Smart Tale Games, du jeu vidéo à l’industrie 4.0

La start-up basée à Marseille s’est spécialisé dans le jeu vidéo, les expériences interactives multi-écrans et le jouet connecté. Sa stratégie ? Mettre ses avancées en termes de recherche et développement au profit des entreprises.
(Crédits : DR)

Coupler BtoB et BtoC, ce modèle économique est indissociable du développement de Smart Tale Games. La start-up marseillaise, positionnée sur le secteur du jeu vidéo on line, a en effet vite saisi l'intérêt que pouvait receler ses avancées en R&D pour le monde de l'entreprise. Il faut dire déjà que les projets couvant dans ses tuyaux s'éloignent un peu du jeu vidéo classique et témoignent d'une volonté de se différencier. Chez Smart Tale Games, en effet, on couple jeux transmedia multiplateformes et objets connectés, ce en y ajoutant des lunettes de réalité augmentée. "Il s'agit pour notre activité Entertainement d'une stratégie en trois temps", explique le fondateur, Charles Martini. "La première brique consiste en un jeu d'aventure narratif à choix multiples nommé Z-end, lancé en décembre dernier. Il est téléchargeable sur l'ensemble des plateformes mobiles ainsi que sur Steam. Nous avons signé un partenariat avec Plug In Digital, qui va s'assurer de la distribution de ce jeu à plus large échelle, dans 6 langues". Suivra courant 2018 une deuxième brique, innovante s'il en est. Surfant sur la vague des jouets connectés (confère Skylander, Disney Infinity ou Amiibo), Smart Tale Games a conçu sur le même principe un livre d'histoire pour enfants prenant la forme de cartes connectées, couplées à une application. "L'idée, c'est de positionner à loisir les cartes, représentant chacune un élément du récit. En fonction de leur ordre, l'utilisateur va donc créer sa propre histoire". La commercialisation de ces cartes connectées sera lancée en septembre prochain, à l'occasion d'une campagne de prévente sur Kickstarter. "La fabrication se fera certainement en Chine, elle sera dévolue à un partenaire, peut-être un distributeur de jeux de cartes. Il prendra un pourcentage des ventes, nous gardons en revanche la propriété intellectuelle de cette technologie. Ce nouveau concept de livre peut s'adapter à n'importe quelle licence, Star Wars, Disney..." L'idée ultérieure étant donc de capitaliser sur ce projet, outre ceux propres à Smart Tale Games.

Investisseurs potentiels

Et la dernière marche de la stratégie entertainement, consiste en la réalisation de lunettes de réalité augmentée, qu'il serait donc possible d'agréger aux deux premières solutions. Commercialisation prévue aux horizons 2020. "Cette troisième brique démarre actuellement via notre activité de prestation de service en BtoB, puisque ce que l'on développe dans le domaine du jeu vidéo suscite l'intérêt des entreprises". Smart Tale Games intervient en effet dans le monde de l'industrie 4.0 : "démolir et reconstruire un boitier par simulation, créer des cas de figures au niveau du nucléaire", tels sont quelques-unes des prestations proposées par la start-up, qui compte déjà une filiale d'Airbus dans ses clients. Elle a la capacité d'œuvrer aussi dans le e-commerce, "par exemple en permettant aux internautes de visualiser un objet avant achat". Elle a enfin accompagné un autre studio de jeux vidéos, Enodo Games, dans la réalisation du prototype de The Architect, divertissement type Sin City offrant une visualisation de la ville de Paris.

Et c'est justement cette branche BtoB qui suscite l'intérêt des investisseurs... Cependant Charles Martini garde la tête froide sur le chapitre des levées de fonds. "J'ai fondé ma première société à 22 ans, j'en ai gardé une philosophie : démontrer ma capacité à réaliser des projets, être une société rentable avant de demander des aides. Nous avons enregistré un chiffre d'affaires de 70 000€ en 2016, de 100 000€ en 2017, nous envisageons entre 200 000 et 300 000€ en 2018, toujours sur la partie BtoB. Nous essayons de garder ce rythme en doublant chaque année".

Levée de fonds

Des niveaux de résultats qui devraient conduire l'entreprise à lancer sa première levée de fonds fin 2018. Pour se faire, il faudra scinder en deux les activités de l'agence et celles liée au développement de jeux vidéos. "De fait, nous sommes en train de créer deux labels. Parce que certains investisseurs, qui se sont déjà fait connaître veulent investir essentiellement dans le BtoB". Du cash qui serait bienvenu au vu des ambitions de Smart Tale Games en termes de R&D. L'équipe, composée pour l'heure de collaborateurs non salariés, travaille par exemple à la réalisation d'un simulateur pour l'armée de terre, un projet au long cours. "La levée permettra donc de sécuriser les RH et de recruter". Bref, de l'huile dans les rouages de celle qui vise un million d'euros de chiffre d'affaires en 2020, sur la seule partie prestations de service.

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