Genbiotech, l’atout innovation des laboratoires Genevrier

Créée en 2012, l'entreprise développe des produits biotechnologiques en rhumatologie, dermatologie et esthétique. Pour se distinguer de ses concurrents, elle mise sur l’innovation et la rapidité de développement.
(Crédits : DR)

Séparer la recherche de la commercialisation, telle est en 2012 l'idée des Laboratoires Genévrier alors qu'ils anticipent une vague de déremboursement de médicaments. Car qui dit fin des remboursements, dit besoin d'investir en marketing, tout en poursuivant les efforts de recherche afin de se distinguer de la concurrence. C'est ainsi qu'est créée la filiale Genbiotech. Son objectif : développer des produits dans les domaines des laboratoires, à savoir la dermatologie, la fécondité, l'esthétique et la rhumatologie. Faire de la recherche et moins se préoccuper de l'aspect commercial puisque les laboratoires seront le premier client de la filiale.

Et les résultats sont rapides car seulement deux ans après sa création, la PME met sur le marché son premier dispositif médical, Viticell, un kit permettant de traiter les problèmes de dépigmentation de la peau directement chez le dermatologue, sans passer par la case hôpital comme c'était le cas jusqu'alors.

Une recherche en accéléré

Pas encore sur le marché mais cela ne devrait tarder : deux autres produits en cours de développement en rhumatologie et esthétique autour d'une technologie chère à Genbiotech : la micro-encapsulation de molécules. "Il s'agit de micro-capsules qui s'ouvrent progressivement dans le temps", explique Jean-Noël Gouze, directeur de la filiale. "Il existe des solutions de ce genre en esthétique chez nos concurrents mais les molécules sont relarguées en quelques heures ou, au mieux, en un ou deux jours. Nous, c'est plusieurs mois". Une seule injection est donc nécessaire, ce qui limite les effets secondaires chroniques. Un outil qui sera en premier lieu utilisé en esthétique, dans le traitement de rides par exemple, et qui a déjà passé le cap de l'industrialisation. "Les essais cliniques devraient débuter au deuxième trimestre de 2019".

Une période placée sous le signe des essais cliniques également pour une autre innovation : un pansement médicamenteux qui consiste en un substitut dermique. Celui-ci s'intègre dans la plaie avant d'être colonisé par les cellules et de permettre la reconstruction de la peau. Il sera utilisé dans le cas de plaies chroniques, un problème qui touche notamment les personnes diabétiques et qui se manifeste par des plaies à la cicatrisation très lente, pouvant aller jusqu'à 20 semaines.

Autant d'innovations qui devraient trouver la voie du marché courant 2020, 2021. Une rapidité relative que Jean-Noël Gouze explique par "la souplesse du groupe Genevrier qui prend ses décisions rapidement, mais aussi par l'implication de nos équipes". Aller vite, une nécessité : "il ne faut pas perdre de temps sur le développement pour ne pas arriver après des produits similaires si nous voulons être leader sur ce marché".

Recherche partenaires commerciaux

Pour financer sa recherche et son développement, Genbiotech s'appuie sur ses ventes, aux laboratoires Genevrier essentiellement (pour un chiffre d'affaire qu'elle ne communique pas), mais aussi sur des financements de l'Etat, dans le cadre des programmes Investissement d'avenir en 2016, à hauteur de deux millions d'euros. Si elle n'a pas besoin d'autres financeurs pour l'heure, elle recherche néanmoins des partenaires commerciaux pour distribuer ses produits sur certaines parties du globe. Lesquelles ? "Cela reste à discuter", répond le directeur. "Il faut savoir que les laboratoires Genevrier sont à 95 % en France. Nous pourrions être un levier pour l'international". Et aussi un atout en matière d'image : "c'est toujours important pour une industrie de montrer qu'elle a une recherche et qu'elle n'est pas seulement un revendeur".

Mais Genbiotech n'est pas qu'une filiale, elle a aussi des ambitions pour elle-même. "Nous voulons devenir un des principaux acteurs dans la micro-encapsulation. Une fois que cette technologie aura prouvé son efficacité dans un domaine, il sera facile, d'ici 5 ou 10 ans, de la décliner dans d'autres domaines", au-delà des champs d'expertise de son créateur. Des domaines pour l'heure gardés confidentiels.

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