Rien que le nom est prometteur. Baptisé L'Aventurier, il est le dernier-né de la famille Noliju. Implantée à Sophia-Antipolis, la marque d'activewear fondée par Norah Luttway poursuit donc son développement en lançant sa première ligne éco-responsable via son premier maillot de bain. Car l'Aventurier a été conçu en tissu recyclé. Plus exactement en tissu issu de morceaux d'anciens filets de pêche, broyés et transformés en granulés. Lesquels sont ensuite fondus pour créer un fil.

Innovation d'usage

Une première pour la marque sous cette forme peut-être, mais une démarche qui s'inscrit complétement dans la philosophie portée par Norah Luttway. Venue de l'industrie textile, la dirigeante de la startup sophipolitaine défend à travers sa marque la notion de proximité et de sourcing pointu des matières. Déjà, Noliju s'est distinguée par le recours à certains tissus techniques, micro-aéré, anti-couture, évacuant la transpiration... En matière d'éco-responsabilité et d'économie circulaire, le secteur textile est plein d'initiatives...

Positionnée sur le segment de l'activewear, Noliju dessine, produit et distribue des  vêtements pouvant être portés aussi bien pour les activités sportives que pour la vie citadine. Un positionnement nouveau, ciblant ce que Norah Luttway appelle les "championnes du quotidien", une vraie innovation d'usage, qui s'inscrit dans une nouvelle habitude de consommation que la jeune entreprise veut accompagner et pousser.

Née sur le Web en 2015, Noliju s'est depuis déployée aussi physiquement, via des pop-up stores mais aussi via un espace dédié au sein du centre commercial Cap 3000 à Saint-Laurent du Var, près de Nice, accompagnant un phénomène qui voit les DNVB - Digital native vertical brand - opter pour l'omnicanal afin d'accompagner leur croissance... et la demande client.

L'appel au participatif

Cependant pour les startups ayant un pied dans la tech et un pied dans l'industrie textile, la question du financement est toujours sensible.

C'est donc via le crowdfunding et plus particulièrement la plateforme Ulule que Noliju a lancé ce 21 avril, les pré-ventes de L'Aventurier, l'objectif étant d'atteindre une levée de 45 000 euros. Un recours au financement participatif qui n'est pas tout à fait une première pour la marque qui avait déjà tenté l'expérience pour son pantalon Ultime en 2019, choisissant alors la plateforme Kickstarter.

Pourquoi Ulule ? Un choix logique avec le positionnement du produit, justifie Norah Luttway. "Ulule est reconnue pour soutenir des projets éco-responsables", souligne la dirigeante qui lance, en même temps, un t-shirt blanc basique appelé lui, L'Audacieux. Mais le recours à la foule, autrement dit à la communauté de la marque, est aussi porteur de valeurs pour l'entreprise. Elle renforce forcément l'effet proximité avec les clients et proximité tout court. "Les acheteurs estiment qu'ils prennent ainsi part à la réalisation d'un projet, qu'ils en font partie", détaille Norah Luttway qui rappelle que "souvent dans un environnement tech, nous avons également besoin du physique". Encore plus peut-être dès lors qu'il s'agit d'innovation d'usage. Noliju développe en effet des produits à la fois techniques et polyvalents. Si l'innovation tech se finance assez aisément, quid de l'innovation dès qu'il ne s'agit pas de logiciel et d'algorithme ? La problématique n'est pas nouvelle pour l'industrie textile mais elle est encore plus prégnante dès qu'il s'agit de sortir des sentiers battus. Où on en revient à la question du financement du capital-risque... On s'éloigne... mais pas trop non plus...