Other Side, la motion capture et l'hyper réalité virtuelle

La start-up installée à Martigues teste son attraction immersive mêlant réalité virtuelle et motion capture. Elle permet d'incarner un avatar et d'interagir avec son environnement ainsi que d'autres joueurs. Une approche qui a séduit le public et qui encourage la jeune entreprise à envisager l'ouverture de salles. Levée de fonds à l'appui.
(Crédits : Other Side)

Casque de réalité virtuelle (VR) sur les yeux, sac équipé d'un appareil électronique sur le dos et des émetteurs sur les mains et les pieds.  Le début de l'aventure peut commencer. Il reste à franchir un grand rideau noir, qui cache le futur terrain de jeu, avant d'être totalement immergé dans un jeu vidéo grandeur nature. "Nous utilisons de la réalité virtuelle mais avec de la motion capture ce qui permet d'enregistrer tous les mouvements en temps réel et de la matérialiser", explique Frédéric Vandenberghe, PDG d'Other Side.

Concrètement, cela donne un avatar reproduit dans le jeu et capable d'interaction physique avec des éléments du jeu, une arme ou une porte par exemple, mais aussi avec un coéquipier. Une sorte de mélange entre une évolution de l'escape game mélangée à de la réalité virtuelle.  Les habituels jeux en VR sont faits pour être vécus assis ou quasi-immobile, seule la rotation de la tête étant nécessaire.

Premiers tests auprès du public

La start-up installée à Martigues, au sein de Provence Studios qui est à son capital via Delta Entreprises, travaille depuis deux sur son modèle de jeu baptisé Moca player. Cela a nécessité 250 000 euros d'investissement. "C'est le futur du loisir visuel, estime Frédéric Vandenberghe. Notre système répond à deux limites de la VR, d'abord celle de jouer à plusieurs et ensuite celle d'incarner véritablement un personnage dont on peut voir le corps".

Pour l'instant, il n'existe qu'un prototype offrant une expérience d'une quinzaine de minutes. Other Side le teste auprès du grand public au sein du centre commercial Avant Cap à Plan-de-Campagne. "Les gens n'en reviennent pas, ils ne savaient même pas que c'était possible", assure Guillaume Aliquot, directeur général d'Other Side, ravi des premiers retours. L'expérience se veut grand public, que ce soit pour les plus jeunes comme pour les plus âgés. "C'est une tête d'affiche pour montrer ce que l'on peut faire", prévient Guillaume Aliquot.

Des parcs d'attraction de VR

Au sein du centre commercial, Other Side profite d'un espace de 150 mètres carré, dont moins de la moitié ne concerne vraiment que la partie sur laquelle les joueurs se déplacent. "Or nous multiplions cette surface par trois grâce à notre scénario, nous réutilisons l'espace", explique Frédéric Vandenberghe. Le dirigeant espère maintenant lever des fonds pour se développer. "Nous aimerions entre trois et cinq millions d'euros", chiffre Guillaume Aliquot.

La start-up se base sur le business model classique de location based entertainement (LBE), soit la réalité virtuelle appliquée à l'industrie du divertissement. Elle aimerait ouvrir des salles dans des lieux voulant enrichir leurs offres, comme des bateaux de croisières ou des hôtels, mais aussi dans des endroits dédiés. "Comme un grand parc d'attraction, pour que le public vienne comme s'il allait au cinéma ou au laser game", détaille Frédéric Vandenberghe. Other Side travaille d'ores et déjà sur d'autres jeux pouvant impliquer plusieurs équipes de joueurs. "Un jeu de tirs est forcément plus vendeur", glisse Guillaume Aliquot. L'autre défi réside dans les licences. Aux Etats-Unis, The Void, qui propose une expérience similaire, travaille sur des expériences complémentaires à des films. La société américaine propose ainsi des immersions dans l'univers de Star Wars, Avengers ou Jumanji. Une salle doit ouvrir à Paris d'ici 2022. "Ils offrent une expérience de jeu beaucoup plus limitée que la notre car sans full body immersif ou uniquement partiel", se défend Frédéric Vandenbergh.

En plus du divertissement, Other Side souligne également que cette technologie peut s'étendre à d'autres industries que le divertissement. "Nous venons de cet univers donc nous l'avons d'abord développée dans ce domaine", explique Frédéric Vandenberghe. Ne reste plus qu'à jouer dans la cour des grands.

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