L’ambition européenne de Teach on Mars

Le pionnier du mobile learning prépare une nouvelle levée de fonds d’un montant supérieur à 5 M€ qu’il espère conclure d’ici à l’automne. L’objectif est de prendre une bonne fois pour toutes le leadership sur le marché européen, et vite. Car la concurrence s’organise...

Et rebelote. Après avoir levé en mars 2017 la somme de 2,2 M€ auprès de Bpifrance et d'un pool d'investisseurs privés, Teach on Mars entend récidiver avant cet automne. "Nous visons un tour de table plus conséquent, supérieur à 5 M€", indique son dirigeant-fondateur Vincent Desnot. Lequel souhaite s'armer pour prendre le leadership européen sur un marché - le mobile learning - qui n'a aujourd'hui de niche que le nom : estimé en 2017 à 12,2 milliards de dollars, son chiffre d'affaires mondial annuel affiche une croissance florissante, de plus de 50 %, selon une publication du Journal du Net.

Le pionnier du genre

Il faut dire que le pionnier du genre a eu le nez fin. Ou plutôt l'oeil alerte puisque c'est lors d'une visite en Floride, à Cap Canaveral, que Vincent Desnot repère une affiche sur laquelle est inscrite la mention "Teach on Mars". Un déclic pour l'entrepreneur spécialiste de la formation en ligne, créateur de la success-story sophipolitaine Epistema acquise en 2009 par CrossKnowledge. "A l'époque (en 2012, NDLR), aucun acteur historique ne prenait au sérieux le smartphone comme vecteur de formation, lequel imposait il est vrai d'investir dans de nouvelles technologies et de nouveaux contenus". C'est la chance de Teach on Mars. Qui développe la première plateforme technologique adaptée à l'apprentissage nomade proposant dès 2013 des formats pédagogiques courts, ludiques et personnalisés au marché BtoC d'abord, histoire de faire ses armes, avant d'attaquer son coeur de cible, le segment de la formation professionnelle.

Croissance externe en vue

Cinq ans plus tard, la start-up azuréenne revendique le leadership en France avec une croissance annuelle de son chiffre d'affaires de 130 %, une centaine de clients grands comptes, dont la moitié des entreprises du CAC 40, et une ambition affirmée : l'Europe. En ligne de mire : l'Allemagne, l'Espagne, l'Italie et surtout l'Angleterre où elle vient de signer son premier client, suite au salon Learning Technologies qui s'est déroulé les 31 janvier et 1er février derniers à Londres. Une place incontournable dans sa stratégie de conquête européenne qui devrait se traduire par des opérations de croissance externe. Car, depuis 2015, la concurrence s'organise, multipliant ainsi les cibles potentielles... et imposant à Teach on Mars d'investir toujours plus pour conserver son avance et coller, voire anticiper les tendances. "C'est la condition pour que l'histoire reste belle", admet son dirigeant.

L'UGC en approche

Alors, la plateforme évolue, avec chaque année son lot de nouvelles fonctionnalités. Ainsi, la jeune pousse a-t-elle présenté au dernier CES Las Vegas sa fonction "commande vocale" qui permet d'apprendre, les mains libres. "Il s'agit d'exploiter le temps de trajet en voiture par exemple", explique Vincent Desnot qui précise avoir "des discussions en cours avec des constructeurs automobiles". Son lancement est prévu en septembre 2018, avant l'introduction, quelques semaines plus tard, d'un chatbot. "Nous travaillons aussi beaucoup sur le Social Learning, et notamment sur le User Generated Content (UGC ou le contenu généré par les utilisateurs)" qui encourage et facilite la production de contenus collaborative.

Organiser son propre écosystème

Car si Teach on Mars se présente comme et seulement comme un "fournisseur de technologies", sans contenu, la plateforme n'est rien. D'où le lancement en mars, à l'occasion de son premier Partner Forum, de sa marketplace proposant les formations développées sur étagère par une quarantaine de partenaires. Soit, à ce jour, une centaine de titres, répartis en 11 catégories (Innovation, Marketing, Vente & Relation client...). Et ainsi la start-up d'organiser son propre écosystème, qu'elle invite à son université d'été (inaugurée en 2017), qu'elle récompense avec ses Mobile Learning Awards (mars 2018)... en France, mais aussi, bientôt peut-être, en Asie. "Nous sommes en train de mettre en place des partenariats sur Hong Kong et Singapour pour mieux servir, en termes de contenus, nos clients, notamment ceux du luxe qui ont une activité forte en Asie", souligne Vincent Desnot. Qui, pour une mise sur orbite européenne, prévoit d'étoffer la fusée Teach on Mars d'une quinzaine de personnes supplémentaires d'ici à la fin de l'année. Ce qui portera l'effectif à une soixantaine de collaborateurs.

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