Sportall veut rendre visibles les disciplines sportives qui le sont peu

Installée à Allauch, près de Marseille, cette startup a développé une plateforme permettant la diffusion de tous types de sports, même les moins connus. Pour y parvenir, elle travaille en partenariat avec les fédérations, clubs et champions à qui elle propose tout un panel de services à moindre coût. Pour l’heure centrée sur la France, elle pourrait à terme s’étendre à l’international.
(Crédits : DR)

En arrivant sur le marché, l'agence Mediapro a donné un coup d'accélérateur à la bulle spéculative des droits télévisés du football français. Alors que 748 millions d'euros annuels avaient été versés à la ligue de football professionnel (LFP) entre 2016 et 2020, le diffuseur détenteur de 80 % de ces droits a poussé ce chiffre à 1,217 milliard d'euros pour la période 2020-2024. Le pari était risqué. Le modèle économique allait-il suivre ? La question se posait déjà dans un contexte normal. La crise sanitaire n'a pas arrangé les choses. Résultat : le média vient de jeter l'éponge. Voilà qui interroge le modèle des droits télévisés et pousse à réfléchir à de nouveaux modèles. C'est à cela que s'attelle Thierry Boudard, fondateur de Sportall.

Expert de la vidéo sur internet et passionné de sport, il avait envie de mettre sur pied une plateforme qui diffuse autrement le sport. Créée avec le soutien de l'incubateur de la Belle de Mai à Marseille, celle-ci propose à toute discipline de diffuser gratuitement ses contenus audiovisuels. « En France et en Europe, le football est prédominant. Si bien qu'on connaît mieux un joueur moyen de ligue 1 qu'un champion national d'une compétition d'une autre discipline. Le fossé entre le sport business et les autres sports professionnels ou semi-professionnels est une aberration », déplore Thierry Boudard qui a envie de remédier à cette injustice.

De la natation au foot golf

Pour proposer une offre élargie, Sportall travaille en collaboration avec des fédérations, des clubs et des champions de diverses disciplines. « Nous sommes partenaires de la fédération de natation qui propose un joli catalogue de vidéos. Il y a aussi de la lutte, du ski, des dérivés du football comme le foot golf ou le foot freestyle. On fait des flashs en live du Vendée Globe et nous nous apprêtons à proposer du breakdance ». Un contrat a en outre été signé avec la fédération handisport et une quinzaine de sportifs sont associés au projet comme ambassadeurs.

A ces partenaires, Sportall propose une diffusion gratuite et une série de services. Ceux-ci incluent notamment la production à moindre coût de contenus tels que des directs, des replays, des reportages ou encore des clips pour les réseaux sociaux. « Certains sont produits par nos équipes en interne mais on s'appuie également sur des prestataires en fonction du lieu et du type de discipline ». Car il n'était pas question de créer une énième société de production. « Il y en a déjà plein en France. Souvent, elles ont travaillé pour le sport à la télévision mais la demande s'est amoindrie ». En s'appuyant sur ces expertes, la plateforme peut mettre à disposition de ses ayant-droit toute une série de technologies. « Grâce à des partenaires comme Orange Events ou Wildmoka à Sophia Antipolis, on peut récupérer les vidéos de caméras embarquées sur les bateaux du Vendée Globe et le spectateur peut passer d'un bateau à l'autre. Cela s'applique aussi au vélo par exemple. Nous allons par ailleurs beaucoup travailler sur la vidéo à 360° ».

Au-delà de la production vidéo, la startup se voit comme un moyen pour ses partenaires de mieux gérer leur base de fans. « On partage avec eux les données des utilisateurs afin qu'ils bénéficient de nos efforts marketing. On les accompagne d'ailleurs sur ce sujet ».

Un modèle freemium

Pour se financer, en plus de la rétribution pour ses services de production, l'entreprise s'appuie sur la publicité et sur son offre premium. « Il existe deux offres de ce type. La première, c'est le premium général qui permet à l'utilisateur de visionner les contenus sans publicité, avec des fonctionnalités supplémentaires et l'accès à des vidéos exclusives. Dans le second cas, un ayant droit (fédération, club) peut proposer de faire payer l'accès à une compétition ». S'ensuit alors un partage des revenus entre la plateforme et l'ayant-droit.

Alors que l'application a été lancée au tout début du mois de novembre avec un succès « conforme aux prévisions », Sportall s'apprête à proposer son offre sur un site web.

Par ailleurs très présente sur les réseaux sociaux, la startup œuvre à cultiver sa notoriété et celle des disciplines qu'elle diffuse. Notoriété qu'elle entend établir en France puis, pourquoi pas, à l'international.

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