Perfumist, la data et le (nouveau) business modèle de la parfumerie

Elle est née en se présentant comme le Tinder de la parfumerie, permettant, entre autres, aux consommateurs de choisir entre de multiples propositions odorantes. En valorisant la data qu’elle recueille, la startup basée à Grasse, berceau mondial de la parfumerie, entend bien influer sur le modèle économique et les habitudes de consommation de ce secteur, en pleine évolution.
(Crédits : bpifrance)

A l'origine, Perfumist est né pour permettre d'une part au consommateur de s'y retrouver parmi les milliers de nouvelles fragrances mises sur le marché chaque année, et d'autre part pour permettre aux parfumeurs et magasins de parfumerie, d'offrir un service beaucoup plus personnalisé à leurs clients. Le tout s'appuyant sur l'algorithme développé en interne, capable, à partir d'une information précisée - celle de son parfum préféré - d'indiquer quels autres parfums contiennent les mêmes notes olfactives. Un « matching » rendu possible par l'intégration d'une bonne dose d'IA. Perfumist revendique d'ailleurs une base de 50 000 parfums et 2 000 marques.

Un algorithme « entraîné »

Créée en 2017, Perfumist annonce aujourd'hui 500 000 utilisateurs de son application dans le monde. « Ils seront deux millions l'an prochain », affirme Frédérick Besson, le PDG de la jeune pousse, assurant que Perfumist est ainsi « l'application parfum n°1 au monde ».

Élément essentiel pour acquérir cette envergure internationale, la traduction de l'application en 45 langues, dont dernièrement le zoulou et le swahili, ce qui correspond aussi à des habitudes de consommation mobile des pays africains.

Jusqu'à ce que la crise sanitaire interrompe le trafic aérien, Perfumist était présent dans 25 aéroports en Europe et en Asie. Une présence en adéquation avec le business modèle de la startup, cosmopolite parce que son approche marché l'encourageait. Mais comme « tout s'est arrêté d'un coup », Perfumist s'est tourné vers la vente directe, notamment auprès d'acteurs très implantés, comme Oriflame, acteur suédois de la cosmétique (dont le chiffre d'affaires atteint 1,5 milliard d'euros par an NDLR), et ce afin de conserver son empreinte internationale.

Sa présence presque partout sur le Globe est importante pour nourrir l'IA et donc son algorithme. Que Frédérick Besson définit comme « très fin ».

Accompagner à la vente en ligne

Car stratégiquement, Perfumist veut s'inscrire dans les nouveaux modes de consommation du parfum. Une consommation évolutive, qui s'est accélérée ces dernières années. Mais il y a aussi la base. 50 % du marché mondial du parfum provient des cadeaux effectués pour un proche. En rentrant son profil sur l'application, l'utilisateur de Perfumist peut aussi accéder au profil de la personne à qui il destine son cadeau. Et donc ne pas se tromper sur son achat.

C'est, en revanche, bien pour occuper une place dans les nouveaux modes de consommation que Perfumist a créé un widget, apparaissant sur les homepages des sites de vente en ligne de parfums, professionnels ou grand public, tels Maison Berger, Fragrance Foudation ou encore Le jardin retrouvé. Un outil qui se veut ludique et attractif mais que Frédérick Besson insiste pour dire qu'il a été développé en totale indépendance, en dehors de tout appui ou connivence avec les marques. Indispensable pour « conserver notre crédibilité vis-à-vis de nos utilisateurs ». L'achat en ligne est une façon d'acheter de la fragrance qui s'est parfaitement adaptée au confinement, le pourcentage des ventes mondiales en ligne avant le confinement représentant 25 % quand elles en représentent, après le confinement, 35 %.

La data, valeur valorisée

Autre axe de rémunération pour la startup, la valorisation de la data. « Nous monitorons en temps réel ce qu'il se passe dans l'univers de la fragrance », rappelle Frédérick Besson. « Nous faisons de l'extraction de data », Perfumist s'appuyant pour cela sur l'expertise de deux autres startups basées à Sophia-Antipolis, Himydata et VigiZen ainsi que Dev-ID à Marseille, spécialisée dans la réalisation d'applications mobiles.

« Nous avons concrétisé de gros contrats sur cette activité », affirme Frédérick Besson, celle-ci représentant 90 % du business de l'entreprise, qui emploie 10 personnes. En parallèle, tous les six mois, « nous cédons 1 % de notre capital », indique le dirigeant qui ne communique pas sur son chiffre d'affaires.

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