Delmont Imaging, la biotech spécialisée en gynécologie, veut conquérir le monde

Située à La Ciotat, la TPE développe et commercialise des instruments de gynécologie "moins traumatisants pour les patientes". Si ses clients sont pour l’heure essentiellement nationaux, elle aspire à s’exporter aux quatre coins du monde, tout en développant sa gamme d’innovations.
(Crédits : DR.)

C'est en janvier 2016 que naît Delmont Imaging, grâce à l'association de cinq professionnels de santé. L'idée est alors de développer plusieurs types de produits, essentiellement des solutions d'imagerie gynécologique. "On travaille sur des caméras, la lumière, l'optique...", décrit Pierre Montillot, co-fondateur et président de la structure. Il s'agit en fait de proposer des outils" plus modernes", à l'image de l'application Imagyn disponible sur Ipad. Celle-ci permet de "diriger une caméra, d'en recevoir les vidéos et de rédiger un compte-rendu opératoire de manière simplifiée. Les informations collectées sont ensuite enregistrées sur un cloud sécurisé".

Si l'imagerie est au cœur du métier de la TPE, il est également un axe de travail que Pierre Montillot met en avant : la mise au point et la distribution d'instruments chirurgicaux "moins traumatisants pour les patientes". "Le passage du col de l'utérus est compliqué. Aujourd'hui nous avons des outils de 8 à 10 mm de diamètre. Pour les insérer, il faut dilater le col". Un acte qui peut engendrer des complications et même affecter les capacités de procréer. "Nous proposons des outils avec des diamètres inférieurs".

En fait, Delmont Imaging souhaite s'inscrire dans une "tendance de fond" de la gynécologie : "Jusqu'à maintenant, et cela continue dans certains pays y compris en France, quand vous devez faire un examen de l'utérus, il faut attendre plusieurs mois, se rendre au bloc opératoire, subir une anesthésie avant l'endoscopie et vous ne ressortez que le lendemain. Aujourd'hui, et c'est le cas dans les pays nordiques, un examen comme celui-ci doit se faire sur une structure plus légère, sans anesthésie et sans souffrance, directement dans le cabinet de gynécologie. C'est la même chose pour les actes mineurs". Les outils, même s'ils sont utilisés en milieu hospitalier, ont donc vocation à servir aux gynécologues libéraux de par leur taille et leur coût inférieurs.

Une vocation à l'export

Après une première étape de recherche et développement, l'entreprise lance en 2017 la commercialisation de ses produits, lui permettant de dégager 720 000 euros de chiffre d'affaire sur cette première année de vente. Le double est prévu pour 2018, l'idée étant de s'autofinancer, tout en comptant sur des aides publiques. Delmont Imaging reçoit en effet le soutien de Bpifrance et de la Région Sud Provence-Alpes Côte d'Azur. Par ailleurs, l'arrivée d'un nouvel associé en 2017 lui a permis d'augmenter son capital d'un demi-million d'euros. Un autre associé devrait également arriver en septembre. En plus d'apporter des fonds, il aurait un rôle à jouer afin d'aider l'entreprise à exporter ses produits en Chine.

Car l'export est au cœur de la stratégie de la TPE. "Nous nous adressons au monde entier mais pour l'heure, nous avons des partenariats avec la moitié des pays européens, le Maghreb, le Moyen Orient, l'Asie du Sud-Est et à la rentrée, nous devrions faire notre entrée aux Etats-Unis", annonce Pierre Montillot. Pour exporter ses produits, la société s'appuie sur des structures de distribution. En France, elle s'adresse directement aux gynécologues, hôpitaux ou cliniques grâce à une force de vente externalisée. Alors que l'export ne représentait qu'environ 16% du chiffre d'affaire en 2017, l'ambition est de faire grimper cette part à 70%-80% d'ici cinq ans.

"On ne sort du lot que par l'innovation"

Mais pour rester compétitive sur son marché très concurrentiel, Delmont Imaging doit poursuivre ses efforts en recherche et développement. "On ne sort du lot que par l'innovation", constate en effet Pierre Montillot. "Nous continuons de développer des outils plus petits, plus modernes et plus efficaces. En ce moment, quatre innovations sont mises au point en parallèle, avec des objectifs et des vitesses différents". Le pôle de recherche aurait d'ailleurs vocation à être élargi avec de prochains recrutements.

Parmi les projets en cours, "nous travaillons sur l'endométriose", une maladie assez invalidante qui touche environ une femme sur dix. Nous développons des outils de diagnostic précoce et d'aide opératoire. Des innovations qui devraient voir le jour d'ici trois ans.

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