Dev-id, fourmilière de développeurs

Depuis deux ans, cette startup marseillaise accompagne les entreprises dans le développement d’applications. De trois associés à l’origine, elle compte aujourd’hui plus d’une trentaine de salariés. Un développement qui s’appuie sur une gestion innovante des ressources humaines.
(Crédits : DR)

Ça fourmille dans ce bureau situé au Carburateur, dans le 15e arrondissement de Marseille. Les va-et-vient sont nombreux autour des quelques imposants ordinateurs sur lesquels pianotent designers et développeurs. Certains reviennent même de loin : Los Angeles, où Dev-ID a une antenne. D'autres s'apprêtent à y aller. Sur un tableau Velléda, une liste un peu fouillis de noms aux consonances souvent anglo-saxonnes : Shake night, Alfred, Kyklos, Ted Orthopedics, SportBak, Neural Up ... Ce sont les projets d'application qu'accompagne en ce moment Dev-ID, parmi les 120 qu'elle a aidé à naître jusqu'alors.

Tout commence il y a quatre ans. Arnaud Mun et Julien Lescoulié ont envie de créer une application. Face aux coûts exorbitants proposés sur le marché, ils choisissent d'opter pour du fait-maison. L'un se forme au design, l'autre au développement. Mais quand ils pensent arriver au bout, il est trop tard. "Nos concurrents avaient déjà sortis des choses similaires. Il aurait fallu faire une communication de fou pour rattraper le retard", se rappelle Julien Lescoulié. Le duo abandonne son idée.

Qu'à cela ne tienne. Ils ont appris à développer en peu de temps et ont envie de proposer leur savoir-faire à d'autres startups, ce qu'ils commencent à faire à leur compte. Et ça marche : "parmi les startups que l'on a aidées, trois se sont retrouvées au CES Las Vegas". Là-bas, ils s'aperçoivent que les besoins sont immenses. Pour y répondre, une solution : "Il nous faut les meilleurs développeurs de France parce que c'est le métier le plus demandé dans le numérique". Des compétences rares - on estime qu'il manque 50 000 développeurs en France - qu'il faut attirer pour offrir aux porteurs de projets des preuves de concept visuelles, graphiques, qui leur permettront de lever des fonds et de se lancer au plus vite.

Un "institut de compagnonnage"

Dev-id est créée en avril 2017 avec une troisième associée, Diana Bajora, qui structure l'ensemble. L'enjeu numéro un est la ressource humaine. Il faut offrir de la qualité à des prix raisonnables car les porteurs de projet ont des moyens limités. L'entreprise se tourne alors vers la jeunesse et fait le pari de la formation. "Les écoles qui se créent n'ont pas forcément la sensibilité du marché ni la capacité à former des gens par l'expérience". Aux écoles d'apporter les bases, Dev-id se charge d'offrir le reste. "On mélange des développeurs, des designers et des commerciaux pour lancer des projets". Et ce, sous le regard de quelques profils expérimentés capables de transmettre leur expérience. "Nous voulons être un institut de compagnonnage, dans la continuité des écoles".

L'effectif croît de manière exponentielle. De trois associés au départ, l'entreprise compte déjà trente-trois salariés. De jeunes diplômés pour l'essentiel, mais aussi des autodidactes et des personnes en reconversion professionnelle.

Fidéliser les talents en leur offrant des perspectives

Des talents qu'il faut fidéliser tant ils sont une ressource rare. "Je connais ce métier et sais ce qu'ils attendent. Un développeur veut coder mais il a aussi envie d'aider à la conception de projets. C'est pour cela que beaucoup peinent à les garder malgré qu'ils soient très bien payés. Il faut leur offrir des perspectives".

Pour cela, Dev-id veut des salariés qui aient l'esprit d'entreprendre pour ensuite monter leur propre projet, devenir directeur technique d'une startup ou bien ouvrir une nouvelle antenne de Dev-id comme cela s'est fait à Los Angeles. Ils peuvent aussi proposer leurs services à de grands groupes. Des grands groupes à la recherche de compétences numériques qui n'hésitent pas à faire appel aux services de Dev-id, à l'image d'Airbus, de l'Aéroport Marseille Provence ou encore du Stade de Toulouse.

Et si la startup se positionne bien souvent en amont des projets, elle peut aussi intervenir en aval en investissant grâce à sa holding. "Nous avons des parts dans deux startups, trois ou quatre prochainement". Une source de revenus qu'elle aimerait voir amplifier dans les années à venir, à un rythme de trois investissements par an, ce qui, à terme, devrait représenter l'essentiel de son chiffre d'affaire.

Un avenir au gré des envies des salariés

Un chiffre d'affaire qui affichait plus de 800 000 euros en 2018 et qui est appelé à atteindre le million en 2019 pour ce qui est des activités marseillaises, auxquels s'ajouteront les revenus engrangés par les antennes américaine et toulousaine. "L'ambition est ensuite de doubler ce résultat". Et ce, au gré des envies des collaborateurs. "On aimerait qu'il y ait plus de petits Dev-id un peu partout".

Une levée de fonds est également  envisagée à moyen terme, de même que le développement d'une application maison qui donnera probablement lieu à une startup portée par des salariés.

Mais Julien Lescoulié prévient : "dans cette entreprise, rien n'est gravé dans le marbre". Un seul mot d'ordre : "il faut que ça bouge".

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