Inria Tech, le transfert de techno et les entreprises

Née pour mieux favoriser l'usage des innovations nées dans ses laboratoires, la plateforme basée à Sophia-Antipolis est toute entière dédiée à aider à créer un lien plus fort avec les entreprises. Ou quand les bonnes idées des uns servent le développement économique des autres.
(Crédits : GettyImages)

Lorsque Inria Tech voit le jour il y a 12 mois, sa mission est claire : accélérer et amplifier le transfert de technologie entre les laboratoires posés à Sophia-Antipolis et les entreprises du territoire. Une sorte de deal gagnant-gagnant qui visait surtout à boucher l'un des trous dans la raquette. Si Girard Giraudon, directeur de l'INRIA Sophia-Antipolis jusqu'à la fin 2017, avait eu l'idée de créer la plateforme, c'est David Simplot, son successeur qui a activé la machine. Il faut dire qu'il connaît bien le concept pour l'avoir développé à... l'INRIA Lille Nord Europe en 2015.

Renforcer les capacités d'innovation

Arrivé sur la Côte d'Azur en janvier 2018, David Simplot s'est donc attaché à recréer ce qui avait bien fonctionné du côté lillois. A la direction et par voie de conséquence, à la tâche opérationnelle, c'est Amar Bouali qui s'y colle. Avec donc la volonté d'accélérer ce transfert de technologie, brique supplémentaire de capacité à innover. Surtout, c'est l'Université Côte d'Azur - dont l'INRIA est membre - qui voulait "accentuer son volume de collaboration avec son écosystème". Et le transfert de technologie en fait partie. On n'oubliera pas également, que côté Ministère, on encourage à la chose, estimant le taux de transfert bien trop faible.

Des trois centres de référence qui ont été positionnés, alors que l'Imredd, l'institut méditerranéen du risque et du développement durable basé à Nice s'occupe de Territoires intelligents, que le CHU de Nice logiquement se penche sur la santé, évidemment que l'INRIA s'attarde sur les défis du numérique aux côtés des laboratoires du CNRS et de l'Université.

Faire vite... et bien

"Il s'agit de mobiliser les entreprises pour les intéresser à ces innovations (nées des laboratoires NDLR). L'enjeu du numérique est un enjeu de dépendance dont la façon de traiter les données. Le numérique intervient partout, dans des domaines tels que l'éducation, la santé... Les approches américaines ou asiatiques ne nous conviennent pas", pose Amar Bouali.

Tout cela dans un contexte où on rappellera que les ressources experts sont rares. 'Il existe une difficulté à recruter des ingénieurs sur une période courte" pointe Amar Bouali. Et "lorsqu'une entreprise a une problématique à résoudre, c'est maintenant, pas dans un an".

C'est donc sur la capacité à être réactif, qu'Inria Tech a insisté. "Dès lors qu'une collaboration se monte, nous identifions les besoins en développement et les prototypes qui résultent de la collaboration permettent très vite à l'entreprise d'identifier le risque ou si le marché est mature", explique Amar Bouali.

Une solution pour boucher les trous dans la raquette qui a su être appétente. 6 contrats de recherche ont été conclus en 2018 et un a déjà été contracté depuis le début 2019. Surtout, au-delà du nombre de contrats signés, c'est le résultat concret qui doit être considéré. Et sur le sujet, cela a fonctionné exactement comme espéré. "Pour certaines entreprises, les prototypes ont permis de compléter une présentation à des investisseurs. C'est une brique technologique qui fait gagner plusieurs mois sur une road map", précise Amar Bouali.

Constitué de 3 ingénieurs, Inria Tech veut bien sûr se renforcer et devrait recruter deux ingénieurs supplémentaires - l'un le sera avant l'été - avec comme objectif d'une équipe de 30 ingénieurs d'ici 4 ans.

"Nous commençons à être visibles. Travailler avec le public n'était pas toujours bien perçu par les entreprises. Aujourd'hui, elles viennent frapper à notre porte". Les chargés d'affaires sont aussi une courroie de transmission qui contribue à la force du dispositif.

"Pour avoir les ressources nécessaires, nous sensibilisons les chercheurs, les enseignants chercheurs... Notre challenge est d'être bien organisé, bien structuré pour un échange simple avec les entreprises". Avec un rayonnement régional, Inria Tech devrait apporter le supplément de ressources innovantes qui ne peut que faire du bien aux startups et aux PME. C'est ça aussi un tissu entreprenarial sain.

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