Quanta : un tremplin pour One Life… et les biotechs ?

Fraîchement installée dans le nouveau centre de recherche construit à Marseille par Jaguar Network, l’association One Life, qui accompagne le développement des biotechs, espère s’en servir comme un tremplin et veut créer des ponts entre sciences de la vie et technologies numériques.
(Crédits : Bruno Gouhoury)

Le nouveau bâtiment construit par Jaguar Network, inauguré en novembre dernier, en plus d'être une vitrine pour le spécialiste des données et des télécoms, se veut être un point de jonction entre numérique et santé, deux domaines très gourmands quand il s'agit de données. Une volonté qui passe notamment par l'installation, au sein du bâtiment, de One Life, une association à but non lucratif créée il y a deux ans et qui, en plus d'accompagner des startups dans le secteur des sciences de la vie, cherche à mêler ces sciences à l'intelligence artificielle.

"Lorsque je suis arrivée en France après avoir travaillé à l'international, j'ai échangé avec Kévin Polizzi [le fondateur et Président de Jaguar Network NDLR] qui était en avance sur les technologies numériques. Je l'ai alors sensibilisé quant aux besoins rencontrés dans les sciences de la vie où l'on a peu accès à de tels outils", explique Vanessa Douet-Vannucci, directrice recherche et développement chez One Life.

Deux mondes qui ont intérêt à travailler ensemble

D'autant qu'ils ont besoin l'un de l'autre. "Jaguar travaille beaucoup dans l'hébergement de données, notamment en santé qui est un secteur phare dans la région. De plus, l'intelligence artificielle permet une montée en puissance de toutes les entreprisse liées au numérique, or Jaguar n'avait pas encore cette compétence. Une expertise scientifique est requise pour construire et analyser des bases de données".

Malgré des "jargons différents", l'entreprise et l'association parviennent à trouver un terrain d'entente. "Quand j'ai intégré le projet, aucun laboratoire n'était prévu. Or, en connectant l'écosystème et ses besoins, nous nous sommes aperçu qu'il y a beaucoup de pépites prêtes à éclore en Provence mais qu'elles manquent de laboratoires".

En fait, le milieu académique est puissant et dispose de moyens conséquents qui donnent naissance à de nombreuses spin off, ces société créées à partir d'un laboratoire de recherche dont l'objectif est de valoriser commercialement des découvertes qui y ont été réalisées. Mais passée la première levée de fonds, celles-ci doivent souvent prendre leur envol sans trouver de lieux dans lesquels réaliser leur recherche et développement. "Au sein de Quanta, nous disposons désormais d'un étage de 500 m² de laboratoires de type P2", laboratoires qui permettent de travailler sur des tissus et des cellules. Deux millions d'euros y ont été consacrés, avec le soutien de la Région Sud et du Feder. Pour l'heure, trois entreprises sont présentes dans l'incubateur, sur un total de 50 entreprises accompagnées en France par l'association.

L'intelligence artificielle révolutionne les sciences de la vie

Quanta étant occupé par les salariés de Jaguar Network qui y installe son siège, mais aussi par Jaguar Management, filiale du groupe dédiée à l'accompagnement de startups, One Life aura l'occasion de tisser des liens avec de nombreux partenaires potentiels.

De quoi saisir les nombreuses opportunités offertes par l'intelligence artificielle en matière de santé. "Lorsque l'on veut créer un médicament, il faut compter en moyenne 300 à 500 millions d'euros, pour un développement de 10 à 15 ans. L'intelligence artificielle divise ce temps par deux ou trois". Et ce en raison de la possibilité de cibler rapidement les molécules à utiliser sur un certain type de patient, notamment lors des essais cliniques. Cela permet par ailleurs de développer une médecine plus personnalisée "où chaque molécule est développée pour un type de patient".

Dynamiser l'écosystème

Une révolution en perspective. Révolution à laquelle la région a les moyens de prendre sa part : "Elle a toutes les capacités pour devenir la future San Diego des biotechs. Mais il faut encore travailler sur la visibilité de ces startups". Et de se réjouir : "L'écosystème commence à être bien structuré avec par exemple Marseille Immunopole ou Eurobiomed".

Et One Life a encore des cartes à jouer. Après son installation au sein de Quanta, un tremplin pour elle, elle aimerait disposer d'un second lieu à Marseille, au sein de l'AP-HM, avec "une surface de  5 000 m²". Pour permettre à toujours plus de startups et des ex spins-off de rester sur le territoire, et d'en faire un laboratoire de la santé de demain.

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