Comment Atchoum adresse la mobilité dans les campagnes

Créée dans le Var, Atchoum développe un service de transport à la demande et de co-voiturage... en milieu rural.
(Crédits : DR)

On la compare au Blablacar des campagnes mais ce raccourci résume pourtant assez bien la spécificité de la jeune entreprise née en 2017. Comme pour beaucoup d'idées innovantes, l'idée est née du besoin. C'est parce qu'une hernie l'empêche de pouvoir utiliser sa voiture et se déplacer que Vincent Desmas, qui vit à Méounes-lès-Montrieux dans le Var, donc loin de la ville, conçoit le concept d'Atchoum. D'une simple activité en parallèle de celle de dirigeant d'une entreprise spécialisée dans la commercialisation de gazon synthétique, celle-ci devient vite principale et occupe tout le temps de son fondateur. Car le principe d'Atchoum est de s'appuyer sur les collectivités pour répandre son service et le faire connaître. Aller taper aux portes des communes exige du temps et de la patience mais le prix remporté en 2017 au Salon des Maires alors que la startup n'a que quelques mois agit comme un véritable encouragement. Atchoum c'est deux services possibles : l'un qui est du transport à la demande et l'autre qui est du co-voiturage. Dans le premier cas, le demandeur a besoin d'être accompagné en voiture pour rejoindre une destination, le conducteur pouvant alors, outre le trajet, seconder cette personne dans ses activités, administratives ou autres. Dans le second cas, "nous mettons en relation deux personnes allant dans la même direction" ce qui relève du co-voiturage comme on le connaît.

C'est via la plateforme dédiée, le centre d'appel (qui concentre 70 % des sollicitations) ou via l'application - développée en interne - que les demandeurs peuvent faire part de leurs besoins. Les conducteurs - "principalement de jeunes retraités" note Vincent Desmas - sont indemnisés à hauteur de 0,20 à 0,35 centimes par kilomètre. Mais c'est aux collectivités qu'elle vend un abonnement, rendant de fait Atchoum disponible comme service de transport. "Nous nous appuyons à 100 % sur les associations locales, les CCAS, le réseau de Familles rurales... Ce sont elles qui connaissent les besoins terrain, il est indispensable de les associer". Bien implantée dans les régions Sud, Bourgogne et Franche-Comté, également en Aveyron et dans le Lot, la jeune entreprise voudrait cependant accélérer vraiment. "Tous les feux sont au vert mais aimerions passer à la vitesse supérieure. Le principe d'Atchoum est bien accepté, cependant nous avons besoin d'aller plus vite", insiste Vincent Desmas, ralentit par "le temps de prise de décision des élus". Primordialement, des améliorations sont à apporter à l'application et à la plateforme alors que l'équipe de 4 personnes nécessite d'être étoffée. "Nous voulons améliorer le tout". Pour cela, des espèces sonnantes et trébuchantes seraient les bienvenues. Accompagné depuis peu par l'accélérateur régional P.Factory, Atchoum, qui a réalisé un chiffre d'affaires de 100 000 € en 2018 pourrait envisager une levée de fonds - d'un montant non précisé - pour poursuivre la route sereinement. Les objectifs tablent sur 300 collectivités abonnées à horizon 2020. Dans un contexte où les zones rurales redeviennent attractives et où la mobilité est un enjeu majeur non seulement des métropoles mais de tous les territoires, Atchoum vient combler un des nombreux trous dans la raquette.

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