Archistoire, l’appli de « réalité hybride » pour le tourisme, se déploie à l’échelle nationale

L’application, portée par l’agence d’innovation culturelle 9B+, un studio allemand et le CAUE du Var, permet d’explorer à 360° des lieux cultuels et naturels à grand renfort d’explications et d’anecdotes, que ce soit in situ ou bien à distance. Après avoir conçu un certain nombre de parcours dans le Var et les départements voisins, son périmètre s’élargit grâce à un rapprochement avec la Fédération nationale des CAUE et à un contrant avec Orange.
(Crédits : DR)

De la réalité hybride plutôt qu'augmentée. C'est ce que propose l'application Archistoire destinée à faire découvrir des lieux culturels et naturels en les enrichissant de contenus. « C'est-à-dire que des images préenregistrées se superposent à l'image des lieux, sur l'écran du téléphone qui est utilisé comme un scanner. Puis des informations apparaissent, ou bien des images anciennes. Cela ne serait pas possible en réalité augmentée car l'image flotterait. Nous avons privilégié une solution plus contraignante mais dont l'expérience ne sera jamais ratée ».

Un pari qui a porté ses fruits en tant d'épidémie et de confinements puisque l'application a permis des visites à distance. D'ailleurs l'année 2020 a été plutôt positive pour elle et, par rebond, pour l'agence d'innovation 9B+ qui la porte, en lien avec le studio allemand Syntop et le CAUE (Conseil d'architecture, d'urbanisme et d'environnement) du Var.

« Entre 2019 et 2021, notre entreprise est passée de 3 ou 4 à 9 salariés », assure Grégoire Chailleux, PDG de 9B+. Avec des perspectives qui se dessinent à l'échelle nationale, fruit d'un travail entrepris depuis deux ans avec la Fédération nationale des CAUE.

Vers un portail national ?

« Nous avons commencé par lancer des expérimentations dans les Bouches-du-Rhône, le Vaucluse ou encore la Haute-Garonne, avec un parcours qui décrit les séquences paysagères de Toulouse vers les Pyrénées, le long de la Garonne ». Un concept un peu différent des parcours habituellement proposés puisqu'il lie patrimoine naturel et humain, pour montrer la manière dont un paysage influe l'activité humaine, qui elle-même impacte le paysage.

En s'appuyant sur les résultats de ces premières expérimentations, les porteurs d'Archistoire convainquent la Fédération nationale des CAUE de l'intérêt de décliner la démarche sur d'autres territoires. Avec l'ambition de sortir de la logique visant à créer une application par lieu mais plutôt de se diriger vers une plateforme unique, déclinant en fait ce qui a été mis en place dans le Var où un portail intitulé Archistoire Destination Var regroupera d'ici l'été une vingtaine de parcours.

« En février dernier, nous avons présenté nos résultats de travail avec un kit d'outils organisationnels, juridiques... et ça a très bien fonctionné puisqu'une quinzaine de CAUE ont manifesté leur intérêt ». A noter que l'on compte au total 99 CAUE à l'échelle de l'Hexagone.

Parmi ces quinze Conseils intéressés, les huit qui gèrent l'Île de France - pour un itinéraire qui créérait du lien entre les départements de cette région - mais aussi ceux de l'Isère et de la Meurthe-et-Moselle pour des projets liés aux deux guerres mondiales. « Avec la Fédération nationale, nous avons remporté un appel à projet émanant du Ministère des Armées pour récompenser les projets mettant en lien numérique et tourisme mémoriel ».

Des parcours sous marque blanche et un partenariat avec Orange

Et l'activité de cet outil de « réalité hybride » ne se limite pas à la marque Archistoire et aux CAUE. « A Saint-Paul de Vence, on a développé deux parcours en marque blanche qui sont utilisés sur tablettes dans le cadre de visites guidées payantes ». Et depuis un an, 9B+ et ses partenaires travaillent avec Orange pour la création d'un service « Augmented city ». « C'est un peu le même principe qu'Archistoire mais dans un registre différent, plus tourné vers le divertissement, avec la volonté pour le groupe de valoriser son activité d'éditeur multimédia ». Deux parcours doivent ainsi voir le jour au cours de l'été.

Face à cet afflux d'opportunités réelles ou potentielles, l'enjeu est « d'accélérer la croissance pour passer le prochain palier d'industrialisation de la production logicielle »

Créer une entreprise dédiée et lever des fonds d'ici 2022

Il sera alors nécessaire de créer une société dédiée qui assurera pleinement l'exploitation sous licence de l'infrastructure logicielle, ce dont se charge pour l'heure 9B+. « L'autre brique de notre modèle économique c'est la production de contenus », assurée pour l'heure par 9B+ et le studio allemand. « L'idée est d'ouvrir cela à davantage d'auteurs ».

La création d'une structure dédiée, envisagée il y a quelques années mais retardée faute de rencontres physiques possibles avec le partenaire allemand, doit aussi permettre de donner une meilleure lisibilité aux partenaires et potentiels investisseurs.

Car financée jusque-là sur fonds propres, l'application devrait faire l'objet d'une probable levée de fonds d'ici 2022, pour un montant compris entre 1 et 2 millions d'euros.

Quant à ses perspectives de croissance, l'application devrait générer au moins 500.000 euros de chiffre d'affaires en 2021 (sur la base des ventes déjà réalisées ou contractualisées). Elle espère le doubler d'ici deux ans, avec un nombre de clients multiplié par 4 ou 5.

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