Portail de Provence marque ses ambitions d’un Amazon français

Initié par un dirigeant d’entreprise installé dans le Var, ce projet d’une marketplace qui s’inspire des codes de la plateforme internationale pour promouvoir les produits fabriqués dans le sud de la France est désormais opérationnel. Demeurent les enjeux, celui du déploiement de la notoriété ainsi que du financement. Mais pas moins celui de David des TPE PME face au Goliath des GAFAM.
(Crédits : DR)

L'idée de créer une marketplace qui promeuve les produits made in France a été maintes fois exploité, organisé, lancé durant la période qui a vu différents confinements se succéder. Mais ces initiatives - menée par des structures privées comme par des collectivités - n'a souvent recueilli qu'un accueil mitigé voire pas du tout le succès escompté. Pourtant, le besoin est là et bien là.

C'est du même constat qu'est né le concept de Portail de Provence. La réflexion, menée par Patrick Audain, part de deux données qui disent beaucoup : 66 % des petites entreprises ne disposent pas de site e-commerce et 33% d'entre elles n'ont même pas du tout de site internet présentant leur activité.

Un manque, somme toute, assez élevé et un besoin par voie de conséquences qui ne l'est pas moins.

Un Portail aussi malin qu'Amazon ?

Mais si la réflexion est identique à celle qu'ont mené les structures privées et les collectivités en période de crise et de confinement, Patric Audain a bien perçu la nécessité à la fois de la taille et du volume. En effet, pour générer du trafic et donc déclencher des actes d'achat, la marketplace doit éviter d'être noyée dans la masse d'autres plateformes locales ou spécialisées. Elle doit donc être capable d'atteindre tout de suite une certaine taille critique, entraînant la visibilité nécessaire pour que les achats génèrent un revenu suffisant pour les marques présentes.

« Le réflexe des petites et moyennes entreprises qui ont besoin de visibilité et d'une solution e-commerce est de se tourner vers une tête de réseau, pensant ainsi avoir une certaine audience. Sauf qu'être présent sur une marketplace telle qu'Amazon c'est aussi être noyé dans une foultitude d'autres marques », pointe Patrick Audrain.

Portail de Provence a donc opté pour une plateforme dédiée aux produits issus d'une production made in Sud de la France. La volonté - même si le nom semble le limiter à un bout de territoire - est bien d'englober pas la seule Provence mais aussi les Alpes, la Côte d'Azur, la Corse et l'Occitanie. Un prisme géographiquement assez large pour être compétitif et visible, estime ce chef d'entreprise qui a mûri le projet durant une année, avant de trouver le concept informatique et technique qui va bien.

Pérenniser le modèle financier

Né en avril dernier, Portail de Provence réunit en ligne 77 entrepreneurs et plus de 1.400 produits. Mais demeure la question du financement du développement. Majeure mais pas aisée pour autant. Si la marketplace a déjà mobilisé un investissement de 20.000 euros, réalisé en fonds propres, désormais « nous n'y arriverons pas tous seuls », indique Patrick Audrain. Et le besoin se joue sur l'axe notoriété. « 75% de pages présentes sur le Net qui ne sont pas indexées par Google, faute d'absence de communication des sites eux-mêmse avec Google ». Ce que souligne le dirigeant c'est la nécessité finalement assez incontournable de passer par la case réseaux sociaux. Or, la présence sur les différents réseaux que sont, outre Google, Facebook, Instagram, Pinterest ou Twitter exige un investissement compris entre 500 euros et 1.000 euros par mois, chacun. Sans compter les besoins additionnels en communication et présence médiatique, toujours afin de travailler cet axe notoriété. « Nous estimons nos besoins à 130.000 euros, afin de faire décoller la plateforme. Nous voulons un marketing digital innovant », précise Patrick Audrain. Qui espère un soutien des collectivités, notamment de la Région Sud. « Notre challenge est d'apporter à ces TPE/PME, un accès reconnu à la vente en ligne ». Cela pose également une autre problématique : celle de la digitalisation de ces petites et moyennes entreprises, souvent fort dépourvues devant une tâche d'apparence complexe et dont elles n'intègrent pas tous les tenants et les aboutissants. Et la marketplace est souvent le premier pied mis à l'étrier...

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