Nouvelle avancée de Coral Biome contre le cancer

Deux preuves de concept ont permis à l’entreprise implantée à Marseille de valider l’efficacité de la palytoxine sur un type de cancer rare et chimio-résistant. L’objectif désormais est de boucler la levée de fonds qui permettra entre autres de lancer les études pré-cliniques.

Deuxième campagne de levée de fonds enclenchée, pour un objectif de 5M€. Coral Biome, la ferme de corail marseillaise créée par l'ingénieur en aquaculture Frédéric Gault et le biologiste Yvan Perez risquerait de connaître dans les années qui viennent un sérieux point d'inflexion. Pour mémoire, celle qui s'est positionnée sur les applications biomédicales inhérentes à la culture des coraux - et à l'isolation de certaines molécules cytotoxiques présentant des propriétés anti-tumorales - s'était notamment focalisée sur une souche de coraux capable de produire la palytoxine, un poison mortel qui à doses infinitésimales, recèle un intérêt dans le traitement du cancer. "Nous avons validé en avril 2017 l'efficacité de la palytoxine, avec deux preuves de concept de son efficience in vivo sur deux modèles animaux, un modèle souris et un embryon de poulet", rappelle Frédéric Gault.

Avancer les études

C'était déjà à la faveur d'une première levée de fonds participative via la plateforme Anaxago que Coral Biome avait pu réunir les 750 000€ nécessaires au recrutement de nouveaux collaborateurs au sein de son unité de R&D et au financement des deux POC. L'entreprise avait identifié initialement l'intérêt de la palytoxine pour la leucémie, ses propriétés pro-apoptotiques permettant de détruire rapidement les cellules tumorales tout en épargnant les cellules saines. Mais elle présente visiblement d'autres indications. "L'une des deux preuves de concept concerne un cancer rare et incurable, une maladie orpheline". Ainsi, toute l'idée de la levée de fonds amorcée aujourd'hui (avec un objectif de bouclage au premier trimestre 2018), c'est de poursuivre le développement de la molécule à même de combattre ce cancer rare, plus précisément d'élaborer sa formulation et de lancer les études précliniques réglementaires, sous les horizons de mi-2019. Si tout se poursuit sous de bons auspices, les essais de phase I chez l'homme, quant à eux, pourraient intervenir mi-2020.

L'unité R&D bientôt chez One Life

Coral Biome, qui a commencé à approcher les fonds d'investissement et a marqué de sa présence le village de l'innovation du dernier Health Future Show, question de visibilité, ne se focalise pas toutefois uniquement sur les traitements anti-cancer. Elle a également identifié parmi les souches de coraux en culture une trentaine de composés d'intérêt potentiel, non seulement dans le cancer, mais aussi les maladies infectieuses et inflammatoires, qui permettraient de donner le jour à "de nouvelles familles d'antibiotiques, d'anti-inflammatoires"...

Outre le financement des études à venir, le tour de table de 5 millions d'euros servirait aussi à étoffer une nouvelle fois les équipes, "mais aussi à déménager dans des locaux plus grands, plus adaptés à notre activité. Toute la partie R&D et le siège s'installeraient au sein de l'accélérateur One Life, qui accueille des biotechs et des medtechs aux profils semblables au nôtre". Coral Biome devrait également déplacer son activité d'aquaculture proprement dite dans les quartiers sud de Marseille, ce qui devrait constituer un nouveau relai de croissance. "Une partie de ces locaux seraient ouverts au public aquariophile et constitueraient donc un point de vente. Jusqu'ici, nos clients passaient par le site internet marchand de Coral Biome pour s'approvisionner", précise le cofondateur. En effet, la jeune entreprise développe depuis sa création une activité d'aquariophilie, ce qui permet de générer du cash et de disposer d'un sourcing conséquent in situ, avec la culture de plus d'une centaine d'espèces de coraux.  Outre le BtoC, Coral Biome travaille aussi avec des détaillants spécialisés en France et en Europe. "Cette ouverture de boutique nous fait gagner en visibilité et croître notre chiffre d'affaires".  Il est pour l'heure de l'ordre de 70 000€, Frédéric Gault et Yvan Perez se donnant pour objectif de le faire progresser de 15 à 20 % chaque année.

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