Aeonics ou le numérique responsable comme mantra

Née en 2020, la jeune pousse franco-belge installée à Nice entend convertir le monde IT au numérique responsable avec une solution logicielle qui, outre la simplification et l’amélioration de la mise en œuvre de projets IT, encourage l’autonomie des équipes, la sobriété des infrastructures nécessaires et in fine la réduction des factures économiques et environnementales.
(Crédits : DR)

Aeonics invite le numérique à changer de paradigme. Créée en 2020, la start-up franco-belge, éditrice d'une solution logicielle intégrant les principes du numérique responsable, développe son activité en France et s'implante à Nice. « Nous sommes une sorte de boite à outils qui permet d'accélérer la mise en œuvre de projets IT en simplifiant leur conception et en réduisant les ressources nécessaires, donc consommées », indique Simon Uyttendaele, CEO de la jeune pousse. Sa particularité ? Elle se positionne en tant que middleware, c'est-à-dire entre le système d'exploitation et les applications. « C'est la face cachée du système, celle qui contient la logique nécessaire au fonctionnement des applications », à partir de laquelle l'entreprise répond aux problématiques d'interopérabilité, de mises à disposition de contenus et d'implémentation d'applications métiers de façon autonome, économe et sobre.

« Aujourd'hui le monde de l'IT souffre d'obésité, avec des logiciels de plus en plus gourmands qui ne fonctionnent pas mieux pour autant. Les évolutions technologiques de plus en plus rapides rendent souvent les applications obsolètes par manque de flexibilité », reprend-il. Aeonics y oppose donc une approche globale et pragmatique de services numériques qui s'intègrent de manière transparente, s'affranchissent des dépendances externes et permettent aux entreprises d'augmenter la qualité de leurs données tout en restant maitres de leur infrastructure. « Les aspects de cybersécurité et de sobriété numérique sont des éléments fondateurs qui motivent notre démarche. L'objectif est de permettre aux DSI et aux intégrateurs d'avoir une plus grande autonomie et une montée en compétence rapide de leurs services ».

Améliorer, économiser, sensibiliser

A l'origine de cette approche présentée comme « disruptive », la volonté de répondre aux difficultés qui pénalisent le secteur IT, du manque de personnel qualifié à l'explosion des coûts d'exploitation en passant par la dépendance logicielle. « Il faut faire attention à l'utilisation d'automatismes lors de la conception d'applications qui s'avèrent contre-productives à long terme. Par exemple le recours systématique à des fonctionnalités prédéveloppées apporte une facilité à court terme, mais n'incite pas les équipes à développer leurs connaissances propres », relève Simon Uyttendaele, qui est l'un des experts Numérique Responsable reconnus par le réseau des INR (Instituts du Numérique Responsable) en Europe.

L'objectif est aussi de réduire les coûts. En atteste une opération menée sur le territoire Wallon dans le cadre de la gestion des déchets par BeWaPP, qui a permis de diminuer de 98% l'utilisation des serveurs nécessaires au fonctionnement d'applications dédiées aux collectivités, donnant donc la possibilité de réduire d'autant la facture économique et énergétique. Dans le secteur de l'industrie, Aeonics a là-aussi cherché à démontrer l'intérêt de sa solution. « Nous avons déployé un jumeau numérique afin de modéliser un site industriel de production réel, puis nous l'avons dupliqué plus d'un millier de fois afin de tester les limites et la résilience de notre système. Le résultat est sans appel avec une réduction de 80% du nombre de machines nécessaire au traitement des données par rapport à la solution mise en place actuellement ».

L'idée, enfin, c'est de conscientiser le secteur IT aux enjeux environnementaux. Le secteur du numérique est responsable de plus de 4% des émissions de gaz à effet de serre dans le monde. Si en Europe, 71% des impacts environnementaux du numérique sont certes liés à la fabrication et à l'utilisation des terminaux (source : Digital Technologies in Europe, 2021), le déploiement d'une solution logicielle plus responsable influera mécaniquement sur l'empreinte des data centers (représentant 18% des impacts) et une utilisation plus rationnelle du réseau (11%).

Collaborations académiques

Avec ce positionnement, la jeune pousse a tapé dans l'œil de grands comptes comme ESRI ou Eiffage Energie Systèmes. A cet égard, une dizaine de collectivités dont Rueil Malmaison, Rognac ou encore le Pont du Gard sont déjà équipées de la solution Aeonics pour répondre essentiellement à des problématiques d'interopérabilité dans le cadre « de projets nécessitant une ouverture et une flexibilité importante ».

Par ailleurs, des collaborations sont en cours avec le monde académique comme l'université de Liège en Belgique, concernant le développement d'une solution dédiée au secteur médical en soins intensifs. Ou encore avec l'Université Polytechnique Haut de France de Valencienne dans le cadre d'une étude visant à valider l'approche et le mode de fonctionnement développés par la société. Membre du pôle SCS, de l'Infopole Cluster TIC (Belgique) et de l'institut du numérique responsable (INR/ISIT), l'entreprise de trois personne entre en processus de recrutement et consolide son ancrage en France dans l'objectif d'une levée de fonds à moyen terme. Le temps de sensibiliser le secteur IT à ce nouveau paradigme qui s'inscrit dans la lignée des préconisations de nombreux acteurs comme le Cigref*, la direction interministérielle du numérique ou le ministère de la transition écologique.

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