Un dossier unique de financement, « l’innovation » signée Aix-Marseille French Tech

Parce que l’accès à l’investissement bancaire lorsque l’on est une pépite en phase de lancement ou en plein développement n’est pas aisé, Aix-Marseille French Tech a décidé de faciliter la communication entre les établissements et les startups en créant un dossier unique de financement. Un dossier qui vise à faire gagner du temps mais qui est surtout, en passant par la phase d’évangélisation, une façon aussi de contribuer au maintien du dynamisme du tissu économique.
(Crédits : DR)

Le financement, cette démarche de recherche de fonds qui n'est pas toujours aisée - loin s'en faut - lorsque l'on est une jeune entreprise innovante. Une démarche qui apparaît souvent complexe pour la startup, quand, pour les banques, il est nécessaire de recueillir des éléments précis pour aider à la prise de décision. Où il en résulte souvent (beaucoup) de temps passé, parfois perdu, et une incidence, par effet de ricochet, sur le dynamisme entreprenarial.

Si la phase d'amorçage est souvent la mieux adressée, il existe encore des trous dans la raquette, dont celui de la phase de commercialisation ou d'industrialisation, étape de développement de l'entreprise cruciale, car c'est souvent à ce moment précis que le besoin de monnaie sonnante et trébuchante se fait le plus sensible.

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Acculturer aux métiers de la tech

Un constat fait par les acteurs de l'innovation de façon globale. Dont Aix-Marseille French Tech qui a décidé d'apporter sa pierre à l'édifice de la facilitation, en créant un dossier unique de financement.

« Lorsque nous sommes arrivés à la gouvernance, en 2018, nous avons décidé de réunir toutes les entreprises autour de la French Tech » explique Marie-Laure Giudi, vice-présidente et trésorière de l'association, par ailleurs dirigeante de Ioda Consulting. « Nous avons créé un comité des structures d'accompagnement réunissant les incubateurs, les accélérateurs, les pépinières... une fois par trimestre, afin que tous se connaissent bien » l'objectif étant de créer lien et fluidité.

C'est la même démarche qui est menée ensuite avec les établissements bancaires. « Nous voulions dupliquer le modèle avec les banques de l'innovation », indique Marie-Laure Guidi. Huit d'entre elles rejoignent le comité, le Crédit Agricole Alpes Provence, le CIC, la Caisse d'Epargne CEPAC, la BNP, la Banque Populaire Méditerranée, Bpifrance et la Banque de France. Un comité qui se retrouve tous les deux mois, avec la même philosophie de création de lien et d'échanges sur les enjeux. Car c'est sur ces sujets que tout se joue. Aix-Marseille French Tech qui appuie sur la nécessaire acculturation des structures bancaires aux métiers de la tech. « Nous donnons des éléments de contexte, nous expliquons la nécessité d'être dans le time to market ».

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De l'évangélisation à l'action

Et si on peut penser que les banques et l'innovation sont deux secteurs éloignés, Marie-Laure Guidi assure qu'il existe un réel écosystème financier de l'innovation avec une vraie volonté d'intervenir dans les processus de besoins de financement. Mais si réunir pour évangéliser c'est bien, passer par la case pratique c'est mieux. D'où la création de ce dossier unique de financement, un document qui a nécessité du temps pour prendre forme et réunir l'ensemble des éléments indispensables à son utilité. Il faut dire que tous les établissements bancaires n'exigent pas les mêmes critères, par exemple. En créant un document qui rassemblent ceux indispensables, que toutes startups doivent être en mesure de fournir, c'est du temps et de l'efficacité gagnés. Validé par l'ensemble des banques, ce document est disponible en ligne, sur le site d'Aix-Marseille French Tech. Il est également promu auprès des partenaires de l'association. « 80% des startups du territoire devraient ainsi être ciblées », estime Marie-Laure Guidi. Qui insiste à nouveau sur la nécessité d'avoir les outils de financement nécessaires en région. « Il est essentiel de faire de lobbying pour accueillir des fonds d'investissement en région. En post-amorçage, il n'existe pas d'outil efficace et cela constitue une vraie perte d'opportunité », souligne la vice-présidente d'AMFT. Région Sud Investissement, le bras armé de la Région sur le financement de l'innovation, a notamment été sensibilisé à la chose. « Les fonds ne viennent sur le territoire que ponctuellement et ne possèdent pas de vision de celui-ci. Cela fait également partie de notre combat que d'alerter les décideurs politiques. »

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