ ou de reprise de feux par exemple. "Il existe beaucoup d'autres applications comme la surveillance de la pollution en mer, le recensement d'animaux, la détection de maladies sur les végétaux...", énumère-t-il. Candidat à un appel à projet européen, le projet baptisé HelIA "va permettre à la fois de répondre à des cas d'usage spécifiques, de démontrer l'intérêt de l'IA embarquée et de disposer d'un moyen de communication visible pour l'entreprise". Car l'aéronef n'est pas le seul support envisagé par AzurIA, la solution ayant vocation à s'intégrer dans des drones, des avions, des satellites. Mais aussi à l'intérieur de microscopes, dans le cadre d'un PoC collaboratif, réalisé avec un laboratoire de recherche azuréen, qui cherche à identifier les particules plastiques en mer.

AzurIA compte à ce jour 5 personnes dont une jeune docteure en automatique, traitement du signal et de l'image, récemment embauchée. D'autres profils, "plus électroniciens", devraient venir compléter l'effectif de la jeune pousse qui envisage, à moyen terme, de développer sa propre caméra intelligente afin de maîtriser de bout en bout sa solution pour en faire "une solution européenne et souveraine".

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