Comment Hey Wendy veut optimiser le travail des assistants du secteur mode et luxe

Accompagnée par l’incubateur Marseille Innovation, cette jeune pousse met en relation des directeurs et managers de la mode et du luxe avec des assistants compétents. Pour les premiers, il s’agit de trouver les bonnes compétences à moindre coût. Pour les seconds, l’enjeu est d’optimiser le temps de travail tout en gagnant en liberté.
(Crédits : DR)

Dior, Balmain, Fendi... En quatorze années de carrière dans la mode et le luxe, occupant à deux reprises la fonction d'assistante exécutoire, Sindija Jopiti-Du Puch fait un constat. Face à des directeurs artistiques ou commerciaux très occupés, l'assistant se retrouve souvent seul pour réaliser un travail qu'il pourrait très bien effectuer depuis chez lui (ou n'importe où d'ailleurs). « Et en plus de cela, l'assistant a beaucoup de temps libre. Du temps perdu », ajoute-t-elle. « Car en fait, ce que paie l'entreprise, c'est la disponibilité de la personne ».

S'ajoute à cela la difficulté de trouver un assistant compétent pour un salaire pas forcément très alléchant. « Et quand c'est le cas, souvent, l'assistant finit par partir assez rapidement. Il faut donc en recruter un nouveau et le former, ce qui prend du temps ».

Pour répondre à cela, Sindija Jopiti-Du Puch a une idée : celle de créer une société qui sous-traiterait les tâches relevant de l'assistant, en embauchant pour ce faire des assistants qui travailleraient pour plusieurs entreprises. En guise de nom, elle choisit Hey Wendy. « C'est une référence au personnage de Wendy dans Peter Pan ». Cette jeune fille qui assiste dans tous ces combats un Peter Pan sans cesse en vadrouille.

Plus de souplesse pour les assistants, moins de coûts pour les directeurs

Elle s'engage dans le projet fin 2020. « Aujourd'hui, je travaille avec cinq clients ». C'est-à-dire cinq directeurs d'entreprises de la mode et du luxe. « Certains ont des profils très finance, d'autres très artistique... ». Le temps de mettre en place le projet et de disposer de ressources suffisantes, c'est Sindija Jopiti-Du Puch qui gère entièrement ses clients. Elle prévoit ensuite de se faire épauler par d'autres assistants, d'abord en freelance puis sous un modèle de salariat dès que cela sera possible. Leur rémunération dépendra du nombre de clients pris en charge, sachant que le salaire pour la gestion de deux clients correspondra peu ou prou au salaire d'un assistant en entreprise. « Au-delà, ce sera du bonus ».

L'avantage pour les salariés est donc d'accroître leur revenu s'ils le souhaitent, mais aussi de disposer d'une plus grande souplesse dans l'organisation de leur travail. A terme, Sindija Jopiti-Du Puch aimerait proposer des contrats à des étudiants qui pourraient y consacrer quelques heures par jour pour gagner de l'expérience tout en finançant leurs études.

Pour l'entreprise cliente, le coût proposé par Hey Wendy est évidemment moindre puisqu'il ne paiera que le temps de travail effectif et non la disponibilité totale de son assistant. Autre avantage : l'offre de Hey Wendy permet de pallier le turn-over propre à ce type de missions. « Pour travailler, nos équipes disposeront de fichiers modèles. La méthodologie de travail sera ainsi toujours la même quel que soit l'assistant. En fait, on propose un service plus qu'une personne ».

Aucune autre offre similaire dans la mode et le luxe

Si ce type de proposition existe déjà dans d'autres secteurs comme le numérique, Sindija Jopiti-Du Puch assure que rien n'était proposé dans la mode et le luxe. « Il y a donc beaucoup de place pour nous ».

Après un an de mise en place, le projet devrait démarrer de manière plus visible d'ici la fin d'année avec le lancement du site web. Un lancement qui devrait s'accompagner d'une communication s'appuyant d'abord sur le réseau professionnel de Sindija Jopiti-Du Puch. « Ce réseau, c'est ma force. Le projet n'est pas basé sur une idée que j'avais seulement dans ma tête. Il s'appuie sur ma propre expérience et sur la manière de travailler de gros dirigeants de la mode et du luxe ». L'entrepreneuse cible en premier lieu les grands groupes, gages d'un volume de commandes significatif autant que d'une visibilité certaine.

En fonction des résultats de 2022, une levée de fonds pourrait être envisagée pour accélérer le développement commercial et mettre en place une plateforme logicielle qui viendrait remplacer les fichiers-types.

Et bien que le marché de la mode et du luxe offre de larges perspectives à Hey Wendy, la cheffe d'entreprise pense déjà au coup d'après : le marché des particuliers. Plus spécifiquement des particuliers dont le temps coûte beaucoup d'argent, et qui donneraient beaucoup pour confier à d'autres le soin de gérer diverses tâches administratives de leur quotidien. Wendy n'est donc pas prête de s'ennuyer.

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