Comment Cartesiam veut devenir la marque mondiale de l’IA embarquée

La startup, basée à Toulon Var Technologies, développe des logiciels spécialisés dans l’intelligence artificielle embarquée. Un milieu qui offre de multiples chemins que la jeune entreprise compte bien emprunter pour devenir la référence du secteur.
(Crédits : DR)

L'industrie connecte de plus en plus ses machines pour contrôler leurs performances et détecter les anomalies. Ce contrôle passe par l'étude des vibrations de l'appareil. Deux solutions s'offrent alors à l'industriel : faire appel à une personne qui va réaliser des mesures ponctuelles ou prendre ces mesures en continu. La première solution est peu pratique et peu efficace. La deuxième nécessite beaucoup de temps et d'argent pour collecter l'ensemble des données qui font alors un aller-retour entre un data center et le serveur de l'entreprise.

C'est pourquoi depuis 2016, date de sa création, Cartesiam réfléchie à un mécanisme de maintenance prédictive qui enregistre l'ensemble de la data dans un boitier plutôt que de passer par le cloud. Ce boitier s'appelle Bob. Il est le fruit d'une association entre la startup toulonnaise et le géant Eolane qui fabrique les boitiers. Cartesiam y installe ensuite l'IA qu'elle a conçue.

Un "stéthoscope" intégré à la machine

Le principe est simple. Le boitier se pose sur n'importe quel appareil et analyse les vibrations. "Dans un premier temps, il analyse l'environnement pendant 30 minutes à 1h30 pour créer une signature vibratoire. Puis, pendant 7 jours, il continue à connaitre la machine pour obtenir un savoir complet" explique Michel Rubino, président et co-fondateur de la société. "Dès qu'une anomalie survient, Bob prévient l'utilisateur depuis son ordinateur qu'il a détecté un problème". Le travailleur alerté peut alors connaitre l'origine du défaut et le corriger. Pour décrire le concept de manière plus imagée, Michel Rubino aime comparer Bob à "un stéthoscope que l'on pose sur la machine, mais ici, le médecin est dans le stéthoscope".

Ainsi, plutôt que de trier l'ensemble des données qu'analyse un data center, l'utilisateur ne dispose que de l'information qui l'intéresse, il gagne donc du temps mais aussi de l'argent. "Le client ne paye que pour l'information qui a été identifiée. Bob ne consomme alors que 0.0003 watt/h alors qu'un data center en consomme 1000 !" souligne le président du groupe. C'est aussi une collecte plus sécurisée étant donné que rien ne passe par le cloud.

L'innovation de Cartesiam lui a valu de remporter le prix EDF Pulse en juin dernier. EDF qui fait parti des clients de l'entreprise au même titre que Veolia ou Air France ainsi que d'autres grands groupes du CAC 40. Pour le moment, une centaine d'appareils est au stade de POC en entreprise et une autre centaine a été vendue et sera installée "prochainement".

De multiples champs à explorer

Mais les ambitions de l'entreprise vont bien plus loin, le secteur de l'intelligence artificielle offrant de très grandes possibilités. "Nous sommes indépendants du signal et de la couche réseau ce qui nous permet de développer un milieu très large" avance Michel Rubino.
Cartesiam devrait par exemple bientôt commercialiser le SmartMAT, un tapis intelligent très fin qui se place sous un autre tapis ou un parquet afin de mesurer les flux de visiteurs pour détecter les lieux où se trouvent une longue file d'attente par exemple. Le système de récolte de données fonctionne alors de la même manière qu'avec Bob.
Et bien d'autres solutions sont en cours de réflexion dans les locaux varois, qui devraient toutes êtres "des révolutions", d'après son concepteur.

Des ambitions qui vont de pair avec un développement à l'international. "Nous avons un projet à Abu Dhabi, nous testons nos produits en Allemagne et devrions ouvrir une filiale aux Etats-Unis dans un mois".
Un élargissement géographique qui passe aussi par l'agrandissement de l'équipe : "Nous sommes actuellement 10 personnes. D'ici septembre 4 nouveaux profils nous rejoindrons et à la fin de l'année nous serons une vingtaine". Un développement qui devrait faire décoller rapidement le chiffre d'affaire, qui s'élevait à 500 000 € en 2017.

L'objectif final ? "Embarquer l'IA dans un maximum de supports et faire de Cartesiam IA Inside une marque mondiale".

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