Les promesses technologiques et "vertes » de Hive, le cloud peer-to-peer qui vient « perturber » le cloud centralisé

Lancée par David Gurlé, le fondateur de la licorne Symphony, dont le siège est basé aux Etats-Unis et la R&D à Sophia-Antipolis, la jeune entreprise déploie une plateforme qui permet aux utilisateurs de louer leurs ressources informatiques tout en octroyant sauvegarde sécurisée et traçabilité totale du partage. Une approche verte parce que circulaire, totalement disruptive, qui vient se confronter au cloud tel qu’on le connaît, et qui, pour son fondateur, s’inscrit totalement dans ce que l’on appelle l’économie distributive.
(Crédits : DR)

David Gurlé est un peu comme les chats : il a plusieurs vies... entreprenariales. Jusqu'en juin 2021, il était le dirigeant de l'une des licornes les plus en vue dans le monde des fintech, Symphony, dont le centre de R&D est basé à Sophia-Antipolis et le siège social à New-Yotk. Une petite entreprise devenue grande qu'il continue d'accompagner sur le volet stratégique. Mais David Gurlé avait d'autres envies et des idées à faire passer du papier à la réalité. Dont celui d'un cloud partagé, qui prendrait le contrepied du cloud centralisé, tel qu'on le connaît. Quelques mois de développement et une levée de fonds plus tard - 7 millions d'euros exactement - voici Hive, opérationnelle.

Louer ce que l'on n'utilise pas

Et la date de son lancement ne doit rien au hasard : elle se fait exactement un an après son départ de Symphony. Un signe qui compte pour David Gurlé. Hive, c'est un projet qui a pris du temps et qui finalement arrive au bon moment. Car son principe - le partage - fait écho aux préoccupations environnementales, sociétales, économiques.

L'idée de Hive est de s'appuyer sur le peer-to-peer, système déjà bien connu et vise donc à partager ce que l'on possède déjà mais que l'on n'utilise pas forcément. Sauf qu'ici il ne s'agit pas de son véhicule (Uber) ou de son appartement (Airbnb), mais de sa ressource informatique.

En clair les utilisateurs de Hive peuvent louer les ressources informatiques qu'ils n'utilisent pas. « Si vous partagez 50 Go de votre disque dur avec le réseau, le réseau va vous donner 50 Go gratuits, c'est un système d'échange. En revanche, si vous voulez utiliser 100 Go mais que vous ne pouvez partager que 50 Go, les 50 Go supplémentaires seront facturés, non pas par Hive mais par les autres utilisateurs, qui disposent de davantage d'espace, à un prix défiant toute concurrence, moins cher que les autres solutions existantes », expliquait déjà à La Tribune, David Gurlé fin 2021.

Hive permet donc de partager un fichier, de n'importe quelle taille, lequel peut être repartagé, téléchargé...l'utilisateur suivant le parcours dudit fichier, Hiver offrant également l'opportunité d'une sauvegarde sécurisée. Un coffre-fort digital est également possible, conservant, par exemple, des clés d'encryptage ou tout document essentiel, d'ordre familial ou professionnel.

Participer à une économie distributive

Mais Hive ne s'arrête pas là. « Nous allons développer une plateforme pour que tout développeur puisse créer sa propre application », annonce David Gurlé « Il est fructueux qu'un écosystème de développeurs se mettent en place ». Un David Gurlé qui croit fort au système de partage. « Cette économie, distributive, égalitaire, présente un esprit de recyclage qui me passionne. Le monde est très asymétrique et cette asymétrie crée beaucoup de déchets. Pourquoi ce gâchis ? Il est essentiel d'explorer les ressources de manière plus équilibrée ».

Hive, en bousculant le modèle de cloud centralisé, devrait éveiller la curiosité des datacenters, désormais soucieux de leur empreinte environnementale. Pour David Gurlé « ils devraient y être sensibles, si l'on prouve que nous sommes efficaces, moins polluant et moins cher. Mais il existe une forte inertie, cela prendra du temps ».

Sauf que l'esprit populaire, les volontés politiques, les volontés économiques sont là. « Il existe une maturité sur le sujet, une prise de conscience collective. Et les algorithmes que nous utilisons, sont des outils éprouvés dans leur utilisation ».

Seconde levée programmée

Début octobre, Hive devrait créer une communauté de bêta testeurs, soit 100.000 utilisateurs, un NFT étant décerné aux premiers d'entre eux. Disposant d'une équipe d'une quinzaine de personnes, Hive s'appuie sur ce que David Gurlé appelle des niches indépendantes positionnées dans différents pays, en Inde, en Afrique, en Europe de l'Est, à Hong-Kong, en France... fonctionnant de façon autonome tout en faisant partie de la structure entreprenariale.

Hive, qui a levé 7 millions d'euros auprès de partenaires financiers tels Global Ventures et OneRagtime, envisage une seconde levée de fonds « beaucoup plus conséquente » pour le second semestre 2023, « nous aurons alors franchi des milestones critiques ».

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