Oolaga, la plateforme qui veut simplifier livraisons et déménagements

Basée au Rousset, dans les Bouches-du-Rhône, cette startup met en relation des personnes souhaitant déménager avec d’autres particuliers ou des professionnels pouvant les y aider, via le prêt d’un utilitaire ou de la main d’œuvre. Elle vient de lancer son site web et s’apprête à tester son concept en grandeur réelle.
(Crédits : DR)

C'est aux Etats-Unis que l'idée d'Oolaga émerge dans l'esprit de Ouadir Baalouchi. Il faut dire que les Américains sont coutumiers des déménagements, "une fois par an environ", souligne le chef d'entreprise. "Et chaque fois, c'est une petite galère". Faire appel à un déménageur professionnel ? C'est parfois très cher, et pas sûr qu'il voudra se déplacer pour une table et trois chaises. Demander un coup de main à des amis ? Ce peut être assez délicat. "Il existe un vide sur ce marché". Aux Etats-Unis, il découvre néanmoins un outil, une application qui met en contact des personnes avec des déménageurs. Mais la solution est loin d'être parfaite selon lui : pas de réponses pour la simple livraison, un prix fixé à l'avance et de nombreux bugs. "Je me suis alors dit : pourquoi ne pas améliorer tout cela et l'adapter ?" Un projet dans lequel il se lance avec deux associés.

Entre Uber et ebay

Après plusieurs mois de développement, le site vient d'être lancé et l'application est quasi prête. Le concept est relativement simple. Une personne souhaite déménager ou se faire livrer un produit encombrant disponible dans un magasin ou en point relais. Elle fixe son budget et publie la proposition sur l'application client d'Oolaga. En face, elle peut trouver deux types de prestataires. Les helpers, qui disposent d'un utilitaire. Les jobers, qui lui fournissent un coup de main pour porter les meubles. Helpers et jobers se sont au préalable inscrits sur le site. Ils ont reçu un module de formation vidéos et ont répondu à un quiz. S'ils ont donné plus de 80% de réponses positives, ils ont accès à une appli dédiée sur laquelle ils voient les différentes propositions formulées par des clients, qu'ils peuvent saisir ou non. "C'est un mélange entre Uber et ebay", compare Ouadir Baalouchi. Uber parce que les déménageurs sont généralement sous le statut d'autoentrepreneurs, même si la mise à disposition d'utilitaires est également proposée aux sociétés qui possèdent une flotte d'utilitaires. ebay parce que le prix n'est pas fixé par la plateforme mais par le client. Une manière de s'adapter à la spécificité de chaque demande. A la fin de la prestation, client et déménageur s'évaluent mutuellement. Oolaga perçoit une commission de l'ordre de 15 à 25% de la transaction, hors pourboires éventuels.

Les Bouches du Rhône comme zone-test

Mais pour que tout ce système fonctionne, il faut évidemment que se rencontrent une offre et une demande suffisantes. Le site fraichement lancé doit permettre aux helpers et jobers de s'inscrire. Un prérequis indispensable pour satisfaire ensuite les demandes des clients, potentiellement de dernière minute. "Nous attendons d'avoir une centaine d'inscrits pour lancer la version béta pour les clients". Avec un focus sur les Bouches du Rhône dans un premier temps, le département-test. Passé ce premier niveau, l'objectif est de toucher d'autres zones de la région Sud, puis l'Ile de France où la demande s'annonce très forte. Et pourquoi pas l'international ensuite.

D'ici là, plusieurs défis restent à relever. La communication d'abord. Via un travail sur le référencement du site web, l'animation d'un blog, les réseaux sociaux, des opérations coup de poing ou le démarchage de boutiques dépourvues de service de livraison. Il faudra aussi améliorer en permanence l'application, quitte, à terme, à faire appel à de la main d'œuvre locale avec qui il sera plus aisé de communiquer, et non plus indienne comme c'est le cas aujourd'hui. Cela pourrait passer par le recrutement de développeurs.

Côté financements, la startup a pour le moment compté sur ses propres économies. "Pour faire appel à des investisseurs, nous attendons de montrer ce que l'on peut faire avec nos seuls moyens. Quand nous aurons 500 helpers en région, il sera plus facile de pitcher devant des financeurs".

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