Jonathan Laroussinie - Rise Partners : "Il faut ancrer davantage les financements sur le territoire"

Fondateur de l'entreprise de conseil dédiée à l'innovation, implantée à Sophia-Antipolis, cet ancien chef d'entreprise dans… l'innovation porte un regard acéré sur les potentiels de la Côte d'Azur en matière de croissance, pointant aussi le besoin des jeunes pousses d'être accompagnée au-delà du financement. Car tout est une question de briques qui interagissent les unes avec les autres. Et tout ne repose pas forcément sur la monnaie sonnante et trébuchante.
(Crédits : DR)

Diriger une entreprise dans ses différentes phases de développement, dénicher le financement qui structure les projets, franchir les étapes qui portent la croissance... tout cela, Jonathan Laroussinie en connaît parfaitement les rouages, les tenants et les aboutissants. Ex-Sony, notamment, il a fourbi ses armes à l'international avant de créer Audience +, entreprise spécialisée - déjà - dans le support aux entreprises, mais côté marketing mobile.

Passé du côté du conseil à l'innovation, il co-crée Rise Partners en 2019, à Sophia-Antipolis. Choix logique puisque la technopôle est toujours considérée comme la première du genre en Europe et qu'ici l'innovation fourmille. Egalement investi auprès de Sophia Business Angels il apporte sa vision de l'accompagnement aux startups qui se veut plus complet que la seule aide à la recherche de financement.

"Il existe un vrai besoin d'accompagnement qui va au-delà de l'activité de business angels", dit Jonathan Laroussinie. "La startup a besoin de partenaires startups friendly". C'est-à-dire de collaborer avec ceux capables de lui apporter les briques manquantes ou complémentaires, mais cela dans un contexte de jeune pousse en plein développement. C'est là l'un des axes de différenciations de Rise Partners qui met donc à disposition des jeunes entreprises qu'elle accompagne, un réseau de mentors, en finance, en marketing, en internationalisation... Tout cela pour permettre la fameuse accélération. Sans pour autant - surtout pas même - se revendiquer comme accélérateur. "Nous travaillons comme un cabinet de conseil, avec bienveillance", insiste bien Jonathan Laroussinie.

Board as a service

Depuis septembre 2019 et sa naissance, Rise Partners accompagne 17 startups exactement, toutes avec un point commun, celui d'être justement dans cette phase d'accélération. Pour permettre la montée en puissance, la structure favorise la mise en relation corporate, c'est-à-dire avec d'autres entreprises, plutôt en recherche de solutions innovantes. "L'objectif est d'identifier la solution qui va faire gagner 6 à 9 mois sur leur roadmap".

17, un chiffre qui représente le double du but initialement posé. Preuve que le besoin d'accompagnement est bel et bien réel. Ce sont principalement des startups issues des domaines du maritime - logique vue la présence d'industries portuaires sur le territoire - de la fragrance et de la cosmétique - Grasse n'est pas loin - de l'intelligence artificielle et des nouvelles technologies comme des nouveaux usages que Rise Partners accompagne. L'effet fertilisation croisée - l'ADN de Sophia-Antipolis depuis Pierre Laffitte - joue à plein, Rise Partners étant en contact quotidien avec les incubateurs Telecom Paris Tech et l'incubateur PACA Est.

L'idée défendue par Rise Partners est de considérer l'accompagnement comme un board as a service. Un fonctionnement qui s'apparente au conseil d'administration tel qu'il s'organise au sein des grandes entreprises. Ou comment dupliquer un modèle taillé pour le nombre en version startup. "Nous organisons des entretiens hebdomadaires et une fois par mois nous passons en revue la stratégie et les projets", détaille Jonathan Laroussinie.

La stratégie de l'après

Ça, c'est pour les temps où l'activité est "normale". Mais comment accompagner les startups dans ces temps de confinement, de mise en sommeil d'une grande partie de l'activité économique. Et surtout, comment préparer l'après ? "Il faut être attentif au capital humain, qui s'effrite pendant les crises. Il faut scénariser des sorties du confinement. Le marché reprendra. La question c'est quand ? Il est important d'envisager plusieurs possibilités de stratégie financière et d'arriver à maintenir les salariés, motivés. Deux éléments sont essentiels, l'aspect humain et le positionnement de l'offre", commente Jonathan Laroussinie. "Il va être intéressant d'observer jusqu'à quel point cette crise va impacter l'entreprise en profondeur. Chaque entreprise doit se poser la question de ses process, de son organisation. La politique RSE devra être normale et stratégique".

Quel impact faut-il en attendre sur le financement et les choix d'investissements des business angels ? "Les fonds et les business angels vont augmenter leurs critères de sélection. Les levées de fonds ne seront pas légion dans les semaines à venir. Sauf pour celles très abouties. Dès que l'on aura l'appréciation de la reprise du marché, les startups qui préparent des tours de tables devront nommer la crise, dire comment elles l'auront traversé. Il y aura une résilience des modèles économiques à un point qui n'était pas là avant. Ce qui sera regardé, c'est la capacité à scaler", analyse Jonathan Laroussinie qui appuie sur le fait que "trésorerie et capital humain sont les deux assets de l'entreprise". Et puis, globalement, "il faut ancrer davantage les financements sur le territoire". Presque un sujet dans le sujet...

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