Quelles ambitions pour Rofim, le Facebook des médecins ?

Uniquement dédiée aux professionnels médicaux, la plateforme développée par la startup basée à Marseille, vient combler le trou dans la raquette, celui d'une solution simple et rapide pour que les médecins communiquent entre eux. Un nouvel outil qui revendique trois fonctions, celle de réseau social, de centre de télé expertise et de télé-consultation assistée. De quoi voir au-delà des frontières hexagonales.
(Crédits : DR)

C'est l'outil rêvé des médecins. C'est en tout cas celui de David Bensoussan. Pour ce chirurgien vasculaire, l'une des problématiques de son métier tient dans cette méthode archaïque et perceptible qu'est l'échange d'informations médicales avec ses confrères, pour l'heure encore non digitalisée et sécurisée, qui emploie avec enthousiasme les outils de tout un chacun, mail, WhatsApp et autre wetransfer.

Un manque que ce médecin, en exercice, comble avec Rofim, permettant ainsi aux professionnels de santé de n'avoir plus qu'un outil pour échanger, autant des imageries, des données que des conseils. "Nous sommes allés chercher le besoin là où il était", explique David Bensoussan. D'autant que la législation encourage la télé-expertise, les échanges entre médecins étant valorisés et rémunérés par l'Assurance Maladie.

Hôpital virtuel

Mais la problématique de David Bensoussan est avant tout celle de son quotidien de médecin. "Grâce à la plateforme les médecins ne sont plus seuls, ils peuvent consulter un spécialiste, c'est une sorte d'hôpital virtuel à disposition".

Construite comme Facebook, générant donc un fil d'actualité, Rofim permet aux médecins de s'interconnecter et de travailler son réseau en fonction de son positionnement géographique ou de sa spécialité.

La levée de fonds de 400 000 euros, réalisée début octobre, a surtout pour objectif d'encore davantage affiner les fonctionnalités proposées, notamment celle de rendre les bilans kinés accessibles depuis les mobiles.

Mais évidemment Rofim sait tout le potentiel qui est le sien. Pour se structurer et accompagner ses ambitions de développement, la startup a recruté une professionnelle venue de l'industrie pharmaceutique, Emilie Mercadal, au poste de directrice générale. Question croissance, donc, la jeune pousse diversifie les cibles potentielles. Elle a été choisie par exemple par 4 des 23 filières de maladies rares, ce qui lui ouvre des perspectives européennes. "Nous voudrions devenir le spécialiste français des maladies rares", avance Emilie Mercadal.

Opérer le changement de mentalité

Concernant le business modèle déployé, Rofim - dont l'utilisation est gratuite pour les médecins - déploie trois vecteurs de rémunération. Elle s'adresse aux Ephad via une formule d'abonnement, la plateforme étant utilisée comme une aide dans le besoin d'hospitalisation ou pas des patients. A cela s'ajoute donc la télé-expertise, rémunérée par l'Assurance Maladie (notamment dans le but de pallier au manque de spécialistes dans certaines zones). Enfin, une redevance de 10 % est perçue des établissements de santé pour tout acte de télémédecine réalisé sur la plateforme.

"Nous participons à un changement de mentalité", souligne Emilie Mercadal. Qui compte bien voir le rapprochement avec les filières des maladies rares, s'étoffer. Rofim, pour le volet technique, s'appuie sur l'expertise de Klanik, PME basée également à Marseille. La startup emploie 4 personnes, en plus des trois associés. Elle vise d'ici 2022 un chiffre d'affaires de 7 M€ et compte à horizon 2020, constituer un réseau de 10 000 médecins.

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