Le but est simple : "mutualiser les dépenses des collectivités dans la conception de projets innovants" dit Clément Seite, chef de projet Innovation et co-fondateur de Cupidons, porté par le Sictiam, le syndicat mixte d'ingénierie pour les collectivités et territoires innovants des Alpes et de la Méditerranée.
Cette plateforme, tout juste créée le 1er décembre dernier, n'est pas tout à fait une plateforme comme les autres. Si le crowdfunding est devenu - sans jeu de mots - monnaie courante pour le soutien aux projets, produits et autres innovations des jeunes ou moins jeunes entreprises, pour ce qui est des mairies, communautés d'agglo ou autres, point de solution existante. Pourtant, Clément Seite le souligne, la loi le permet depuis le décret du 16 décembre 2016.
Effet de groupe
Et c'est justement parce que nombres d'idées ou innovations imaginées par les collectivités ne sont pas toujours menées à leur terme que Cupidons a vu le jour.
"Le Sictiam travaille sur la mutualisation au sens large depuis plus de vingt ans", rappelle Clément Seite.
Mutualiser les ressources financières pour faire profiter les collectivités intéressées par les innovations émergeantes d'autres collectivités est donc le but initial de la démarche. "Cela doit être un projet mutualisable" précise Clément Seite. Un projet qui peut donc servir les intérêts de plus d'une collectivité. Et qui peut prendre la forme de financement d'un service, le développement d'une application métiers...
Small business act
Mais Cupidons n'oublie pas pour autant les startups. Et l'objectif ici, est de les aider à valider la réelle plus-value que leurs innovations apportent aux collectivités. Une sorte de validation du marché sans prendre les risques d'y aller pour de vrai. "Les startups ont du mal à se rapprocher des marchés publics" note le chef de projet Innovation. Et Cupidons, parce qu'il génère une appétence collective, serait ainsi une preuve pour les autres financeurs, bancaires notamment, de l'intérêt suscité. De quoi passer plus vite également à la phase industrialisation. "Nous disposons d'une centrale d'achat. Or si un projet mené par une startup plaît, nous pouvons passer un marché via la centrale avec la startup concernée", imagine Clément Seite.
Le business modèle, lui, s'appuie sur une rémunération via une commission de 7 % sur les collectes de fonds réussies.
Deux plutôt qu'une
Le Sictiam dispose d'un réseau de 300 adhérents en PACA et d'une dizaine de partenariats au niveau national. L'objectif de Cupidons est de supporter 3 à 4 projets pour la première année. Pour être véritablement active, une régie autonomie financière sera créée au 1er janvier prochain. A terme, une autre plateforme, de participation citoyenne celle-ci, pourrait venir compléter celle de crowdfunding en "orientant" les collectivités dans le choix des projets supportés.
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