Comment Volumic 3D passe à la vitesse supérieure

Basé à Nice, le fabricant d’imprimantes 3D professionnelles de bureau s’envole pour le CES Las Vegas afin de présenter sa nouvelle machine, porter haut les valeurs de la French Fab et poser les jalons d’un développement à l’export programmé à partir de 2020.
(Crédits : DR)

Volumic 3D accélère. Premier - et seul - fabricant français d'imprimantes 3D professionnelles de bureau, la marque niçoise débarque au CES Las Vegas avec sa dernière-née sortie en septembre et présentée par Stéphane Malausséna et Gérard Luppino, comme "la plus rapide du marché". Baptisée Stream Ultra et commercialisée autour des 5 000 euros, cette machine de 55 cm3 imprime, avec une précision allant de 1 à 275 microns, "des pièces en trois dimensions jusqu'à 30 cm de hauteur, trois fois plus vite que les autres et dans plus de 50 matériaux différents", détaillent les dirigeants. Parmi ceux-ci, du plastique souple, biodégradable ou alimentaire, du filament de bois, du bronze, de la pierre de grès, mais aussi et surtout des matériaux chargés fibre de verre, fibre de carbone ou encore PEEK (polyétheréthercétone), un polymère technique aussi cher que résistant utilisé par les industries exigeantes comme le médical, l'aérospatiale, l'automobile, les semi-conducteurs... Des matériaux certes déjà imprimables "mais via des grosses machines pouvant coûter plusieurs dizaines de milliers d'euros". De quoi conforter et amplifier son positionnement auprès des grands industriels français (Thalès, Safran, Michelin...) qui utilisent déjà ses imprimantes "de poche" 3D. "Au quotidien", précisent-ils.

Made in France

Née en 2013, la marque azuréenne, qui dispose d'un réseau de quinze revendeurs spécialisés, a déjà écoulé un millier de machines de sa gamme Stream, d'abord auprès de bureaux d'études, cabinets d'architectes, laboratoires de recherche, lycées et autres fablab avant d'intéresser l'industrie. "Les freins se lèvent, la technologie a aujourd'hui dépassé l'image du gadget pour parler usages". Lesquels s'avèrent multiples : du prototypage à la maquette, de la fabrication d'outillage à usage interne à celle de pièces de rechange, en passant désormais par la production en série. Le tout à moindre frais, facilitant ainsi la création de nouveaux business "à l'instar des fermes 3D qui s'équipent de plusieurs imprimantes pour fabriquer des petites séries à la demande". Et Volumic 3D de suivre la tendance haussière d'un marché qui "croît de 25% par an", elle qui affiche un chiffre d'affaires 2018 de 1,8 M€, contre 1,4 M€ en 2017, réalisé exclusivement sur son marché domestique. "Notre approche made in France fonctionne, même si l'on se bat en permanence pour optimiser nos process de production et d'achat. Le bon sens voudrait que l'on s'approvisionne en Chine, comme nos concurrents, afin d'augmenter nos marges mais nous deviendrions alors une machine comme les autres".

Production réorganisée

Enfin presque. "Nos produits sont performants et technologiquement en avance par rapport à la concurrence", affirment-ils. Encore faut-il réussir à le faire-savoir. Et gagner en visibilité, "le nerf de la guerre". A cet égard, sa participation au CES tombe à pic. Volumic 3D entend en outre y poser les premiers jalons d'un développement à l'international, objectif affiché des années 2020. Non pas en y cherchant des investisseurs, mais plutôt des partenaires, des potentiels clients ainsi qu'une reconnaissance de son savoir-faire "bien que notre sélection au CES en soit une, surtout aux Etats-Unis où le marché des imprimantes 3D de bureau est plus avancé". Reste aussi à réorganiser la production de manière à en accélérer la cadence, aujourd'hui limitée à deux à trois machines par jour. Et ce, en faisant appel à la sous-traitance locale pour la fabrication de certains sous-ensembles, l'entreprise souhaitant garder la main sur l'assemblage et le contrôle qualité. "Nous sommes en train de faire nos premiers essais avec l'objectif, à terme, de quadrupler notre capacité de production". En attendant, Volumic 3D, qui compte un effectif de 12 personnes, vise un doublement de ses facturations en 2019 et prévoit l'embauche de techniciens et commerciaux supplémentaires afin d'être en mesure de répondre à "un marché où de nouveaux besoins apparaissent chaque jour". La révolution 3D est en marche.

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