Lyonel Sireuille : "Une innovation technologique ne devient pas forcément un succès commercial"

Basée à Monaco, TheIdeaStarterCompany accompagne les entreprises ayant un fort potentiel de croissance et le souhait d’innover dans leur approche, mais aussi dans leur manière d'appréhender leur écosystème avec une méthode qui s'intéresse autant à la stratégie d'accès au marché, à la stratégie marketing qu'au business développement. Trois des quatre briques indivisibles pour le fondateur de ce cabinet spécialisé.
(Crédits : DR)

Vous partez du principe qu'innover c'est bien mais que travailler sur la cartographie de l'écosystème de la nouveauté et l'accès au marché sont parfois les étapes importantes qui ne sont pas suffisamment structurée.

L'innovation est aujourd'hui un facteur de compétitivité crucial des économies occidentales. Son développement dans les entreprises est largement encouragé par l'ensemble des acteurs politiques et économiques. Mais les taux d'échec élevés des innovations au niveau commercial montrent combien l'étape de l'accès au marché reste hasardeuse. Une innovation technologique ne devient pas forcément un succès commercial, faute souvent de lisibilité du marché, et de maîtrise des différentes étapes de la démarche. En adoptant une approche systémique pour définir leur offre, repérer les acteurs et segments de marché pertinents, élaborer un plan marketing, les jeunes entreprises semblent augmenter leurs chances de succès. Notre envie de renouveler l'approche du marketing de l'innovation est née de ce constat. Très souvent, le business plan décrit très mal le marché ou les données qui le caractérisent, tout en avançant des chiffres souvent peu réalistes. Défaut de compréhension du marché et, plus encore, incapacité de le représenter, de décrire son organisation et ses acteurs sont à l'origine de ce constat. Pour rationaliser les choix stratégiques qui engagent leur pérennité, les entreprises qui innovent ont besoin d'augmenter leur "cognition" et d'user de discernement.

Avec quelle méthode ?

Nous construisons notre démarche à l'aide de 4 briques. La première s'intéresse en effet à l'accès au marché. Souvent, les problématiques tiennent davantage de l'accès au marché que du produit lui-même. Pas de marché, pas de ventes, pas d'effet de levier. La seconde brique regarde le business développement : nous identifions les pistes de développement. La troisième brique s'appuie sur le marketing de la foule, c'est-à-dire une plateforme qui permet aux marques de se connecter à leurs clients sur l'idée d'un brainstorming géant, ce qui fait ressortir des pistes d'amélioration des produits ou services existants, voire permet d'en dessiner de nouveaux. Enfin, la quatrième brique consiste à s'adresser à une communauté que nous appelons une communauté d'inventivers, une communauté éduquée, constituée d'hommes et de femmes aux profils différents qui reviennent vers nous avec des éléments d'analyse et de perception que nous agrégeons et consolidons.

L'innovation est-elle devenue obligatoire, pour les startups comme les PME ?

L'innovation est aussi importante dans le renouvellement que dans la création. L'innovation c'est aussi le changement de regard sur les choses. En terme de culture, nous en sommes à la phase d'acceptation. Nous sommes moins ébahis par ce qui se présente à nous. L'innovation s'oriente beaucoup plus vers les usages. Aujourd'hui il faut privilégier la maturité des concepts, la capacité à se positionner clairement dans son écosystème et définir un processus cognitif d'appréhension progressif et systémique qui aidera les entreprises à franchir les étapes qui vont permettre à leur nouveauté de se concrétiser par une offre sur le marché.

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