Ombrea confirme l’intérêt de l’agrivoltaïque… et de l’open innovation

Basée à Aix-en-Provence, l’agritech spécialisée dans la protection et la gestion des cultures vient de remporter un appel d’offres aux côtés de Total Quadran, la filiale du grand groupe français dédiée au développement et à la production d’énergie renouvelable, pour six projets et 16 MW. Un partenariat qui prouve avant tout l’expertise de la jeune pousse, laquelle croit beaucoup au rapprochement entre les grandes et les plus petites structures, façon agile et complémentaire de répondre aux défis contemporains.
(Crédits : DR)

C'est le genre de projet qui fait frémir d'envie toute jeune pousse. Embarquée aux côtés de Total Quadran dans la réalisation et l'exploitation de 35 hectares, Ombrea voit surtout son expertise et sa technologie de gestion et de protection des cultures être reconnue. Et c'est d'autant plus satisfaisant que c'est la filiale du groupe spécialisé dans les énergies qui s'est rapprochée de la startup basée au sein du Cleantech de l'Arbois, à Aix-en-Provence.

Ombrea, créée en 2016, s'est en effet spécialisée dans la protection de tout type de culture en mettant au point des ombrières, capables de protéger les terres en modulant leur ombrage, complétées de panneaux photovoltaïques et bourrées de capteurs qui permettent de récolter, traiter et analyser la data. Une denrée essentielle pour piloter, affiner les stratégies de culture des agriculteurs, d'autant plus dans un environnement régulièrement bouleversé par des problématiques liées au climat.

Apport de technologie innovante

C'est cette innovation que la filiale à 100% du groupe dirigé par Patrick Pouyanné est venue chercher. Total Quadran développe, construit et exploite des solutions de production d'électricité d'origine renouvelable (elle exploite actuellement 340 sites en France) et la capacité d'Ombrea à déployer sa technologie est la plus-value dont elle avait besoin.

Cette approche partenariale à équité avec un grand groupe, Ombréa l'a rapidement inclus dans son business-modèle, l'identifiant clairement comme un levier de croissance.

C'est ce qu'explique Julie Davico-Pahin, co-fondatrice et directrice générale de la jeune pousse. « Au début de l'existence d'Ombrea, nous proposions notre solution en vente directe aux agriculteurs ce qui nous limitait à de petites surfaces ». Or, l'open innovation - un rapprochement entre petites et grandes entreprises - permet notamment de se positionner sur des projets de plus forte envergure, à l'instar donc de cet appel d'offres pour la Commission de régulation de l'énergie remporté avec Total Quadran et qui concerne la réalisation et l'exploitation de 6 projets agrivoltaïques pour un total de 16 mégawatts.

Partenaire, pas sous-traitant

Faire le choix de l'open innovation, c'est aussi penser stratégie, implication, réciprocité. « Dans l'open-innovation, il est important en amont, de réfléchir au temps passé sur le projet, aux moyens mis en face », prévient Julie Davico-Pahin. Avec Total Quadran, « nous avons bénéficié d'une équipe importante déployée, d'une force de frappe immense. Surtout, nous nous sommes rapidement retrouvés sur les mêmes valeurs et les mêmes ambitions. Total Quadran est venu chercher notre l'outil technologique et le savoir-faire. Nous avions besoin de leur expertise. Dans l'open-innovation, chacun apporte à l'autre partenaire ce qu'il ne possède pas ». Un rapport équitable, « gagnant-gagnant » selon la formule consacrée, car évidemment « cela ne nous intéresse pas d'être sous-traitant ».

Outre l'opportunité pour Ombrea de structurer son développement, les six projets validés confirment surtout l'intérêt de l'agrivoltaïsme, pour lequel Total Quadran a affiché son ambition de déployer 500 mégawatts d'ici 2025. Un objectif que Julie Davico-Pahin juge « ambitieux », mais nécessaire pour pousser cette approche des cultures.

Validation techno, mais pas que

Pour Ombrea, c'est la confirmation d'une montée en puissance et la validation « de ce sur quoi nous travaillons depuis plusieurs années ». Ce n'est évidemment pas uniquement une validation d'un point de vue technologique, mais également une validation d'un point de vue commercial. Ombrea travaille sur plusieurs projets où il est question de cultures très variées, de la plante à parfum aromatique et médicinale à l'arboriculture, le maraîchage, les pivoines ou les vignes. « Cela nous octroie l'opportunité de traiter de problématiques très différentes, ce qui enrichi grandement la base de données et permet à notre outil d'apprendre encore davantage par lui-même ».

Montée en puissance signifie aussi besoin en compétences. Ombrea emploie des ingénieurs agronomes tout autant que des docteurs en biologie ou des spécialistes de la data. Elle recherche notamment des seniors sur ces expertises, le recrutement n'étant pas un exercice aisé. Dotée d'une équipe de 30 salariés, elle devrait faire croître l'effectif de 15 collaborateurs supplémentaires. Car Ombrea nourrit aussi d'autres partenariats dont celui qui le lie au Canal de Provence, avec lequel elle a donné naissance à une filiale commune en octobre dernier, dédiée au déploiement des solutions innovantes auprès des agriculteurs, dépourvus face aux conséquences des dérèglements climatiques. Les collectivités locales sont un autre axe de développement, particulièrement pour ce qui concerne les jardins partagés. « Aujourd'hui, Ombrea est capable d'adresser n'importe quelle surface », assure Julie Davico-Pahin. Et de confirmer son leadership sur le marché.

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Commentaire 1
à écrit le 08/01/2021 à 10:34
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L'idée que l'on voit sur cette image est très intelligente et certainement le futur de l'agriculture maintenant le sud est a été anéanti par la cupidité agro-industrielle faisant qu'ils ont arraché tous leurs arbres fruitiers pour nous faire du côte ...

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