EMM se renforce sur la fabrication additive

En misant sur la fabrication additive, l’industriel basé à Pégomas près de Grasse, spécialisé dans la réalisation de pièces de précision et d’ensembles mécaniques et mécanosoudés, est en passe de remporter son pari : accélérer sa transformation digitale et se déployer sur de nouveaux marchés, en l’occurrence celui de la plasturgie de petite série.
(Crédits : DR)

C'est un support de couleur noire sur lequel vient se fixer une visière bombée de protection adaptée à la crise du Covid-19. Une sorte de serre-tête ou d'appui-front que EMM réalise en impression 3D depuis une quinzaine de jours en attendant que son donneur d'ordre, le plasturgiste grassois Savimex, s'équipe d'un moule dédié, en cours de production. "Avec la fabrication additive, nous permettons à cet industriel d'attaquer directement le marché et donc de répondre à une problématique immédiate sans nécessité d'investir", explique Benito Pisani, dirigeant de la PMI spécialiste de la mécanique de précision. Laquelle, dans sa quête de relais de croissance, s'est positionnée sur le segment de l'impression 3D mi 2018 avec l'achat de deux premières machines. Dix-huit mois plus tard, l'acquisition de la quatrième est programmée, avec l'objectif de booster un segment d'activité dont les débuts jugés prometteurs lui ont permis "de se créer un nouveau marché", celui de la plasturgie de petite série.

Une solution inédite

"L'idée, reprend le dirigeant de l'entreprise de 12 personnes, est de s'appuyer sur la fabrication additive pour suppléer aux moules, longs et coûteux à produire". De manière temporaire d'une part, afin comme c'est le cas dans l'exemple cité plus haut de démarrer la commercialisation au plus vite, mais aussi de tester le marché, ce qui suppose d'être capable de "faire les évolutions nécessaires avant de figer le produit avec les moules". De manière définitive de l'autre, en direction de la petite distribution pour laquelle les volumes de vente attendus ne permettent pas d'amortir les moules. "Dans ces différents cas, l'impression 3D constitue une très bonne réponse. Elle nous offre la possibilité d'apporter aux industriels une solution qui n'existait pas avant".

Approche haute technologie

L'activité a représenté en 2019 un chiffre d'affaires de 60 000 euros sur le million d'euros réalisé par la PMI. Et s'inscrit dans une stratégie de montée en gamme qui préside ses développements depuis sa reprise en 2008 par son dirigeant actuel. "C'était alors une belle endormie, encore très artisanale, que j'ai cherché à industrialiser puis à ingénieuriser en proposant notamment des ensembles mécaniques complexes incluant la fabrication des pièces et des prestations connexes comme le traitement de surface, les essais ou encore la tôlerie et la chaudronnerie de précision", se souvient Benito Pisani. L'orientation 3D est appelée à suivre le même chemin. Là-aussi, le dirigeant veut "faire plus que des prestations de sous-traitance" en s'appuyant sur une approche "haute technologie" via un service global allant de la fabrication à l'aide à la reconception en 3D des pièces déjà conçues. Et ce, afin de démocratiser l'utilisation de la technologie additive - "un métier à part entière" - auprès de ses grands donneurs d'ordres, issus des secteurs du spatial, de la défense et du naval ou encore du nucléaire. "Cet axe-là, très stratégique, démarre doucement. Il nous faudra vraisemblablement encore quelques années pour le développer".

Projets qualifiés

En attendant, cette nouvelle compétence entraîne l'entreprise azuréenne dans des projets où elle intervient de plus en plus en amont, afin d'accompagner la clientèle dans son développement de produit "en cherchant des solutions plus rentables, plus fabricables, plus rapides,..." "C'est dans ce cadre que nous travaillons avec la société RPH sur une plateforme élévatrice pour que les ERP (Etablissement recevant du public, NDLR) soient accessibles aux personnes en situation de handicap", précise Benito Pisani. Qui vise un chiffre d'affaires de 1,2 M€ pour 2020. Un exercice que la crise du Covid-19 vient forcément perturber, malgré la continuité d'activité de la PMI pendant le confinement, période durant laquelle "la prise de commande a baissé de 70%".

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