Comment Cosmos Energy veut redorer l’image des boissons énergisantes

Installée à Marseille, cette entreprise conçoit des boissons énergisantes à base d’ingrédients naturels dans une démarche qui se veut soucieuse de l’environnement. Après plusieurs contretemps, elle espère se lancer dans le grand bain d’ici la fin du printemps.
(Crédits : DR)

Boissons énergisantes et santé font rarement bon ménage. Pourtant elles rencontrent un grand succès partout dans le monde. Aux États-Unis, elles se présentent sous la forme de ce que l'on appelle des energy shots, des bouteilles de très petite contenance qui promettent des heures d'énergie et d'attention accrues. Léo Ravillon, qui y vit quelques années trouve le concept intéressant, même si la composition le laisse perplexe. "Les ingrédients de ces produits sont purement chimiquse. On y trouve de la caféine synthétique, de la vitamine B, de l'acide folique ou encore de la taurine. Beaucoup de ces substances sont controversées et mal vues par la communauté scientifique", explique celui qui décide alors de reprendre le concept dans une version plus saine.

D'autant qu'il y a une place à prendre sur ce marché, il en est convaincu. Alors qu'il travaille dans la force de vente de Léa Nature, grand fabricant de produits bio, il se rend compte qu'il existe une demande pour des boissons bio.

Guarana, maté et café

Cosmos Energy prend d'abord la forme d'une micro-entreprise qui travaille en collaboration avec l'université de La Rochelle. Elle planche d'abord sur la recette de sa boisson qui mise sur un nombre limité d'ingrédients. Parmi eux, deux en provenance d'Amérique du Sud. Du guarana, réputé pour la qualité de ses micronutriments et ses qualités antioxydantes, ainsi que du maté vert très utilisé au Pérou et en Argentine pour combattre la fatigue et affronter l'altitude. "Nous y ajoutons des extraits de café ainsi que des fruits en concentré pour le goût, la couleur et la vitamine". Pour la conservation, des acides issus de la pomme et du citron. Un cocktail énergétique dont 50 % de la caféine est métabolisée dans les quatre premières heures au cours desquelles l'effet est maximal. "On observe un effet notable sur les capacités cognitives, la vigilance et l'attention", assure l'entrepreneur.

Une fois la recette établie, il faut parvenir à la stabiliser. Et la tâche se révèle ardue. "Cela a nécessité un énorme travail qui a exigé beaucoup de recherche et développement. Nous avons essuyé beaucoup d'échecs".

Pour se dédier entièrement à la société, Léo Ravillon quitte Léa Nature et l'entreprise devient une société par actions simplifiée. Le développement s'accélère et la boisson doit voir le jour à l'automne 2019. Las. "On avait un process d'embouteillage à chaud que l'on a voulu sous-traiter. Mais on avait mal évalué la déperdition de chaleur". Il faut alors recommencer pour un lancement au printemps... mis en suspens par l'arrivée en France du coronavirus.

Des canaux de distribution variés

C'est donc un nouveau rendez-vous que Cosmos Energy donne à ses clients, "des personnes actives, de 25 à 40 ans, qui ont beaucoup de responsabilités, soucieuses de leur santé et de l'environnement". Un public qu'il souhaite attirer dans un premier temps via des événements sportifs et les outils digitaux, ainsi que par une distribution dans des magasins bio ainsi que dans des boutiques et salles de sport. "Nous avons des discussions avec certaines enseignes". A plus long terme, l'entreprise aimerait être présente dans de grandes enseignes de coffee shop ou dans des fastfood premium type Spok ou Dubble. La grande distribution est aussi envisagée, mais avec des recettes et un positionnement différents, plus accessibles.

Sensible à l'environnement, Léo Ravillon veut aussi rendre positif l'impact écologique de sa société. Pour cela, il fait le choix d'emballages recyclables mais aussi biodégradables dans la mesure du possible. Il a également imaginé un programme baptisé Cosmos Green. "Pour un pack de boissons vendu, nous menons une action concrète pour l'environnement", en partenariat avec une association.

Tout est en place. Reste à attendre que le coronavirus s'efface. Cosmos pourra alors se mettre en ordre de marche, elle qui ambitionne de réaliser un chiffre d'affaire de 140 et 180 000 euros sur sa première année d'exercice.

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