Après le véhicule électrique, Venturi peut-il réussir dans le spatial (et fournir la NASA et Space X) ?

Déjà présent dans la mobilité propre via le développement de véhicules électriques – et une présence en Formula-E – le groupe originaire de Monaco veut faire profiter le domaine du spatial de son expertise. D’où la création de Venturi Lab, basé en Suisse, qui voit son dirigeant Gildo Pallanca Pastor s’associer avec Antonio Delfino, co-fondateur, entre autres, de la première pile à combustible pour Michelin. Visés en tant que clients potentiels, l’ESA et la NASA.
(Crédits : DR)

On sait qu'en matière d'innovation, l'approche en silo n'a plus raison d'être et que tout se nourrit de tout. Et ce qui semble valoir pour la mobilité propre sur terre, valoir aussi pour le domaine spatial. C'est tout au moins la réflexion qui pousse le groupe Venturi, originaire de Monaco, à se diversifier de l'automobile au spatial, de la terre au ciel, en créant Venturi Lab.

Basée en Suisse, elle naît de l'alliance entre Gildo Pallanca Pastor - qui a donné vie à Venturi dans les années 2000, s'intéressant alors à un sujet de disruption : le véhicule électrique - et Antonio Delfino, docteur en physique qui a surtout passé 25 ans au sein de Michelin, plus précisément au sein du service « Recherche et technique ». Parmi ses faits d'armes, avoir été l'initiateur et le co-fondateur de la première pile à combustible pour le groupe français.

Dix années d'expérience

Venturi qui donc compte faire bénéficier le domaine spatial et ses acteurs, de son expertise développée dans la mobilité électrique. Il est certain que dans les années 2000, le sujet d'une propulsion qui ne soit pas basée sur les énergies fossiles était tout juste en train d'éclore et que beaucoup restait à prouver pour imaginer un passage dans le transport quotidien. C'est notamment ce qui a poussé Venturi à participer à l'aventure du Global Challenges, dont le but était de tester précisément l'autonomie et les capacités de l'électrique, une première fois en 2010, de Shanghai à Paris, puis en 2012, de Nairobi à Johannesburg. C'est aussi les tentatives de record de vitesse menées aux Etats-Unis avec une voiture ressemblant véritablement à une fusée pour prouver encore une fois les capacités de l'électrique poussé dans des conditions extrêmes. Ce qui est aussi l'objectif d'Antartica, ce véhicule monté sur chenilles, né en 2015. Un véhicule conduit grâce à un joystick et qui, comme son nom l'indique, a été conçu pour se mouvoir en Antartique. Soit dans des zones extrêmement froides, pouvant atteindre jusqu'à -70°. Un engin qui, depuis décembre dernier et dans sa nouvelle mouture, équipe la station polaire Princess Elisabeth. Grâce à la propulsion électrique, il évite ainsi de perturber l'écosystème et sert à mener différentes missions scientifiques dont la maintenance de stations météorologiques ou la station belge d'observation atmosphérique, située à 2.300 mètres d'altitude.

Et puis il y a donc l'investissement en Formula E, le championnat du monde de Formule 1 version électrique, dans lequel l'écurie monégasque est présente depuis 2014.

Thales Alenia Space en partenaire

Un ensemble de compétences acquises que le groupe dirigé par Gildo Pallanca Pastor souhaite donc désormais faire bénéficier le spatial. Les ambitions sur ce point sont clairement définies, il s'agit de concevoir et fabriquer des solutions de mobilité capables d'affronter les conditions environnementales de Mars et la Lune. Pour se faire, évidemment que la nouvelle entité s'appuie sur celles déjà existantes, notamment donc Venturi à Monaco et la représentation américaine, Venturi North America, basée à Colombus dans l'Ohio. S'y ajoute l'entité 100% américaine, baptisée Venturi Astrolab, dont l'objet est lui, tout aussi limpide : construire un rover pouvant être fourni à la NASA et Space X pour les prochaines missions sur la Lune. Précisément, les équipes de Venturi Astrolab travaillent sur les batteries, les panneaux solaires ou encore les roues déformables.

Pour mener à bien l'objectif et le rendre réalisable, Venturi Lab s'est rapproché de Thales Alenia Space et de Beyond Gravity, basé en Suisse.

Sur le papier, le projet a tous les éléments pour réussir même si on sait combien la technologie est consommatrice de temps comme de cash. Des annonces plus concrètes devraient être faites d'ici quelques mois. A l'heure des questions de souveraineté européenne, toute initiative, même si elle passe par une collaboration nord-américaine (plus facile pour vendre ?), n'est pas intéressante...

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