InnoSkel lève 20 M€ : quels enjeux pour la biotech spécialiste des maladies rares du squelette ?

Ce spin-off du Laboratoire de Biologie Valrose à Nice est, après Therachon, la seconde entreprise innovante que dirige Elvire Gouze, chercheuse experte en troubles du squelette. Le tour de table réalisé auprès de Jeito Capital doit lui permettre de mettre en œuvre la plateforme de thérapie génique dont le but est de traiter les différentes formes de dysplasies squelettiques. Un enjeu primordial quand on sait qu’il n’existe aujourd’hui aucun traitement curatif.
(Crédits : DR)

On avait laissé Elvire Gouze au printemps 2019, au moment même où Therachon, la startup qu'elle avait contribué à créer, alors en phase 1 de développement clinique, était acquise par Pfizer pour la somme de 810 millions de dollars. Une jolie étape dans l'aventure de la biotech, née au sein des laboratoires de l'Université de la Côte d'Azur.

Cibler la deuxième cause de nanisme

Mais quand on est experte en troubles du squelette, difficile - voire impossible d'ailleurs - de s'intéresser à un autre sujet. Et celui qui concerne les formes de nanisme - si nombreuses - est source inépuisable de recherches. C'est ainsi qu'est née InnoSkel, début septembre. Une biotech - qui comme précédemment Therachon - s'occupe de formes de nanisme. Alors que Therachon s'était spécialisée dans l'achondroplastie, maladie osseuse ranre, InnoSkel s'intéresse plus particulièrement à développer des options de traitement pour des collagénopathies de type 2 dont la forme la plus grave est la dysplasie spondyloépiphysaire congénitale, qui est la deuxième cause de nanisme dans le monde. « J'ai eu une idée et ça a marché », explique Elvire Gouze qui avait déjà développé la même approche « simple » de la maladie considérée auparavant. « Je vois les choses différemment et j'essaie les solutions les plus simples. Ce sont souvent celles qui fonctionnent le mieux. Ce n'est pas parce que cela n'a jamais été fait auparavant que cela me fait penser que l'idée ne peut pas fonctionner ».

L'objectif d'InnoSkel est d'améliorer la vie des patients atteints de dysplasie squelettique, sachant que la maladie se traduit, outre par une très petite taille, également par des malformations du squelette et des articulations - principalement les os longs des bras et des jambes - ainsi que des anomalies touchant les yeux et les oreilles. Une maladie qui nécessite une prise en charge multidisciplinaire, notamment concernant les problèmes respiratoires, auditifs... Et une maladie qui, aujourd'hui, ne connaît aucun traitement curatif approuvé.

Stade pré-clinique

Même si elle est récemment créée, Innoskel a déjà avancé, puisque son principal actif a démontré une bonne efficacité lors d'études de preuves de concept.

Et c'est là où intervient la levée de fonds. Un tour de table de nature à permettre la poursuite du chemin qui mène du stade pré-clinique au stade clinique. « Nous prévoyons d'entrer en phase clinique à la fin de la levée », estime Elvire Gouze, même s'il est, à l'heure actuelle, difficile de prévoir un calendrier précis.
Et dans cette phase, l'investisseur joue un rôle d'importance. C'est aussi ce qu'explique Elvire Gouze qui a conclu le tour de table auprès de Jeito, société d'investissement international qu'a fondé Rafaèle Torjman.

Jeito, un accompagnateur pas que financier

Cet ancien médecin et chercheuse, passée notamment par Sofinnova a créé Jeito en 2019, levant 200 M€ pour financer des innovations médicales majeures ayant un impact sociétal significatif. Après deux premiers investissements (auprès de SparingVision et Neogene Therapeutics NDLR), InnoSkel concrétise donc le troisième accompagnement de la jeune société, mais un accompagnement qui ne se veut pas uniquement financier. « Notre équipe est multi-talents et comporte des experts qui couvrent l'ensemble de la chaîne de valeur. Nous sommes au service de l'entrepreneur. L'objectif c'est d'aller plus vite pour le patient et plus loin pour l'entrepreneur », explique Rafaèle Tordjman qui a mené le tour de table aux côtés de l'américain Vida Ventures avec le soutien du groupe Turenne. Vida Ventures avec lequel Jeito « partage les mêmes valeurs et la même approche et qui est complémentaire ».

Sur ce point, Elvire Gouze renchérit, indiquant à quel point le rôle de l'investisseur est primordial, notamment dans sa capacité à être présent et à apporter son expertise en fonction des différentes phases. « Nous sommes embarqués dans le même bateau et Jeito dispose d'équipes riches en compétences et en expertises complémentaires. Je sens déjà l'impact sur l'avancée d'InnoSkel ». Et étant donné l'enjeu que couvre la biotech niçoise, autant dire que tout ce qui permet d'aller plus vite pour le patient est un enjeu capital.

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