Océan Hackathon à Toulon : la donnée au service de l’économie de la mer

Depuis trois ans, l’agence de développement économique Toulon Var Technologies (TVT) organise la déclinaison régionale de Océan Hackathon, une initiative bretonne consistant à utiliser la donnée pour répondre à des besoins liés à la mer. Pour TVT, c’est l’occasion de fédérer l’écosystème local, de libérer des données et de soutenir l’innovation ainsi que l’économie du territoire.
(Crédits : DR)

Depuis trois ans, l'Océan Hackathon et ses 48 heures pour « décoder la mer » sont devenus un rendez-vous réunissant diverses structures de l'économie locale : l'Université de Toulon, la Métropole, l'institut Ifremer, la DGA, des associations ou encore des entreprises de toutes tailles, de Naval Group à Natural Solutions pour ne citer qu'elles.

A l'origine de l'opération, une initiative bretonne, portée il y a 6 ans par le Campus mondial de la mer, à Brest. Le principe : promouvoir l'esprit d'entreprendre et utiliser de la donnée pour répondre à des défis en lien avec la mer ou l'océan. Initiative qui a essaimé dans plusieurs villes du monde. Dont Toulon.

« Il y a trois ans, nous avons sollicité le Campus pour leur dire qu'il y avait un fort potentiel à Toulon », explique Marie-Aude Hémard, responsable de l'espace médiation créative et coordinatrice de l'événement au sein de TVT.

Un potentiel qui commence par la position géographique de Toulon, ville marine. Position qui a d'ailleurs conduit TVT à accompagner divers projets tant sur le thème de la mer que sur la mise à profit de données environnementales, à l'image d'Hydroclimat qui anticipe les effets du réchauffement climatique, ou encore de M3S qui développe des appareils de plongée.

Faire émerger l'innovation

« Pour nous qui nous positionnons sur la créativité et l'émergence de l'innovation, le hackathon est un format qui s'y prête bien. Cela nous permet aussi d'identifier des projets et de sourcer de nouvelles entreprises ».

Ainsi, en amont de l'événement, TVT lance un appel à défi afin de faire remonter les besoins auxquels pourrait répondre le hackathon. « Les défis sont portés par des entreprises, par l'Ifremer, des associations, des collectifs de plaisanciers, des laboratoires de recherche, des doctorants ... Les seules conditions sont que le défi doit être réalisé en 48 heures, qu'il concerne la mer ou l'océan et qu'il utilise ou produise de la donnée ».

Libérer de la donnée et en montrer la valeur

Les données sont au cœur des enjeux. « Le hackathon permet à des structures qui ont des données de les libérer et de comprendre qu'elles ont de la valeur pour d'autres ». Parmi les sources en mesure d'en fournir : des ambassadeurs nationaux comme Méteo France, l'Office français de la biodiversité, l'Ifremer ou encore la Métropole de Toulon. TVT se charge de trouver des données plus spécifiques selon les défis à relever. L'obtention ou non des données nécessaires contribue à définir la liste des participants.

Cette année, le hackathon toulonnais s'attellera à résoudre sept défis. Parmi eux : un simulateur d'accessibilité de site pour les parcs éoliens offshore porté par Wind Subsea Solutions, la détection d'objets dans un flux vidéo pour la navigation autonome d'un véhicule de surface

(DGA Techniques navales), ou encore Waze & sea, une « application mobile de plaisance et d'assistance qui s'appuie sur des services d'information en temps réel pour offrir une expérience de plaisance communautaire et dynamique ». Un projet déjà en course l'an dernier, son porteur ayant depuis cherché à mieux le structurer pour qu'il soit effectivement réalisable en 48 heures.

Accélérateur de projets

« Avec cette opération, nous cherchons aussi à montrer qu'avec de bonnes méthodes, on peut aller très vite », assure Marie-Aude Hémard. Des méthodes qui peuvent poser les fondations d'entreprises nouvelles auxquelles la manifestation offre par ailleurs une visibilité accrue. « L'an dernier, l'entreprise Natural Solutions a été lauréate de la compétition. L'obtention de ce prix l'a aidée à réaliser une levée de fonds pour améliorer son projet ». Un projet consistant à créer un internet des océans pour offrir des éléments d'information sur la vie marine, sur l'état de la biodiversité et fonds marins.

Cette année, une cinquantaine de participants sont attendus, contre environ 80 avant le covid-19. Ils seront accompagnés d'une dizaine de coachs. Ce devrait être la dernière édition toulonnaise de l'événement puisqu'en 2022, TVT aimerait « passer le relais à un autre acteur de la Région. De notre côté, nous pourrions reproduire ce type d'initiative mais sur une autre thématique ».

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