Neovia développe son esprit "smart farming"

Le spécialiste de la nutrition et santé animale, basé en Bretagne, a accueilli ses managers et dirigeants sur la Côte d'Azur. L'occasion pour cet acteur discret de l'industrie agro-alimentaire de parler innovation et projets en cours.

Son modèle est multi-métiers, multi-géographique et multi-espèces. Et c'est lui qui porte l'innovation de Neovia. Né en 1954 mais fruit de rapprochements d'actifs, connu sous ce nom depuis 2016, c'est vers la nutrition et la santé animale que cet acteur de l'agro-alimentaire s'est spécialisé. Si aujourd'hui le groupe pèse 1,7 milliard d'euros et emploie 8 300 employés dans le monde, en 2010, la propre santé du groupe est alors mal en point. Un électrochoc qui le décide à aller franchement à l'international. Une décision salutaire. Le chiffre d'affaires, qui émerge alors avec 85 % de part réalisée en France, devient en quelques années majoritaire à l'export, à hauteur de 87 %.

Rester connecté

"Nous avons changé de business modèle très vite" explique Hubert de Roquefeuil, son président. "Nous avons voulu du rythme, la digitalisation va vite, nous ne pouvions pas perdre de temps". Ainsi naît une Maison de l'innovation, 2 500 m2 "sans cloisons et avec salle de design thinking où nous avons installé les équipes de R&D". Un lieu dédié à imaginer l'avenir... dont la ferme du futur.

"Le projet est né il y a deux ans, sur un constat simple : l'agriculture française va mal, le consommateur n'en n'a pas une bonne image et les agriculteurs souffrent de cela. C'est un constat de rupture. De notre côté, nous devions accélérer notre politique digitale. Mon objectif était d'avoir une vitrine des innovations", explique Hubert de Roquefeuil.

Un appel à projets a donc été lancé et 35 projets retenus. Autant d'innovations à développer autour de cette ferme pas tant dans le futur que ça. "A terme nous aurons des animaux connectés que l'on pourra surveiller jour et nuit, dans des bâtiments eux-mêmes connectés ce qui permettra de faire du big data. Les agriculteurs millenials ne sont plus mêmes. Ils veulent une vie après l'exploitation".

La data est dans le pré

Sauf que la data pour la data, très peu pour Hubert de Roquefeuil qui se soucie avant tout d'avoir le bon capteur (sur l'animal) qui remonte la bonne donnée. Ce sera par exemple celui positionné sur le collier du chien qui peut mesurer la température du cœur, les déplacements... "Notre objectif est d'avoir une ferme modèle", prévue pour 2019. Deux autres - une aquacole, au Vietnam, l'autre dédié aux chien et chat et installée au Brésil - sont programmées pour horizon 2022.

Ces fermes se veulent en open innovation, accueillantes pour d'autres acteurs de l'agro-alimentaire voulant travailler sur des démonstrateurs ou leurs propres essais. Depuis juin dernier, AppliFarm, la startup réunissant sur les fonts baptismaux et au capital, Eilyps, Cogedis, Adisseo et Innoval se veut la première plateforme big data dédiée aux ruminants. Et son ambition suit celle de l'utilisation des objets connectés dans le monde agricole, prévue pour atteindre 70 millions en 2020 contre 30 millions en 2015 : elle est de connecter 10 000 éleveurs d'ici 2018.

Et parce qu'il ne faut donc pas perdre le rythme, un deuxième appel à projets devrait être lancé en mars/avril.

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